Dans le cadre de la série d’articles ParoleAuxAgents, notre rédaction donne à des agents de joueurs l’opportunité de s’exprimer à propos d’aspects passionnants de leur métier ainsi que des défis auxquels ils ont dû faire face. Aujourd’hui, nous mettons en lumière Mamour Diop, un agent de joueurs FIFA qui met ses compétences au services de l’agence Diambar Management Sport & Business.
Dans une interview accordée à Africafoot, Mamour Diop nous explique ses fonctions et partage quelques expériences qu’il a vécues dans sa carrière.
Pouvez-vous nous parler de vous et présenter votre structure ?
C’est Mamour Diop, je suis ancien joueur de la Linguère de Saint Louis, au Sénégal, une équipe championne de la Ligue pro. Je suis ancien international local sous l’ère de feu Joseph Koto. Maintenant, je suis agent de joueurs FIFA licencié depuis 2015. Je travaille avec l’agence Diambar Management Sport & Business.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience ?
J’ai une expérience de 10 ans de travail dans ce métier. Au début c’était très difficile car je venais d’arrêter ma carrière de footballeur à cause d’une blessure au genou.
Ne connaissant que le foot, je suis allé faire mon diplôme d’entraîneur licence D que j’ai obtenu en 2013. Un an après, je suis parti faire l’examen d’agent de joueurs au niveau de la Fédération Sénégalaise de Football. Après, je pensais que c’était fini, mais le plus dur restait à venir, car il me fallait trouver des contacts dans le milieu.
Ce qui était extrêmement difficile, mais grâce à mon abnégation et le mental que m’avait forgé coach Amara Traoré, que je ne cesse de remercier, j’ai jamais lâché. Et maintenant, je suis là, toujours à me battre pour me faire un nom.
Et des péripéties d’une signature de contrat, des négociations ou de la détection d’un joueur ?
Je peux vous parler de Paul Valère Bassène. C’est moi qui l’ai emmené au Maroc avec beaucoup de péripéties avant de le faire signer à Oujda. J’étais en Mauritanie pour suivre le tournoi de l’UFOA de 2022. J’ai eu au téléphone un coach qui cherchait un attaquant.
Je lui ai proposé Paul et il le voulait alors que le mercato ne restait qu’un jour. De suite, j’ai mis en contact les deux clubs Teungueth et Mouloudia Club d’Oujda pour ne pas perdre de temps. Il y a eu beaucoup de complications alors que le mercato allait finir le lendemain.
Quel transfert vous a le plus marqué ?
Le transfert de Djibril Thialaw Diop, car je l’ai fait signer au Maroc à Hassania Agadir et une année après l’emmener en Norvège à Viking. Mais avant que son club Hassania ne le laisse partir, c’était très difficile.
Une anecdote si possible ?
J’ai fait signer Assane Bèye à Hassania Agadir il y a deux saisons. Le dernier jour du mercato jusqu’à 23h, c’était pas encore fait. Je n’ai jamais été aussi stressé dans un dossier comme celui-là qui venait de finir les tests d’un mois avec le club. Mais les dirigeants de Diambars avaient décanté la situation à la dernière minute. Et maintenant, il fait partie des meilleurs défenseurs centraux du championnat marocain.
Pouvez-vous nous parler des difficultés que vous rencontrez souvent avec les joueurs africains ?
Les difficultés que l’on rencontre le plus sont la loyauté et les tontons ou frères qui ne connaissent rien du football et le travail que nous faisons pour trouver un club pour le joueur. Ils s’invitent pour te donner des directives.
Beaucoup de joueurs n’ont pas réussi leurs carrières à cause de leurs familles ou des faux agents. Et ce qu’ils ne savent pas avec les nouveaux règlements des agents de joueurs FIFA, chaque année nous payons à la FIFA 350 dollars pour conserver notre licence en plus de faire des modules de recyclage. Tout cela pour bien travailler et gagner nôtre vie dignement.
Pouvez-vous nous parler des transferts où vous avez largement influencé ?
Oui, les transferts d’Alioune Badara Faty, Jean Louis Diouf et Mor Talla Mbaye ont été largement effectués par moi à TP Mazembé.
Quelles sont vos ambitions ?
Je veux encore aller loin dans ce métier jusqu’à devenir parmi les meilleurs agents en Afrique.
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