Frank Onyeka : Parcours, coûts des transferts, rémunération et plus

Nom : Onyeka

Prénom : Frank

Date de naissance, ville : 1er janvier 1998 à Benin City (Nigéria)

Club actuel : Brentford FC

Poste : Milieu – Milieu central

Le salaire actuel de Frank Onyeka à Brentford FC

Des toits brûlants du Nigeria aux pelouses européennes

Né le 1er janvier 1998 à Benin City, dans l’État d’Edo, au Nigeria, Frank Onyeka n’est pas un joueur façonné dans le confort ou l’abondance. Deuxième d’une fratrie de cinq, il a connu tôt les dures réalités de la vie. À seulement 15 ans, pour aider sa famille, il travaille dans la toiture, un métier éprouvant qui forge déjà en lui l’endurance physique et mentale dont il fera plus tard preuve sur les terrains.

Dans un entretien avec le site de Brentford, il a déclaré que sa mère ne l’encourageait pas à jouer au football dès son plus jeune âge. Alors qu’ils jouaient au football avec leurs amis dans la rue devant leur maison, Onyeka et ses deux frères se dispersaient à la vue de sa venue du travail :

Nous nous enfuyions parce que nous savions qu’elle allait nous battre. Elle avait peur. Elle voulait qu’on étudie, car les chances de devenir footballeur étaient minces à l’époque. Elle préférait que j’aille à l’école plutôt que de jouer au football. Maintenant, elle est reconnaissante et heureuse que je sois footballeur – la plus heureuse. Parfois, je lui rappelle qu’elle m’a dit de ne pas jouer !

Les gens m’ont dit d’arrêter le football parce qu’il n’y avait rien là-bas, sinon je n’obtiendrais rien, mais je n’ai pas abandonné. Je devais parcourir de longues distances pour me rendre à l’entraînement. Parfois, j’évitais de prendre l’autoroute pour éviter que les gens ne me voient et ne me rappellent pourquoi je devais abandonner.

Je devais emprunter d’autres chemins, plus solitaires. C’est ce que je faisais tous les jours et, Dieu merci, ça a marché. Avant, je jouais pieds nus sur le béton ; maintenant, je peux mettre les chaussures que je veux.

Mais le destin du jeune Frank change lorsqu’il est repéré par Churchill Oliseh — frère du légendaire Sunday Oliseh — alors qu’il évolue dans un petit club local, Faith Motors Academy. C’est le début d’un voyage semé d’obstacles, mais aussi d’opportunités.

En rejoignant le FC Ebedei, un club satellite du FC Midtjylland, il s’éloigne de chez lui pour la première fois. Cette expérience d’exil et d’adaptation sera déterminante : elle éveille en lui un esprit de résilience, une qualité qui deviendra sa marque de fabrique.

Rejoindre le FC Ebedei signifiait quitter son foyer pour la première fois. Toujours sur le site des Bees, il déclare :

J’ai dit à ma mère que c’était quelque chose que je devais faire parce que c’était mon rêve. Elle avait peur que son fils parte comme ça dans un endroit où il ne connaissait personne, mais le propriétaire [Oliseh] lui a dit que tout irait bien et qu’elle n’avait pas besoin de s’inquiéter.

J’étais dans une académie avec tous les autres joueurs : j’y étais, j’y mangeais, j’y dormais, j’allais m’entraîner. C’était dur, le manque de la maison et de la famille, mais je pense que c’est pour ça que j’ai une mentalité forte. Une fois que j’ai vu ça, je sais ce que je veux. 

Midtjylland, le laboratoire de la polyvalence

En janvier 2016, Onyeka pose ses valises au Danemark, à Midtjylland. Au départ, il passe par l’académie du club, mais ses qualités physiques et tactiques ne tardent pas à émerger.

Le Super Eagle revient sur son adaptation dans le pays scandinave :

Le temps n’était pas le même – le premier jour, je suis tombé malade – et la nourriture était difficile. On n’arrivait pas à gérer la nourriture : des Kartofler [pommes de terre caramélisées au sucre], du bœuf. On mangeait à peine du riz ou des pâtes – peut-être une fois par semaine. La langue était aussi une barrière.

Il m’a fallu du temps pour apprendre les noms des gens, car leur prononciation était très différente. C’était bien d’être entouré de gens de mon pays. D’autres joueurs avaient franchi le pas comme nous [Paul Onuachu, Babajide David, Sylvester Igboun et Izunna Uzochukwu]. Ils nous ont dit de travailler dur, de bien nous entraîner et d’espérer le meilleur.

Disposant de trois mois pour décrocher un contrat professionnel, Onyeka a mis en pratique les conseils de ses anciens camarades du FC Ebedei :

J’ai tout donné. C’était une opportunité à saisir. Je voulais jouer pour Midtjylland, décrocher un contrat et leur montrer mon talent. Je ne voulais pas rentrer avant d’avoir obtenu ce que je voulais.

En septembre 2017, il fait ses débuts professionnels avec fracas en Coupe du Danemark, marquant un but dans une victoire 7-0. Puis, en février 2018, il brille dès son premier match de Superliga en inscrivant un but contre Horsens, avant de récidiver face au géant FC Copenhague.

Ce qui frappe à cette époque, c’est sa polyvalence extrême : il évolue comme défenseur central, sentinelle, relayeur, voire ailier ou attaquant de pointe selon les besoins de l’équipe. Cette adaptabilité devient une arme redoutable pour Midtjylland, qui remporte le championnat danois grâce à l’implication de son « couteau suisse » nigérian.

En 2018, il goûte aussi à la scène européenne avec ses débuts en Ligue des champions lors d’un match de qualification contre Astana. À seulement 20 ans, Onyeka est déjà un joueur complet, mature et tactiquement discipliné.

Au Danemark, il s’était mérité le surnom de « Frank the Tank » en raison de son style de jeu très dur, comme il l’explique dans un entretien avec The Nation :

J’ai reçu le surnom de « Frank le Tank » à Midtjylland, donné par notre entraîneur adjoint. Je m’entraînais quand il est venu et m’a appelé Frank le Tank. Depuis, les joueurs et les commentateurs m’ont surnommé « Frank le Tank ». Je veux que ça reste comme ça ici.

N’Golo Kanté est mon joueur préféré depuis l’époque où il jouait à Leicester avant de rejoindre Chelsea. J’ai aussi suivi Yaya Touré. Touré est incroyable ; il a une excellente tenue de balle et une excellente technique sans ballon. J’ai beaucoup observé Yaya Touré et je l’imite un peu avec son style de jeu box to box. Il est vraiment incroyable. C’est le genre de joueur que je veux être, même s’il est différent, tout comme moi. Je joue à ma façon et il a joué à sa façon. 

Salaire et valeur marchande à cet instant : En juillet 2021, Frank Onyeka avait une valeur marchande estimée à 6 millions d’euros.

Brentford : entre patience, blessures et révélation

Le 20 juillet 2021, Frank Onyeka entre dans une nouvelle dimension : il rejoint Brentford pour 10 millions d’euros. Venir en Angleterre est l’événement le plus marquant de la carrière d’Onyeka. C’est toujours un rêve pour lui, comme il le dit, toujours au micro de The Nation :

Venir à Brentford, c’est vraiment bien. Je me suis bien intégré et les joueurs ici sont sympas. J’ai parlé à tous mes potes et ils sont vraiment sympas avec moi. Ils m’ont aidé à m’intégrer. C’est plutôt bien. J’ai suivi la Premier League quand j’étais jeune au Nigeria et je pense que c’est l’un des meilleurs championnats du monde. C’est le meilleur. Je la regardais chez moi et je la suis depuis toutes ces années.

Quand je jouais au Nigeria, je ne connaissais pas grand-chose au football professionnel et je ne savais pas que cela m’arriverait si tôt. Pour être honnête, je ne savais pas qu’une carrière dans le football professionnel m’arriverait si vite.

Il s’impose dès ses débuts contre Arsenal lors de la première journée de la saison, participant à une victoire historique pour le club londonien nouvellement promu. Ses débuts contre Arsenal, il a dit qu’il s’en souviendrait longtemps :

J’ai fait mes débuts en Premier League contre Arsenal et c’était incroyable. En fait, quand je suis entré sur le terrain, j’ai vu le public et je me suis dit : « Waouh ! Ça me touche vraiment. » C’est quelque chose que je n’oublierai jamais.

Le premier but était magnifique et j’étais heureux de le célébrer avec Sergio. Sa façon de courir vers les supporters et de sauter était magnifique. Marquer le premier but en Premier League était une grande réussite et j’étais concentré là-dessus. C’était incroyable. Les supporters ont été formidables aussi. Ils nous ont beaucoup aidés, car ils nous encourageaient à chaque fois que nous faisions quelque chose. Quand on tacle, qu’on récupère le ballon, on les entend et ça nous a donné un regain d’énergie pour continuer, pour pousser. Ça nous a aidés à obtenir ce résultat.

Les acclamations étaient si fortes qu’on s’entendait à peine. Quand le défenseur a essayé de me parler, je ne l’ai pas entendu à cause du bruit. C’est agréable d’entendre les supporters derrière soi. J’espère marquer ici et pouvoir danser pour eux. J’ai regardé quelques extraits du match et c’était vraiment incroyable. C’est une sensation incroyable de disputer son premier match de Premier League contre Arsenal et de les battre. 

Mais les débuts prometteurs cèdent vite la place aux difficultés. Entre blessures répétées et concurrence féroce au milieu, il peine à s’imposer durablement dans le XI titulaire. Pourtant, Brentford croit en lui. En août 2023, malgré un temps de jeu limité (seulement 10 titularisations en 2022/23), il est prolongé jusqu’en 2027 — une preuve de la confiance du staff dans son potentiel.

Et cette confiance finit par payer : le 13 avril 2024, il inscrit son premier but en Premier League face à Sheffield United, mettant fin à une série noire de 10 matchs sans victoire pour les Bees. Ce but est plus qu’un simple chiffre : il symbolise sa persévérance et son retour en forme.

Le 30 août 2024, Frank Onyeka rejoint le FC Augsbourg en prêt pour une saison. Ce changement de décor pourrait marquer un tournant dans sa carrière. Dans un championnat aussi tactique et exigeant physiquement que la Bundesliga, il a l’opportunité de s’affirmer comme un milieu de terrain box-to-box capable de dominer l’entrejeu.

Son profil — énergie, volume de jeu, pressing agressif — colle parfaitement à l’ADN du football allemand. Un pari qui pourrait le relancer durablement.

Frank Onyeka n’est ni un joueur de highlight, ni une star des réseaux sociaux. Mais il est de ceux dont les entraîneurs ne veulent jamais se passer, parce qu’il fait toujours le travail. Son histoire est celle d’un homme qui, depuis les toits brûlants de Benin City jusqu’aux pelouses européennes, a toujours préféré l’effort au clinquant, la loyauté à la lumière.

Aujourd’hui, à 27 ans, il entre dans la phase de maturité de sa carrière. Et si le destin lui réserve encore des hauts et des bas, une chose est sûre : Frank Onyeka continuera à courir, à presser, à lutter — pour ses équipes, pour son pays, et pour honorer ce long chemin qu’il a parcouru.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Frank Onyeka est actuellement valorisé à 7 millions d’euros. A Augsbourg, son salaire était de 2 450 000 euros (1 592 500 000 FCFA). Chez les Bees, le Super Eagle touche 2 464 695 euros (1 602 051 750 FCFA).

Le Super Eagle discret mais indispensable

Appelé pour la première fois en sélection nigériane en septembre 2020, Frank Onyeka n’a jamais été une star médiatique des Super Eagles, mais il en incarne la rigueur et l’équilibre. Son rôle, souvent ingrat, est d’assurer la couverture défensive et d’absorber la pression adverse.

Lors de la CAN 2021 et celle de 2023, il fait partie des 25 choisis pour porter le maillot vert, démontrant la constance de ses performances. Le 16 octobre 2023, il inscrit son premier but en sélection contre le Mozambique. Un but célébré avec pudeur, à l’image d’un joueur efficace dans l’ombre, mais toujours décisif au moment crucial.

Historique des transferts de Frank Onyeka

Évolution du salaire de Frank Onyeka

Réseaux sociaux de Frank Onyeka en chiffre