Dans un entretien exclusif avec Africafoot, Sekou Kaba, agent de joueurs, propriétaire de l’agence Be The Future Management, dévoile des détails intéressants sur son métier et ses principes dans la sélection des footballeurs dont il gère les intérêts. Découvrez les détails !
Pouvez-vous au préalable vous présenter ?
Je suis Kaba Sekou, j’ai joué au football, mais dans le milieu amateur, en France. Je suis d’origine malienne, je suis basée à Paris pour le travail. J’ai travaillé longtemps pour une société suisse et finalement j’ai monté ma propre agence, cela fait exactement trois ans avec pas mal de joueurs et aussi au développent des joueurs.
Vous avez décidé de monter votre propre agence pour quelle raison ?
Pour avoir mes propres idées de travaux, ma propre ligne de conduite et pour travailler aussi avec des personnes qui ont cette même vision.
Vous trouvez que c’est mieux d’avoir un cadre individuel ?
On n’était plus sur la même longueur d’onde avec les personnes avec lesquelles je travaillais avant. J’ai plus d’opportunités et plus d’approche du monde avec les joueurs.
Pourquoi vous êtes-vous tourné vers le métier d’agent ?
Cela a commencé par des joueurs qui me demandaient conseil, donc des joueurs plus jeunes que moi, dans la même ville que moi, qui me sollicitaient pour des conseils. J’ai vu aussi le traitement que mon agent a eu pour un jeune dans notre agence. Après, ce jeune joueur a commencé par m’amener ses amis, ses coéquipiers pour que je m’en occupe et c’est comme cela que ça a démarré.
On parle aujourd’hui du métier d’agent, pas forcément en bien, mais ils sont quand même nécessaire. C’est quoi pour vous un bon agent ?
Un bon agent c’est quelqu’un qui arrive à conseiller son joueur à faire de bons choix pour sa carrière sportive, et à gérer aussi sa famille, car c’est très difficile de reconnaitre un très bon joueur, et être très franc. Beaucoup de joueurs ne sont pas très bien conseillés et certains agents ne sont pas objectifs avec leurs joueurs.
Aujourd’hui il faut être objectif avec le joueur, lui dire ce qui ne va pas et surtout être transparent. Avoir une grosse transparence et ne pas aussi mettre l’argent avant la passion, c’est mon principe de travail.
Vous leur faites part de vos principes au tout début ou comment est-ce que cela se passe ?
J’essaie de les convaincre d’intégrer à mes principes. Ce n’est pas toujours simple.
Vous avez parlé de la famille. Comment la gérez-vous de ce côté ?
Je trouve qu’ils doivent être au courant de tout, car parfois le joueur ne dit pas tout. J’aime bien les mettre au courant pour qu’ils puissent ne pas s’inquiéter. Certains aident les joueurs à prendre des décisions, ça dépend de chaque famille, c’est chacun son éducation. Chacun a sa manière de gérer.
Comment est-ce que vous recrutez ou avez recruté les joueurs qui sont dans votre portefeuille ?
On regarde l’état d’esprit, c’est très important pour nous et j’ai plusieurs scouts. Je me déplace aussi sur les matchs, je fais énormément de matchs. Je peux me retrouver en Serbie, au Mali, au Sénégal, en Afrique du Sud. C’est mon job.
Et le scoutisme, des exemples de critères ?
Comportement d’un joueur. Après, c’est en discutant avec lui qu’on commence à voir s’il a des qualités pour pouvoir travailler ou pas avec nous. C’est en discutant longuement avec lui qu’on se rend compte si ça matche. Représenter un joueur c’est comme une relation de couple et il faut voir si ça va matcher ou pas.
Vous conseillez aux joueurs comment allier la carrière professionnelle et l’école, les études ?
Oui, on regarde beaucoup cela. C’est pour cela parfois qu’on est en relation avec les parents pour discuter de l’extra-foot. On a besoin de s’entraider là-dessus et c’est un aspect vraiment qu’on regarde surtout sur les jeunes joueurs.
Que diriez-vous à ceux qui critiquent les agents dans le monde, de par leur cachet, qu’ils gagnent beaucoup ?
D’essayer le métier et ils verront que ce que l’agent gagne, il le dépense aussi en déplacement, en prenant aussi soin du joueur et que ce n’est pas si simple que ça.
En 2019 lors d’une interview, vous avez parlé de mettre en confiance les joueurs, d’être proche d’eux, la confiance c’est votre point principal de travail ?
Exactement, lorsque la confiance est rompue, je crois qu’il n’y a plus possibilité de travailler ensemble. La confiance est la base de tout. La confiance c’est le dialogue, les conseils, la loyauté aussi.
C’est vrai qu’il y a trop de concurrence dans votre métier. Qu’est ce qui est nécessaire de préserver pour un joueur qui négocie avec un club, que ciblez-vous en priorité ?
C’est de savoir si tout le monde, du coach jusqu’au président, le veut. Il n’est pas important dans un club où ne serait-ce qu’une personne doute de toi, il ne faut pas y aller. Il faut que tout le monde soit à 100% pour ta venue. Je lui dis la vérité et à la fin c’est le joueur qui décide.
Si le joueur décide d’y aller, on l’accompagne, mais en cas de problème on lui rappellera qu’on le lui avait déconseillé.
Vos équipes favorites pour la CAN
Le Mali, le Congo, le Maroc. Concernant le Mali, je pense qu’il y a une cohésion au sein du groupe qui lui permettra d’aller beaucoup plus loin.
Avez-vous des joueurs susceptibles d’exploser à cette CAN?
Au Mali, je vois bien Dorgeles, qui n’est pas mal et que je trouve vraiment, vraiment intéressant. Puis il y a Yvan Neyou, qui fera une très bonne CAN avec le Cameroun.
Gattuso aurait promis du temps de jeu à François Mughe contre le fait qu’il n’aille pas à la CAN. Qu’en pensez-vous ?
Une compétition internationale c’est très important, après chaque joueur a sa vision des choses et chaque joueur réfléchi comme il en a envie.
Etes-vous en lien avec les centres de formation au Mali ou dans les pays africains ?
Oui, quasiment tous j’essaie de développer des liens avec ces clubs professionnels au Mali. On se connait depuis très longtemps. Donc si je repère un joueur, j’en parle aux dirigeants des clubs. Comme en Europe, c’est la même chose.