Nom : Arokodare
Prénom : Tolu
Date de naissance, ville : Né le 23 novembre 2000 à Lagos (Nigéria)
Club actuel : KRC Genk
Poste : Attaquant – Avant-centre
Le salaire actuel Tolu Arokodare au KRC Genk
Salaire annuel* |
482 560 euros (313 664 000 FCFA) |
Salaire mensuel |
40 213 euros (26 138 667 FCFA) |
Salaire hebdomadaire |
9 255 euros (6 015 474 FCFA) |
Salaire journalier |
1 322 euros (859 353 FCFA) |
* Données du 13/06/2025 |
Du tumulte des rues de Lagos aux projecteurs de la Pro League belge, le parcours de Tolu Arokodare est celui d’un attaquant qui a su briser les frontières avec persévérance, talent et un flair de buteur hors du commun. Portrait d’un buteur en pleine ascension.
Les racines nigérianes d’un talent brut
Né le 23 novembre 2000 à Festac Town, quartier animé de Lagos, Tolu Arokodare – de son nom complet Toluwalase Emmanuel Arokodare – s’imprègne très tôt de l’énergie vibrante du Nigeria. Dans ce pays où le football est une seconde langue, il grandit avec le ballon aux pieds, s’imposant rapidement comme un attaquant prometteur dans les académies locales.
Dans une interview avec Onze Mondial, l’international nigérian explique comment s’est déroulée son enfance :
Mon enfance était plutôt pas mal, amusante. Je ne dirais pas qu’elle a été difficile, bien que nous n’ayons pas grandi dans l’opulence, mes parents ont tout fait pour que leurs enfants aient ce dont ils avaient besoin. Pas forcément ce que l’on voulait (rires), mais nous avions tout le nécessaire pour vivre. Nous avons reçu une très bonne éducation.
J’étais et je suis toujours un garçon espiègle. J’aime m’amuser. Avant, j’étais têtu, vraiment têtu. En général, les gens m’aimaient bien parce que j’étais un garçon très drôle sans cesse heureux. Je jouais toujours au foot, tout le temps et partout. Tout le monde me connaissait pour ça.
(Rires) Je n’étais pas mauvais mais pas bon non plus. J’étais un peu en dessous de la moyenne. Je pouvais faire mieux, mais le football m’en empêchait car je ne pensais qu’à ça. Si j’avais un examen et que je devais étudier, je ne le faisais pas et j’allais jouer au foot à la place. Si j’avais étudié, je suis certain que j’aurais fait mieux à l’école. J’étais bon dans deux-trois trucs à l’école, mais j’ai toujours été très mauvais en maths, ce n’était pas mon truc.
J’ai changé d’école et je me suis retrouvée dans une école spécialisée dans le sport. Là-bas, on pratiquait beaucoup de sports différents : football, basketball, tennis, ping-pong… J’ai beaucoup joué au basket, j’étais plutôt bon dans ce sport. Je suis aussi pas mal au tennis de table.
Il fait ses classes à la Kash Academy et la Flying Sports Academy, avant d’intégrer le prestigieux Segun Odegbami International College and Sports Academy, connue pour sa capacité à révéler des pépites africaines. Mais c’est à la Box2Box FC, à Surulere, que Tolu affine ses fondamentaux : vitesse, puissance, appel dans la profondeur. L’Europe commence à tendre l’oreille.
Toujours au micro d’Onze Mondial, le Super Eagle explique comment est le football au Nigeria :
Le football au Nigeria est vraiment très très très concurrentiel. C’est très agressif. Il y a plusieurs niveaux, il y a le niveau académique général, puis le niveau académique régional et enfin le club local, populaire. Pour un Nigérian, ce que je dis fait sens, peut-être que quelqu’un qui ne connaît pas le pays ne pourrait pas comprendre ces variantes. Je pense que j’ai touché à tous les niveaux du football nigérian.
Après le lycée, j’étais dans une académie locale qui m’a permis de rejoindre les U17 du Nigeria et c’est là qu’à commencé l’histoire pour moi. J’ai signé par la suite en Lettonie et depuis j’écris encore l’histoire de ma carrière. Mais le football au Nigeria, c’est dur, vraiment très concurrentiel.
Il y a vraiment des millions de gamins super talentueux au Nigeria. Là-bas, travailler dur ne suffit pas, tout le monde s’arrache pour gratter une place. Ce qui fait la différence en réalité, c’est la chance et la bénédiction de Dieu. Sortir du Nigeria, c’est vraiment dur.
Une escale inattendue en Lettonie pour mieux rebondir
En 2019, après des essais au SC Fribourg et à Toulouse FC, c’est en Lettonie que Tolu saisit sa première vraie opportunité. Il rejoint Valmiera FC à 18 ans. Là, il explose : 22 buts en 34 matchs, un ratio de buteur qui attire l’attention de clubs majeurs.
Sa capacité à scorer dans un championnat modeste montre un mental de conquérant. Ce passage en Lettonie est fondamental : il lui permet d’adapter son jeu au football européen, d’acquérir une discipline tactique et de se forger une identité de pur numéro 9.
Des étapes de formation en Allemagne et en France
Repéré par le FC Cologne, il découvre la Bundesliga lors de la saison 2020/21. Mais l’expérience reste frustrante : peu de temps de jeu, pas de but. Une leçon d’humilité pour Arokodare, qui ne baisse pas les bras. Il rebondit en Ligue 2 française, prêté à l’Amiens SC pour deux saisons.
À Amiens, malgré un début canon (21 buts et 4 passes décisives), Tolu alterne éclairs de génie et passages à vide. Son triplé en Coupe de France face à Anzin-Saint-Aubin montre son potentiel, mais son manque de constance et des critiques sur sa discipline tactique freinent son envol. Philippe Hinschberger, son entraîneur, évoque un « diamant brut à polir ».
Dans les colonnes d’Onze Mondial, le Nigérian revient sur comment il a vécu sa première saison en dehors de son pays :
J’étais dans un plutôt bon club en Lettonie. Mes débuts n’ont pas été terribles, j’ai dû marquer un but sur mes dix premiers matchs. Mais petit à petit, ça allait mieux et j’ai marqué 6 buts avant la fin de la saison. Ça a été une bonne expérience pour devenir plus performant la saison d’après où j’ai fait six bons mois avant de rejoindre la Bundesliga. Là-bas, c’était vraiment très compliqué.
Je pense que c’était le mauvais timing pour moi, lorsque j’ai rejoint le club, il était en grande difficulté, et j’ai rencontré moi-même beaucoup de difficultés à m’intégrer. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment et ça n’avait rien à voir avec le club, le coach ou même l’équipe. Ma première saison à Amiens était plutôt bonne. J’ai inscrit 8 buts sur mon premier exercice et là, j’ai également bien débuté la première moitié de saison. Au final, je dirais que mes premiers pas dans le monde du football sont globalement convenables.
Quand tu quittes l’Afrique pour ce genre de challenge, tu dois être prêt mentalement. Tu dois savoir ce que tu vas affronter. Avant de signer en Lettonie, j’avais été en Allemagne et en France pour quelques essais, donc je savais déjà comment étaient le climat et la nourriture donc j’étais préparé. Je pense que la Lettonie, avec la Russie, est l’un des endroits les plus froids dans lequel on peut jouer au football et j’y ai joué un an entier.
Pour moi, ce n’est pas si difficile que ça d’évoluer dans un autre pays. Le climat n’est vraiment pas un problème pour moi, après une période d’adaptation, on finit par s’y habituer. Pour les Africains, la nourriture est vraiment un gros facteur parce qu’il n’y a aucune nourriture comme la nourriture africaine. Il n’y a aucune nourriture comme celle de sa maman (rires). Les Nigérians vont chercher à manger comme à la maison partout où ils sont, parce que c’est le truc qui nous rapproche le plus de notre pays lorsqu’on en est loin.
L’attaquant nigérian n’a pas manqué d’expliqué comment il a géré ses premiers salaires en tant que footballeur et comment on fait pour ne pas perdre la boule quand on commence à gagner beaucoup d’argent :
Si tu viens du Nigeria et tu laisses ça t’affecter, je ne dirais pas que tu es stupide parce que c’est malpoli et irrespectueux, mais c’est vraiment imprudent et malheureux. On ne sait pas ce qu’il peut t’arriver dans la vie. On a tellement d’exemples de joueurs qui ont été touchés par les problèmes d’argent… Je prie tous les jours pour être en mesure de contrôler tout ça, l’argent, la célébrité.
Ma famille et mes frères m’aident beaucoup. L’argent que je gagne grâce au football, ce n’est pas mon argent, c’est celui de ma famille. Je suis celui qui travaille aujourd’hui, mais ce sont eux qui ont travaillé toute leur vie pour moi et qui continuent de le faire actuellement.
Quand je dis famille, je parle de ma famille au sens large, de mon académie, de mes coachs… Avec eux, je ne peux pas être distrait par l’argent ou par les dérives de la célébrité, car ils m’aident à rester en place et concentré sur mon jeu.
Salaire et valeur marchande à cet instant : En janvier 2023, Tolu Arokodare est valorisé à 2,2 millions d’euros sur Transfermarkt.
La révélation belge : un nouveau Tolu à Genk
Tout bascule le 31 janvier 2023, quand le KRC Genk mise sur lui pour remplacer Paul Onuachu. Et Tolu répond présent. Dès ses premières minutes, il marque. Sous les ordres de Wouter Vrancken, puis Thorsten Fink, il explose littéralement. Travail dos au but, appels tranchants, finition clinique : le Nigérian métamorphose son jeu.
La saison 2024/25 est celle de la consécration :
- 21 buts et 5 passes décisives en championnat,
- 2 buts en Coupe de Belgique,
- 3 en compétitions européennes,
- un taux de 0,61 but/90 min,
- yn xG sans penalty de 0,64, soit le 99e percentile en Pro League.
Mieux encore, il remporte le Soulier d’Or belge (à égalité avec Bertaccini) et est sacré Soulier d’Ébène 2025, une distinction majeure pour les joueurs africains. Sa précision de tir (36,5%) et son efficacité enchaînent les superlatifs.
Arokodare, lors d’une interview exclusive avec RG, était ravi d’être devenu le sixième joueur nigérian de l’histoire à remporter la Soulier d’Ébène :
Je suis heureux, très heureux. Je suis à la fois sans voix, mais très reconnaissant et très honoré, car c’est beaucoup. J’ai entendu dire que j’étais le sixième Nigérian à remporter ce trophée, et c’est un immense accomplissement pour moi dans ma carrière de pouvoir inscrire mon nom dans l’histoire du football belge et aussi du football nigérian.
Si Tolu jouait au football au Festac, 402 Road ou 23 Road ou 22 Road, si Tolu peut faire cela et bien d’autres choses, alors il n’y a rien que vous ne puissiez faire.
Je tiens également à remercier chaleureusement mon entraîneur, Thurston Fink. C’est aussi grâce à lui que j’ai réalisé une saison exceptionnelle. Je tiens à vous adresser un grand merci. Merci infiniment pour tout ce que vous avez fait pour moi.
Et maintenant ?
À 24 ans, l’avenir de Tolu semble plus ouvert que jamais. Courtisé par plusieurs clubs européens, il pourrait franchir une nouvelle étape dès l’été 2025. Mais une chose est sûre : son parcours, de Lagos à Genk, n’a jamais été linéaire. Et c’est justement ce qui le rend si précieux. Tolu Arokodare, ce n’est pas qu’un buteur, c’est une histoire d’audace, de travail et de transformation.
Salaire et valeur marchande à cet instant : Tolu Arokodare a actuellement une valeur marchande estimée à 13 millions d’euros sur Transfermarkt. A Genk, le Super Eagle touche un salaire annuel de 482 560 euros (313 664 000 FCFA).
Un nouvel Aigle pour le Nigeria
Mars 2025 marque un autre tournant : sa première convocation en sélection nationale nigériane, sous la houlette d’Éric Chelle. Entré en jeu contre le Rwanda et le Zimbabwe lors des qualifications pour la Coupe du Monde, il inscrit son premier but international en juin 2025, consolidant sa place parmi les Super Eagles.
Tolu Arokodare incarne une nouvelle génération de joueurs nigérians : cosmopolites, résilients, ambitieux. Sa trajectoire inspire les jeunes footballeurs africains à croire aux chemins moins balisés, ceux qui mènent à l’élite par des détours courageux.
Historique des transferts de Tolu Arokodare
Date de transfert |
Venant de…, allant à… |
Montant de transfert |
31 janvier 2023 |
De Amiens SC à KRC Genk |
5 millions d’euros |
30 janvier 2023 |
De Valmiera à Amiens SC |
2,5 millions d’euros |
29 janvier 2023 |
De Amiens SC à Valmiera |
Fin du prêt |
1er juillet 2021 |
De Valmiera à Amiens SC |
Prêt |
30 juin 2021 |
De FC Cologne à Valmiera |
Fin du prêt |
18 septembre 2020 |
De Valmiera à FC Cologne |
Montant du prêt : 500 000 euros |
De 1er juillet 2019 |
De Box2Box FC à Valmiera |
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Évolution du salaire de Tolu Arokodare
Saison |
Club |
Salaire annuel |
2024/25 |
KRC Genk |
482 560 euros (313 664 000 FCFA) |
2023/24 |
KRC Genk |
482 560 euros (313 664 000 FCFA) |
2022/23 |
KRC Genk |
482 560 euros (313 664 000 FCFA) |
Réseaux sociaux Tolu Arokodare en chiffre
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5 694 twittos |
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72,8 K followers |