Nom : Sinayoko
Prénoms : Lassine
Date de naissance, ville : 8 décembre 1999 à Bamako (Mali)
Club actuel : AJ Auxerre
Poste : Attaquant – Avant-centre
Le salaire actuel de Lassine Sinayoko à l’AJ Auxerre
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Salaire annuel* |
1 180 000 euros (767 000 000 FCFA) |
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Salaire mensuel |
98 333 euros (63 916 667 FCFA) |
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Salaire hebdomadaire |
22 630 euros (14 709 589 FCFA) |
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Salaire journalier |
3 233 euros (2 101 370 FCFA) |
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* Données du 09/11/2025 |
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Des racines maliennes à un destin français
Né le 8 décembre 1999 à Bamako, capitale du Mali, Lassine Sinayoko connaît très tôt le déracinement. À seulement un an, il quitte son pays natal pour s’installer en France avec sa famille. C’est dans le quartier des Pins à Taverny, dans le Val-d’Oise, qu’il grandit et découvre le football, ce sport qui deviendra sa passion puis sa profession. Cette double culture franco-malienne forgera son identité et influencera sa carrière internationale, le conduisant à représenter fièrement les Aigles du Mali sur la scène africaine.
Dans une interview avec Onze Mondial, l’Aigle malien explique comment s’est déroulée son enfance :
Je suis né au Mali, à Bamako. Je suis arrivé en France assez tôt, à 1 an, pour avoir un meilleur cadre de vie. Nos parents voulaient que leurs enfants soient dans les meilleures conditions. On a emménagé à Taverny dans le 95. J’ai deux grands frères et une grande sœur, je suis le plus jeune.
J’ai grandi dans le quartier des Pins, et comme tout le monde, la passion du foot m’animait. J’y ai rapidement pris goût, c’était le rêve de tout le monde. Surtout quand je voyais mes grands frères jouer. Ma mère ne travaillait pas, elle s’occupait des enfants et de la maison, et mon père était livreur. Ce n’était pas facile, mais on n’a jamais manqué de rien, on était heureux et épanouis.
Petit, j’étais agité, tu sais, avec les amis et l’effet de groupe, c’est toujours spécial. On veut se montrer. Mais comme mes parents étaient stricts, surtout mon père qui ne rigolait pas, j’avais quand même de bonnes notes. J’avais entre 10 et 12 de moyenne, c’était correct pour un garçon qui bavardait beaucoup.
J’ai fait toute ma scolarité dans mon quartier, j’ai obtenu le bac ES là-bas. Mes parents voulaient vraiment que j’obtienne un bac général. Ils n’avaient pas envie que j’emprunte une filière professionnelle. Après le bac, j’ai entamé une année de DCG (Diplôme Compta-Gestion). Et au bout d’un mois, j’ai signé à Auxerre.
L’école de la patience : la formation à Auxerre
En 2017, Lassine Sinayoko franchit une étape décisive en intégrant la réserve de l’AJ Auxerre. Pour ce jeune attaquant encore inconnu, c’est le début d’un long processus d’apprentissage. Le club bourguignon, réputé pour son centre de formation, lui offre l’opportunité de se développer dans un environnement professionnel exigeant.
Le 18 juin 2019 marque un tournant : Sinayoko signe son premier contrat professionnel avec l’AJA. Ce jour-là, le club fait le pari d’un jeune attaquant qui devra encore faire ses preuves dans les divisions inférieures avant d’espérer accéder au monde professionnel.
Toujours pour Onze Mondial, il évoque son arrivée à l’AJA :
J’arrive au mois de novembre 2017, en pleine saison. Avant ça, j’avais fait des essais en U14, U15, U17 et U19. J’avais déjà été quatre fois à Auxerre, ce n’était jamais passé. Quand j’allais là-bas, je stressais un peu. À chacun de mes tests, je stressais, je ne jouais pas libéré, je ne jouais pas mon football. On me disait toujours : « Tu as un truc, mais ce n’est pas assez ».
À force de persévérance, c’est passé. Mais en toute franchise, je commençais à ne plus y croire. Je jouais simplement pour le plaisir. En plus, mes parents me répétaient : « Concentre-toi sur l’école ». Et puis, j’arrivais à un âge où il me fallait un peu d’argent. Je commençais à lâcher…
L’attaquant malien rappelle qu’il a effectué d’autres essais :
Troyes, Reims, Ajaccio… Je devais aller à Marseille, mais comme j’avais une épreuve du bac, mon père n’a pas voulu. J’ai aussi été à Cannes. J’avais toujours le même retour, c’était négatif. Avant mon dernier essai à Auxerre, j’avais été à Troyes. Et j’étais persuadé que j’allais signer là-bas. Les coachs m’avaient dit : « On a aimé ce que tu as fait, on va te rappeler ». Et du jour au lendemain, aucune nouvelle. C’est comme ça…
Auxerre m’a recruté en convention. Pour mon premier match, on joue contre Torcy, on gagne 3-0 et je mets un doublé. On enchaîne contre Lyon, on gagne 5-0, je mets deux buts et deux passes décisives. Et voilà, au bout de deux semaines, Auxerre m’a proposé un contrat stagiaire. Tout a été hyper vite. En deux semaines, je suis passé de Sannois à un contrat stagiaire à l’AJA.
La saison 2019/20 voit Sinayoko évoluer en National 3, où il forme un duo d’attaque prometteur avec Yanis Begraoui. Bien que la saison soit brutalement interrompue par la pandémie de Covid-19, l’attaquant malien parvient à inscrire quatre buts, contribuant ainsi à la montée historique de la réserve auxerroise en National 2. Ces réalisations, bien que modestes en nombre, révèlent déjà ses qualités de finisseur.
La saison suivante, 2020/21, s’avère encore plus frustrante avec seulement neuf journées disputées en National 2 en raison de la crise sanitaire. Mais Sinayoko transforme cette adversité en opportunité : il termine meilleur buteur du groupe B avec six buts, démontrant une efficacité redoutable devant le but. Ces performances lui ouvrent enfin les portes de l’équipe professionnelle.
Au micro de RFI, Lassine Sinayoko évoque l’homme qui l’a particulièrement guidé durant ses premières années au club : Coach (Jérémy) Spender, l’entraîneur des U19. Il a confié :
J’avais fait plusieurs essais à Auxerre et à chaque fois ça ne passait pas. Quand j’étais à l’Entente Sannois Saint-Gratien en U17, Auxerre était dans notre poule. J’avais fait un gros match à l’aller contre eux et malheureusement leur attaquant s’était blessé. Coach Spender a tout fait pour que je vienne. Il m’a donné des conseils pour être accepté par le coach de la CFA. Je lui en suis redevable.
Le 10 avril 2021 reste gravé dans sa mémoire : Lassine Sinayoko fait ses débuts en Ligue 2. L’entrée en jeu est brève, quelques minutes en temps additionnel à la place de Hamza Sakhi lors d’une large victoire 4-0 contre Niort, mais symbolique. Après quatre années d’efforts, de sacrifices et de progression constante, « Lasso » foule enfin les pelouses du football professionnel.
L’éclosion en Ligue 2
La saison 2021/22 marque véritablement le début de la carrière professionnelle de Sinayoko. L’entraîneur lui fait confiance et l’intègre dans la rotation de l’équipe première. Dès les deux premières journées de championnat, l’attaquant se montre décisif en délivrant deux passes décisives consécutives, d’abord contre Amiens SC puis face au Grenoble Foot 38. Cette capacité à créer du danger et à mettre ses coéquipiers en position de marquer révèle une dimension supplémentaire de son jeu, au-delà de ses seules qualités de buteur.
Le 1er novembre 2021 restera une date mémorable dans la carrière de Lassine Sinayoko. Lors de la réception du Valenciennes FC, il inscrit son premier but en Ligue 2, participant activement à la victoire 2-1 de son équipe. Ce premier but professionnel efface des années de doutes et valide tous les efforts consentis depuis son arrivée à Auxerre en 2017. De jeune espoir à joueur confirmé, Sinayoko franchit toutes les étapes : U19 nationaux, National 3, National 2, et enfin la Ligue 2.
La montée en Ligue 1 et l’affirmation
La saison 2021/22 s’avère cruciale pour l’AJ Auxerre, qui vise la montée en Ligue 1. Sinayoko, désormais membre à part entière de l’effectif professionnel, participe activement à cette quête. Son travail dans l’ombre, ses courses répétées et sa capacité à peser sur les défenses adverses contribuent au jeu collectif auxerrois. Au terme de la saison, Auxerre parvient à décrocher la montée tant espérée, offrant à Sinayoko l’opportunité de découvrir l’élite du football français.
La saison 2022/23 marque la première expérience de Sinayoko en Ligue 1. Comme souvent pour les promus, l’adaptation s’avère difficile. Le niveau physique, technique et tactique de l’élite française représente un défi immense.
Auxerre termine finalement 10e avec un bilan de 11 victoires, 8 nuls et 12 défaites. Pour Sinayoko, cette saison constitue un apprentissage précieux, même si les statistiques ne reflètent pas encore tout son potentiel. Il apprend à évoluer contre les meilleurs défenseurs français, à gérer la pression des grands stades et à élever son niveau de jeu.
La saison 2023/24 représente un tournant majeur dans la carrière de Lassine Sinayoko. Fort de son expérience en Ligue 1 et de sa confiance acquise lors de la CAN 2023, il réalise sa meilleure saison statistique en club. En 34 matchs de Ligue 1, il inscrit 5 buts et délivre 8 passes décisives, soit 13 contributions directes à des buts auxerrois.
Ces chiffres impressionnants attirent l’attention de clubs plus ambitieux. Son entraîneur, Christophe Pélissier, conscient de son évolution, le repositionne en avant-centre en fin de saison, estimant que c’est son meilleur poste, après l’avoir utilisé initialement sur les côtés. Cette polyvalence tactique et cette efficacité retrouvée font de lui un joueur convoité.
L’été 2025 place Lassine Sinayoko au cœur d’un véritable feuilleton médiatique. Ses excellentes performances attirent l’intérêt de clubs comme l’OGC Nice et le RC Lens. Un accord de principe est même trouvé avec Lens pour un transfert estimé à 8 millions d’euros, incluant 6,5 millions d’indemnité de transfert et 1,5 million de bonus.
Malgré l’intérêt prononcé de Nice, qui formule une offre de 6 millions d’euros plus 1 million de bonus (refusée par Auxerre), Sinayoko donne son feu vert aux Sang et Or. Jean-Louis Leca, légende lensoise, se déplace même en Bourgogne pour convaincre le joueur. Le transfert semble acté, au point que Sinayoko dispute ce qui devait être son dernier match avec Auxerre le 23 août 2025 contre Nice, marquant d’ailleurs lors de cette rencontre.
Mais un coup de théâtre survient : Auxerre se montre finalement intransigeant sur certains détails du contrat, notamment concernant l’entourage du joueur. Le club icaunais nie l’existence d’un accord écrit définitif, empêchant ainsi la visite médicale prévue à Lens. Ce revirement spectaculaire frustre le RC Lens et laisse Sinayoko dans l’incertitude. Son entraîneur, Christophe Pélissier, qui affirme vouloir « absolument garder » son attaquant, joue un rôle déterminant dans ce dossier complexe.
Finalement resté à Auxerre, Lassine Sinayoko démarre la saison 2024/25 sur les chapeaux de roue. Désormais numéro 10 de l’AJA, il s’affirme comme le leader offensif incontestable de l’équipe.
Dans un entretien avec France Bleu, il explique ce que représente le numéro 10, pour un attaquant :
Pour moi, ça représente beaucoup. Je viens de banlieue. Ça a toujours été notre rêve de porter le numéro 10 dans un club professionnel. Le numéro 10, souvent, il est beaucoup regardé. On l’attend. C’est une forme de pression, mais je pense que je vais être à la hauteur. Avec ce numéro, je ne vais pas dire que le rêve est accompli, mais il est en marche.
Bien sûr qu’au fil des années, on prend de plus en plus d’importance. La saison dernière, je pense que j’avais déjà un très bon statut. Plus les années passent, plus on est à même de prendre la parole. On se sent plus légitime. Je fais partie des plus anciens, donc cela va de soi, on n’a même pas besoin de le dire.
C’est top parce que je suis quelqu’un qui m’exprime avec tout le monde, avec les jeunes comme avec les plus anciens. Je peux faire le lien facilement avec toutes les personnes de l’équipe. Après, je n’ai pas eu besoin d’attendre ça, justement, pour pouvoir dire ce que je pensais. Je deviens une voix en plus. En tout cas, ça fait énormément plaisir et je suis reconnaissant envers le club.
Mesurant 1,86 m, Lassine Sinayoko possède le gabarit idéal pour un attaquant moderne. Sa polyvalence tactique constitue l’un de ses atouts majeurs. Capable d’évoluer en ailier gauche, ailier droit ou avant-centre, il offre de multiples solutions à son entraîneur. Pied droit naturel avec un pied gauche correct, il peut frapper des deux côtés, rendant ses déplacements imprévisibles pour les défenseurs.
Son jeu se caractérise par une capacité à frapper de loin, à délivrer des passes clés et à contribuer défensivement au pressing collectif. Excellent dribbleur, il aime provoquer les un-contre-un et créer le surnombre dans la surface adverse. Sa vision du jeu lui permet de combiner avec ses partenaires et de se montrer altruiste dans ses choix.
Comme tout joueur en développement, Sinayoko présente encore des marges de progression. Les analystes notent notamment une certaine faiblesse dans les duels aériens, malgré sa taille avantageuse. Ses centres pourraient également gagner en précision. Enfin, bien que sa finition se soit considérablement améliorée ces dernières saisons, elle reste perfectible pour atteindre le niveau des meilleurs attaquants de Ligue 1.
Avec une carrière en pleine ascension à l’AJ Auxerre, Lassine Sinayoko représente l’exemple parfait du joueur formé patiemment qui explose au bon moment. Son parcours, des terrains de Taverny aux pelouses de Ligue 1, en passant par les épopées continentales avec le Mali, incarne la réussite d’une formation exigeante et d’une persévérance exemplaire.
À 25 ans Sinayoko se trouve à un carrefour de sa carrière. Restera-t-il fidèle au club qui l’a formé et révélé, ou franchira-t-il un nouveau cap en rejoignant une équipe plus ambitieuse sur la scène européenne ? Quoi qu’il en soit, ce jeune attaquant malien possède tous les atouts pour continuer sa progression et marquer durablement le football français de son empreinte. L’histoire de Lassine Sinayoko ne fait que commencer, et les plus beaux chapitres restent peut-être à écrire.
Salaire et valeur marchande à cet instant : Lassine Sinayoko est actuellement valorisé à 7 millions d’euros. A Auxerre, il touche un salaire annuel de 1 180 000 euros (767 000 000 FCFA).
L’aventure internationale avec le Mali
En septembre 2021, alors qu’il s’impose tout juste en Ligue 2, Lassine Sinayoko reçoit un appel qui changera sa carrière : le sélectionneur malien Mohamed Magassouba le convoque pour la première fois en équipe nationale dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Pour le jeune Malien, c’est l’aboutissement d’un rêve.
Le 9 septembre 2021, il honore sa première sélection face à l’Ouganda, un match qui se solde par un score vierge (0-0). Malgré l’absence de but, porter le maillot vert et jaune des Aigles représente une fierté immense pour celui qui a quitté Bamako vingt ans plus tôt.
En décembre 2021, Sinayoko est retenu par Mohamed Magassouba pour participer à la Coupe d’Afrique des Nations 2021 (disputée en 2022). Cette expérience lui permet de découvrir la pression d’une grande compétition continentale.
Mais c’est lors de la CAN 2023 que Lassine Sinayoko explose véritablement au niveau international. Retenu dans la liste des vingt-sept joueurs sélectionnés par Éric Chelle le 2 janvier 2024, l’attaquant auxerrois va réaliser un parcours exceptionnel.
Il termine meilleur buteur malien de la compétition avec trois réalisations en quatre matchs, dont un but décisif contre le Burkina Faso qui qualifie le Mali pour les quarts de finale. Ses performances lui valent d’être désigné homme du match lors de cette rencontre cruciale. Cette explosion en Côte d’Ivoire confirme son statut de cadre offensif des Aigles et attire les regards de nombreux clubs européens.
Historique des transferts de Lassine Sinayoko
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Date de transfert |
Venant de…, allant à… |
Coût de transfert |
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1e juillet 2019 |
De AJ Auxerre B à AJ Auxerre |
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Évolution du salaire de Lassine Sinayoko
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Saison |
Club |
Salaire annuel |
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2025/26 |
AJ Auxerre |
1 180 000 euros (767 000 000 FCFA) |
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2024/25 |
AJ Auxerre |
1 180 000 euros (767 000 000 FCFA) |
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2023/24 |
AJ Auxerre |
60 000 euros (39 000 000 FCFA) |
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2022/23 |
AJ Auxerre |
60 000 euros (39 000 000 FCFA) |
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2021/22 |
AJ Auxerre |
60 000 euros (39 000 000 FCFA) |
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2019/20 |
AJ Auxerre |
20 000 euros (13 000 000 FCFA) |
Réseaux sociaux de Lassine Sinayoko en chiffres
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53,9 K followers |





