Osame Sahraoui : Parcours, coûts des transferts, rémunération et plus

Nom : Sahraoui

Prénom : Osame

Date de naissance, ville : 11 juin 2001 à Oslo (Norvège)

Club actuel : LOSC Lille

Poste : Attaquant – Ailier gauche

Le salaire actuel d’Osame Sahraoui au LOSC Lille

À l’heure où le football moderne tend vers la puissance et la vitesse, Osame Sahraoui rappelle à tous qu’un ballon peut encore se danser. Ce jeune milieu offensif né à Oslo, aux racines marocaines profondes, trace son chemin entre deux cultures et deux styles, conjuguant passion, technicité et résilience. Portrait d’un joueur qui ne cesse de surprendre.

Un talent enraciné entre Oslo et le Rif

Né à Oslo, dans le quartier tranquille de Hauketo, Osame Sahraoui est le fruit d’un métissage culturel riche. Fils de Jaafar, un ancien passionné de football venu de Beni Bouayach, au nord du Maroc, et de Samira Fellah, assistante d’enseignement et sœur de l’ex-footballeur Mohammed Fellah, Osame baigne très tôt dans un environnement où le ballon rond est roi.

Enfant discret mais curieux, il forge son amour du jeu dans les rues et les terrains de quartier, avant que son père, devinant la flamme qui l’anime, l’inscrive au Hauketo IF à l’âge de huit ans.

C’est là que tout commence. Très vite, ses qualités techniques le démarquent : un dribble soyeux, une vision fine du jeu, et surtout une créativité qui rappelle les artistes brésiliens que son père lui montre en boucle. Jaafar lui inculque l’idée que « le ballon est une extension de l’âme », et cela se voit dans chaque touche de balle de son fils.

Le combat d’un jeune contre les doutes

Tout n’a pourtant pas été simple pour Sahraoui. À l’adolescence, il fait face à un défi qui dépasse le terrain : une croissance ralentie qui attire les critiques et les moqueries. À 14 ans, alors que ses coéquipiers prennent en taille et en puissance, lui reste petit, fluet. Les doutes s’installent. Certains lui prédisent une impasse dans le football professionnel. Mais ce que Sahraoui perd en centimètres, il le compense en détermination.

Ses heures passées à travailler ses appuis, à répéter les gestes techniques et à perfectionner sa conduite de balle finiront par payer. Il refuse de renoncer à son style, persuadé que le football peut encore laisser place à la finesse. Un pari audacieux mais gagnant.

Vålerenga : la rampe de lancement

En 2014, il rejoint le prestigieux Vålerenga Fotball. Il gravit rapidement les échelons du club d’Oslo, intégrant toutes les catégories jusqu’à signer son premier contrat pro en 2019. Son oncle, Mohammed Fellah, devient alors son agent, prolongeant ainsi l’héritage familial dans le football.

Le 21 juin 2020 marque ses débuts en Eliteserien. Dans un entretien avec Maroc Foot Talk, le Lion de l’Atlas raconte ses débuts dans le championnat norvégien :

Oui, enfin. C’est une sensation formidable d’avoir la chance de jouer dans la cour des grands. Quand c’est ton tour, tu dois saisir cette opportunité et je pense que je l’ai fait. J’espère que je continuerais à le faire. Je pense que c’est un championnat avec un bon niveau. Un championnat où on retrouve beaucoup de style de joueurs différents et donc aux qualités différentes. Et c’est aussi une ligue très physique.

Pour réussir ici, vous devez donner 110% tout le temps. J’ai la sensation que j’ai bien joué et que j’ai fait du bon travail à la fois offensivement et défensivement. Mais ce n’est pas assez. Je continue à travailler, et je continuerais pour être encore meilleur chaque jour. J’ai envie d’être un joueur vraiment important pour l’équipe et pour mes différents entraîneurs. Être ce gars qui tue le match quand l’équipe en a besoin.

Je veux être ce petit plus de l’équipe, celui qui fait la différence. Si vous avez déjà vu jouer Mohammed Fellah (ndlr : ailier gauche de Sandefjord) vous pouvez voir les mêmes qualités. J’aime beaucoup dribbler et avoir le ballon. J’essaye de jouer vers l’avant, de toujours chercher cette passe tueuse ou de terminer les actions moi-même.

Quelques semaines plus tard, il inscrit son premier but, révélant au public norvégien ce joyau technique capable de renverser un match en une action. Malgré une proposition alléchante du Galatasaray en 2022, il reste fidèle à ses principes et refuse, preuve d’une maturité rare.

En Norvège, son pays natal, où il a débuté sa carrière dans le club de Vålerenga, son profil de dynamiteur a fait des émules et ce n’est pas Nordisk Football, spécialiste et grand suiveur du football nordique, qui pourra affirmer le contraire, au micro du site Le Petit Lillois :

C’est un joueur frisson, porté vers l’avant. Il a un toucher de balle délicieux et aime joindre l’utile à l’agréable en faisant mal aux défenseurs avec style, tout en essayant de rester efficace. Il a parfois eu tendance à en faire un peu trop malgré tout, mais comment lui en vouloir ? Il fait tellement de différences… et il semble avoir compris que le timing de la passe ou de la frappe après un dribble était encore plus important que le dribble lui-même.

C’est le moins que l’on puisse dire, qu’il montrait du potentiel à Vålerenga ! Il a suffi de quelques matchs… ou même pas ! De quelques minutes et quelques prises de balle, pour comprendre qu’Osame irait haut ! Il est très vite devenu l’un de nos chouchous.

En janvier 2023, après 91 matchs, 13 buts et une vingtaine de passes décisives à Vålerenga, Osame Sahraoui quitte son pays pour franchir une nouvelle étape. Direction les Pays-Bas et l’Eredivisie, une ligue de développement idéale pour les jeunes talents.

Salaire et valeur marchande à cet instant : En janvier 2023, l’international marocain avait une valeur marchande estimée à 2 millions d’euros.

L’envol aux Pays-Bas : Heerenveen, le laboratoire

En janvier 2023, Osame franchit un nouveau cap en rejoignant le SC Heerenveen aux Pays-Bas. Dans un championnat réputé pour sa formation des jeunes talents, il trouve un environnement propice à son épanouissement. Il marque dès sa première titularisation et devient rapidement un joueur décisif.

Dans une interview avec Le11hdf, Matthieu Abriat, le scout néerlandais, qui connaît déjà le joueur, déclare :

Dès son arrivée, Osame a vraiment explosé et s’est imposé statistiquement à Heerenveen. Il a amené de la folie à une ligne offensive hyper stéréotypée. Il a pu profiter de très bons joueurs de ballons au milieu, mais a souffert physiquement en enchainant deux saisons sans coupure (en Scandinavie, du fait des conditions climatiques, le championnat se joue sur l’année civile, ndlr).

Les statistiques avancées de sa dernière saison sont à peu près les mêmes que la saison précédente, même s’il a évidemment été beaucoup plus décisif. Heerenveen n’a pas été particulièrement performant ces deux dernières saisons, mais l’équipe restait très enthousiasmante à voir jouer grâce à Sahraoui et sa créativité.

Aux Pays-Bas, il découvre une nouvelle exigence tactique, apprend à jouer entre les lignes, à accélérer le tempo, à affronter des défenseurs plus robustes. Son style, lui, ne change pas : toujours imprévisible, toujours élégant. Il séduit les supporters et attise les convoitises.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Valorisé à 8,5 millions d’euros en aout 2024, Osame Sahraoui touchait un salaire annuel de 220 000 euros (143 000 000 FCFA) lors de son passage aux Pays-Bas.

Lille : l’artiste arrive en Ligue 1

L’été 2024 marque un tournant. Osame Sahraoui signe au LOSC Lille pour 8 millions d’euros. À 23 ans, il s’apprête à découvrir l’un des championnats les plus relevés d’Europe.

Dans une interview accordée aux médias du LOSC, le Marocain évoque son arrivée chez les Dogues :

Je suis vraiment heureux d’être ici ! Ça a pris du temps mais je suis enfin ici. J’ai signé dans un club fantastique. Un club qui se bat pour gagner des titres, qui se bat pour la Ligue des Champions. Un club avec une grande histoire. Je suis donc heureux de faire partie d’un tel club.

Il était important de discuter avec les responsables du LOSC. Et cela m’a permis de mieux cerner le projet. Dans le football, il n’y a pas que le terrain, mais il y a aussi les personnes. Les dirigeants m’ont présenté ce projet fantastique, avec lequel je suis en adéquation et je l’ai adoré.

Je sais que la Ligue 1 est un championnat compétitif. Un championnat où évolue beaucoup de joueurs talentueux, de bonnes équipes. On y pratique un beau football, dans lequel tout le monde veut gagner. Et c’est pourquoi c’est un championnat compétitif et difficile. Je suis ici parce que je veux gagner. Je veux démontrer mes qualités. Et j’espère que nous y parviendrons.

En général, je n’aime pas parler de moi, mais je dirai que je suis un joueur qui aime avoir le ballon. J’aime donner le meilleur pour mon équipe. J’adore faire des passes décisives, et offrir du spectacle avec des dribbles. Mais selon moi, la chose la plus importante c’est le travail et l’investissement. Je me donne toujours à 100% pour mes équipiers. Et leur donner l’envie de toujours gagner !

Oh que oui ! À 100 %. On m’a dit que le LOSC est un grand club, avec de bons joueurs, mais aussi un excellent staff et tout un environnement de même qualité. J’ai donc vraiment hâte de rencontrer tout le monde ici. 

Il ne tarde pas à s’y illustrer. Dès ses premières titularisations, il se distingue par sa justesse et sa vision du jeu, offrant plusieurs passes décisives à Jonathan David et Angel Gomes. Le 11 décembre 2024, il entre dans une autre dimension : son premier but en Ligue des champions, une action individuelle face au SK Sturm Graz, scelle son statut de joueur des grands rendez-vous.

Osame Sahraoui n’est pas un joueur ordinaire. Il est le reflet d’une génération de footballeurs hybrides, capables de marier deux cultures, deux influences, et de transformer leur parcours en une œuvre singulière. Sa technique éblouit, mais c’est sa résilience et son humilité qui laissent une empreinte durable.

À Lille, en Ligue 1, et désormais sous les couleurs du Maroc, Sahraoui continue de faire danser le ballon. Et quelque chose nous dit que ce n’est que le début du spectacle.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Osame Sahraoui est actuellement valorisé à 12 millions d’euros. A Lille, son salaire est de 910 000 euros (591 500 000 FCFA) par an.

Entre deux nations : un cœur partagé

Sélectionné dans toutes les catégories de jeunes avec la Norvège, Sahraoui connaît sa première cape avec les A en septembre 2023. Il y brille d’une passe décisive face à la Jordanie, mais son choix de nationalité sportive reste un dilemme.

Marocain dans l’âme, norvégien de naissance, il prend le temps de réfléchir, conscient que ce choix n’est pas qu’une affaire de football. En août 2024, il annonce sa décision : il représentera le Maroc, un geste fort, mûri, symbolique.

Le 15 octobre 2024, il joue ses premières minutes avec les Lions de l’Atlas contre la République centrafricaine. Une nouvelle aventure commence.

Dans un entretien avec Albayane, il évoque son sentiment lorsqu’il a reçu sa première convocation avec l’équipe nationale du Maroc :

Ce message m’a procuré une immense satisfaction. Représenter le Maroc est un honneur qui me remplit de fierté. C’est un sentiment inoubliable, gravé à jamais dans ma mémoire. J’ai passé trois ans en équipe nationale norvégienne, à la fois avec les U21 et les A, et je pouvais toujours jouer pour la Norvège, mais je ne me suis jamais senti norvégien.

J’ai toujours pensé au fond que quelque chose n’allait pas. Il est vrai que j’ai fréquenté en sélection des grands joueurs comme Erling Haaland et Martin Ødegaard et que je socialise avec eux lors des rassemblements, mais je n’étais pas à l’aise à l’intérieur.

J’ai des sentiments étranges quand je vais dans les vestiaires et quand je participe aux matchs et à l’entraînement… Je pense toujours au Maroc et à mes racines comme on dit souvent en bon norvégien que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre.

Donc je ne vois pas pourquoi ce devrait être un thème ou si difficile à choisir. Il n’y a jamais eu aucun doute, mes parents sont marocains et nous parlons berbère à la maison et partons en vacances au Maroc tout le temps pour rendre visite à la famille et voyager, donc jamais aucun doute… Ce choix a été très facile à la fin.

L’attaquant lillois explique comment le contact s’est fait avec la FRMF et Regragui :

Le scout marocain Rabie Takassa a appelé mon père et lui a dit que Walid Regragui voulait entrer en contact avec nous, et d’ailleurs, je connais Rabie depuis que j’ai 16 ans. Mon agent Mohammed Fellah a rappelé Rabie et lui a parlé, et en même temps a obtenu le numéro de téléphone de Regragui. Ensuite, il a appelé le coach et lui a donné mon numéro de téléphone.

Le lendemain, j’ai reçu un appel du sélectionneur national ou il m’a expliqué son projet. J’ai aimé la façon dont il parle, c’est une bonne personne avec laquelle il est facile de communiquer. Il m’a évidemment demandé ce que j’en pense et si je veux jouer pour le Maroc. Il ne m’a même pas fallu une demi-seconde pour répondre… et c’est pourquoi j’ai été sélectionné aujourd’hui avec l’équipe nationale.

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