Le parcours de Guélor Kanga dans le monde du football n’a pas été un chemin de tout repos pour le natif d’Oyem. Ce milieu de terrain talentueux n’était pas un coéquipier facile, comme l’a confié à Africafoot, dans cet article de la série #HistoiresAfrique, Ghislain Opaga Lewaye, aujourd’hui consultant pour la chaîne nationale Gabon Première.
C’est d’ailleurs lui qui a introduit Guélor Kanga au football :
À ses débuts, c’est son grand frère qui me l’a confié pour que je sois son mentor. Ses premiers pas dans le football, il les a faits à GBI, en deuxième division au Gabon. À l’époque, nous participions au championnat de l’Estuaire. Dès la première semaine, le coach m’a presque rabroué, affirmant qu’il ne voulait pas de lui dans l’équipe.
Mais je ne me suis pas laissé décourager. Je voyais en Kanga un véritable potentiel, même s’il n’avait jamais été confronté au monde du football organisé. Il avait besoin de temps pour s’adapter. Finalement, le coach a accepté de prolonger sa période d’essai. Et dès la deuxième semaine, il nous a agréablement surpris. Le coach m’a alors appelé pour m’annoncer qu’il resterait avec nous.
Durant cette saison, Guélor Kanga s’est effectivement démarqué, mais pas toujours de la meilleure façon. Selon Ghislain Opaga Lewaye, il fallait beaucoup de patience et de tact pour gérer le tempérament explosif du jeune joueur :
Kanga était difficile à gérer. Il se bagarrait souvent avec ses coéquipiers, ce qui rendait la cohabitation compliquée. Il était très taquin, parfois à l’excès, ce qui irritait ses partenaires. Mais moi, je le comprenais. J’étais le seul à réussir à canaliser son énergie.
Un jour, l’entraîneur m’a demandé comment je faisais pour maintenir une bonne relation avec lui sans qu’il y ait d’incidents. Il plaisantait même en disant que Kanga pourrait un jour prendre ma place. Je lui ai répondu qu’il allait devoir travailler dur pour ça ! À l’époque, j’étais le numéro 10 de l’équipe, surnommé « Abédi », tandis que Kanga portait le numéro 7.
Grâce à son talent, Kanga a attiré l’attention de Mangasport, notamment par l’intermédiaire du technicien Médard Lusadusu.
Kanga a fini par rejoindre Mangasport, tandis que moi, j’ai décidé de rester à Libreville pour mes études, car il n’y avait pas d’université à Moanda. Kanga, qui aimait me taquiner, m’appelait « l’enfant de riche ». Il me disait souvent : « Le football, c’est pour les pauvres, pas pour les riches. »
Aujourd’hui, Guélor Kanga est un international gabonais accompli, et Ghislain Opaga Lewaye partage ses analyses sur Gabon Première. Malgré les débuts difficiles de Kanga dans le football, son ancien coéquipier et mentor à GBI est fier d’avoir contribué à son parcours. Satisfait d’avoir joué un rôle dans la carrière de l’ancien joueur du FK Rostov, il confie le sourire aux lèvres :
S’il y a quelqu’un qui connaît bien Kanga, c’est moi.
N’hésitez pas à lire les articles de notre série #HistoiresAfrique, notamment le Top 3 des transferts les plus marquants du Gabon – L’histoire racontée selon certains coéquipiers.