Le tirage au sort du premier tour de la Coupe du monde 2026, effectué le 5 décembre à Washington, ne s’est pas montré particulièrement clément pour les neuf sélections africaines (la RD Congo pourrait les rejoindre en mars si elle bat la Jamaïque ou la Nouvelle-Calédonie en barrage). Salomon Kalou, l’ancien attaquant des Eléphants ivoiriens (96 sélections, 27 buts), a pris le temps d’analyser ce tirage avant de confier ses impressions à Africafoot.
Neuf sélections africaines connaissent désormais leurs adversaires pour le premier tour de la Coupe du monde 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Ou presque tous, car le Sénégal, la Tunisie et l’Afrique du Sud devront patienter jusqu’au mois de mars prochain pour connaître leur ultime concurrent (Bolivie, Irak ou Suriname pour les Lions de la Teranga – Albanie, Pologne, Suède ou Ukraine pour les Aigles de Carthage – Eire, Danemark, République Tchèque ou Macédoine du Nord pour les Bafana Bafana).
Salomon Kalou, qui a participé à deux phases finales du Mondial avec la Côte d’Ivoire (2010 et 2014) a réagi à ce tirage au sort qui ne s’est pas toujours révélé favorable pour les Africains.
Abordable pour la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire affronteront au premier tour des sélections l’Allemagne, l’Equateur et Curaçao, qu’elle n’a jamais croisées en phase finale. Elle avait disputé un match amical en 2009 en Allemagne (2-2), auquel Salomon Kalou avait participé. Ce dernier a confié :
Même si l’Allemagne semble moins forte ces dernières années, elle reste une grande nation et un gros compétiteur. C’est le favori du groupe. Il y a des joueurs expérimentés et d’autres plus jeunes mais talentueux. Attention à l’Equateur, une sélection technique, physique, capable de casser le jeu quand il le faut.
Curaçao est novice à ce niveau, mais c’est une équipe dont il faudra se méfier, car beaucoup de ses joueurs ont été formés aux Pays-Bas. La Côte d’Ivoire a cependant toutes ses chances, elle peut viser une qualification.
Le Sénégal pas gâté
Pour sa quatrième phase finale de Mondial, les Sénégalais auront fort à faire avec la France, qu’ils avaient battue lors de l’édition 2002 en Corée du Sud et au Japon (1-0), la Norvège et une sélection issue des barrages intercontinentaux (Irak, Bolivie ou Suriname).
A propos de cette sélection, Salomon Kalou affirme :
Le Sénégal a beaucoup d’atouts et possède des joueurs de très haut niveau, Mané en tête. Il peut espérer se qualifier, même si son groupe est difficile. On connaît la France, une des meilleures équipes du monde et qui a des joueurs de très grande qualité. La Norvège est très intéressante, elle joue bien mais n’a pas l’expérience des grands tournois.
Le Maroc ambitieux
En héritant du Brésil, de l’Ecosse et du Haïti, le Maroc peut espérer franchir le premier tour. Un objectif dans les cordes des Lions de l’Atlas, demi-finalistes en 2022 au Qatar.
Pour Salomon Kalou, ancien international ivoirien :
Le Maroc est une excellente équipe, une des meilleures du moment. Je pense que les Lions de l’Atlas peuvent avoir l’objectif de se qualifier. Pour moi, le Maroc et le Brésil sont les deux favoris de ce groupe. Les Brésiliens sont même un prétendant au titre mondial.
Il est peut-être moins fort ces dernières années, mais d’ici au moins de juin, Carlo Ancelotti aura eu le temps de mieux préparer son équipe, avec, peut-être, le retour de Neymar. L’Ecosse et Haïti sont des équipes moins expérimentées en phases finales, mais à ne surtout pas négliger.
Difficile pour l’Algérie et la Tunisie
Absents de la Coupe du monde depuis 2014, les Algériens n’ont pas vraiment été servis lors du tirage au sort. Les Nord-africains seront opposés à l’Argentine, à l’Autriche et à la Jordanie.
L’ancien joueur de Chelsea a confié :
L’Argentine est, avec la France et l’Espagne, une des meilleures sélections du monde et elle sera un des favoris du tournoi. L’Autriche a fait de gros progrès ces dernières années, c’est une équipe solide et offensive, alors que la Jordanie a un style de jeu proche de celui des algériens. Ceux-ci ont des qualités, ils peuvent sortir de ce groupe, mais il faudra être vraiment très fort.
Les Tunisiens, dont ce sera la troisième phase finale consécutive, savent déjà qu’ils auront en face d’eux les Pays-Bas et le Japon. Leur troisième adversaire, issue des barrages européens, sera l’Albanie, la Pologne, la Suède ou l’Ukraine.
Salomon Kalou :
Les Pays-Bas font partie du Top 10 européen, c’est une équipe talentueuse, offensive, mais qui est parfois irrégulière. Le Japon joue bien, il propose un jeu technique, rapide, spectaculaire. C’est un groupe difficile pour la Tunisie, mais pas insurmontable.
Fortunes diverses pour le Ghana, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Cap Vert
Les quatre sélections non-francophones n’ont pas forcément eu le même ressenti après le tirage au sort. Il s’est ainsi montré plutôt clément pour l’Egypte (Belgique, Nouvelle-Zélande, Iran), voire l’Afrique du sud (Etats-Unis, Paraguay, Kosovo, Roumanie ou Turquie ou Bosnie-Herzégovine).
En revanche, pour le Cap Vert (Espagne, Uruguay, Arabie saoudite) et le Ghana (Croatie, Angleterre, Panama), la tache s’annonce plus compliquée.
Salomon Kalou explique :
Le Ghana a l’habitude des groupes relevés au Mondial. La Croatie et l’Angleterre sont les favoris, mais les Black Stars ont déjà bousculé de grandes nations européennes. Le groupe de l’Egypte semble abordable, celui de l’Afrique du Sud aussi. Quant au Cap Vert, qui mérite sa qualification, il doit s’attendre à souffrir mais il va beaucoup apprendre et il n’a rien à perdre.




