Emmanuel Agbadou : Parcours, coûts des transferts, rémunération et plus

Nom : Agbadou

Prénom : Emmanuel

Date de naissance, ville :  17 juin 1997 à Abidjan (Côte d’Ivoire)

Club actuel : Wolverhampton Wanderers

Poste : Défenseur central

Le salaire actuel d’Emmanuel Agbadou à Wolverhampton

Le salaire connu d’Emmanuel Agbadou au Stade de Reims

Emmanuel Agbadou : Le roc ivoirien qui fait ses premiers pas en Premier League avec les Wolves

En devenant la toute première recrue des Wolves lors du mercato de janvier 2025, Emmanuel Agbadou, défenseur central ivoirien, apporte une expérience solide et des qualités de leader incontestées à Molineux. Âgé de 27 ans, l’ancien capitaine du Stade de Reims va relever un nouveau défi en découvrant le football anglais, après une ascension remarquable qui a commencé sur les terrains poussiéreux d’Afrique.

Des débuts tardifs mais prometteurs

Né à Abidjan, la capitale ivoirienne, Emmanuel Agbadou n’est pas un produit des filières classiques européennes. Formé au centre de San Pedro, il n’a fait ses débuts professionnels qu’à 21 ans, un âge relativement tardif dans le football moderne. C’est lors d’un match de la Coupe de la Confédération CAF avec San Pedro, face au DC Motema Pembe, qu’il fait ses premières armes. Entré en jeu en fin de match, il impressionne par sa maturité et son calme sous pression.

Dans un entretien avec le site Ami-sportif, Frédéric Agbadou, son père, a confié qu’au départ, il n’était pas très chaud à l’idée de voir son fils se lancer dans le football :

Son choix de devenir footballeur n’a pas été facile pour la famille bien que moi-même j’ai été footballeur. (…) J’ai joué au Stade d’Abidjan dans toutes les catégories. Minimes, cadets, juniors, seniors. J’ai été obligé de m’opposer au choix d’Emmanuel parce que le football à l’époque nous a fait des ouvertures certes mais nous a pas nourri. On peut jouer jusqu’à 30 ans et c’est fini. C’est pour cela, j’ai voulu que mes enfants aillent à l’école et aient des diplômes. Ce qu’ils ont faits.

Mais pour le cas d’Emmanuel, le football a pris le dessus. Dès l’école primaire, sa mère l’a inscrit dans un centre de formation et il alliait sport et études jusqu’au collège. Quand il est arrivé en 3e, il m’a brusquement annoncé qu’il arrêtait les études pour se consacrer au football. J’étais réticent mais avec les conseils des uns et des autres, j’ai finalement accepté son choix. 

Des propos confirmés par l’international ivoirien lors d’une interview avec l’Avenir :

C’est vrai, oui. Mon père a joué au football, au Stade d’Abidjan, mais il faut dire qu’à l’époque, le football ne payait pas tellement bien et il a donc décidé d’aller travailler. Nous sommes huit enfants : j’ai quatre sœurs et trois frères. Mes frères jouaient au football et avaient du talent, mais mon papa a voulu qu’ils donnent priorité aux études.

Ma maman a eu un rôle important puisqu’on venait lui expliquer que je voulais jouer au football. À ce moment-là, je jouais au quartier avec mes amis. Elle a dit à mon père : « Notre dernier, tu ne l’empêcheras pas de jouer au football ». Elle m’a pris par la main et m’a emmené à mon premier centre de formation. J’en ai fait plusieurs à Abidjan.

Le premier centre affilié à la fédération, c’était l’académie Don Koff, en 2010. Je suis passé à l’Académie Alloka Sahoure, toujours à Abidjan, avant de rejoindre l’Africa Sport (L1 ivoirienne) pendant une saison. En 2017, je signe au FC San Pedro. Ils étaient montés en D1 il y a peu. J’y suis resté deux ans. 

Son potentiel attire rapidement l’attention des clubs nord-africains, et à l’été 2019, Agbadou rejoint l’US Monastir en Tunisie. Il y trouve une plateforme idéale pour développer sa polyvalence, jouant à la fois comme milieu défensif et défenseur central. Cette première saison à l’étranger le forge : 19 apparitions et une place sur le podium de la ligue tunisienne révèlent son potentiel.

Toujours au micro de l’Avenir, Emmanuel Agbadou évoque son rêve de rejoindre l’Europe et son passage en Tunisie :

J’ai toujours pensé à l’Europe. Quand j’étais à l’Académie Alloka Sahoure, on avait passé des tests pour un recruteur de l’Inter et de l’Atalanta. Nous étions une centaine et j’étais dans les trois joueurs retenus. Mais ça ne s’est pas fait pour des questions d’argent. Donc déjà tout petit, je me disais que je voulais aller en Europe.

Concernant ma détermination : j’avais beau avoir 18, 19 ans, j’exigeais une place de titulaire au FC San Pedro. C’était un peu chaud avec les dirigeants (rires). Je disais que je voulais et que je méritais de jouer car à mes yeux, il ne fallait pas perdre de temps, histoire de venir en Europe dans la fleur de l’âge. Toutefois, je sais que le temps de Dieu n’est pas celui des humains (sic). Certains intègrent le haut niveau à 25 ou 26 ans et signent une brillante carrière. Aujourd’hui, Didier Drogba est une légende. Il a pourtant rejoint Chelsea alors qu’il avait 26 ans.

C’était une compétition d’un autre niveau et, géographiquement, la Tunisie, c’est plus proche de l’Europe. Les recruteurs vont plus facilement chercher les talents dans les pays du Maghreb. J’ai vu ça comme une opportunité. Les présidents de San Pedro et de Monastir étaient amis. On m’a prêté pour deux ans. J’ai accepté mais j’ai été clair : « Moi, je ne ferai qu’un an là-bas ».

Je suis parti en Tunisie et il y avait une clause libératoire de 300 000 euros me concernant. Très vite, quand ils ont vu la saison que je faisais à un poste de médian défensif qui n’était pas le mien (je jouais défenseur central jusque-là), ils se sont dit que 300 000 euros, ce n’était rien du tout (rires). En fait, tout se passait bien pour moi, jusqu’à ce que le Covid-19 vienne compliquer les choses. 

Je ne suis arrivé qu’en septembre. Tout était une question d’argent. Le FC San Pedro et Monastir avaient compris que se partager 300 000 euros, ce n’était pas grand-chose. Ils se sont dit qu’ils avaient commis une erreur et ont voulu demander plus que ce qui était écrit. L’autre élément qui a retardé le dossier, c’est l’offre que j’avais pour rejoindre le Qatar. Financièrement, c’était beaucoup plus intéressant pour San Pedro et Monastir.

Mais j’ai refusé. J’ai dit : « Je suis jeune. Mon avenir est en Europe, pas au Qatar. Si je veux une grande carrière, je dois aller en Europe. » 

Salaire et valeur marchande à cet instant : En septembre 2020, Emmanuel Agbadou était valorisé à 325 000 euros.

Cap sur l’Europe : l’expérience belge

En septembre 2020, Agbadou s’envole pour l’Europe, signant avec le KAS Eupen en Belgique.

Je suis très croyant. Je priais pour que mon transfert puisse se faire. La situation était compliquée avec le Covid et, des joueurs à 300 000 €, il y en a aussi en Europe. Quand j’ai signé à Eupen, le coach m’a expliqué qu’à force de devoir attendre, les dirigeants se demandaient s’ils ne devaient pas signer un autre défenseur.

Mais l’entraîneur (NDLR: Beñat San José) a insisté et disait qu’il voulait mon profil. Au fond et au vu des complications, Eupen aurait pu se retirer, mais ils m’ont attendu et le transfert s’est fait. Je vois ça comme un miracle. 

Ses débuts sont marqués par une adaptation rapide à l’exigence tactique et physique du championnat belge. Malgré une première défaite face au KRC Genk, le défenseur ne tarde pas à s’imposer comme un élément clé. Sa puissance physique, couplée à une lecture du jeu impeccable, lui vaut une prolongation de contrat jusqu’en 2025. Pendant son passage à Eupen, il résiste aux sollicitations de clubs plus huppés, préférant rester pour aider son équipe à surmonter les difficultés du championnat. Ce choix illustre son attachement au collectif et sa loyauté, des valeurs qui continueront de définir sa carrière.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Arrivé sur la pointe des pieds, Emmanuel Agbadou n’a pas tardé à mettre tout le monde d’accord à Eupen. L’Ivoirien est devenu l’un des hommes clefs de l’équipe et fait partie des meilleurs défenseurs du championnat belge. Chez les Pandas, il touchait un salaire annuel de 90 000 euros (58 500 000 FCFA). Il était valorisé à 2,5 millions d’euros en juin 2022.

Le Stade de Reims : la confirmation

En juin 2022, Agbadou franchit un nouveau palier en signant avec le Stade de Reims. Sous les couleurs rémoises, il ne tarde pas à prouver sa valeur.

Sur le site officiel du club, Mathieu Lacour, le directeur général du Stade de Reims, raconte :

Ce qui est intéressant avec Emmanuel, au-delà de ses qualités intrinsèques, c’est qu’il a toujours su accroitre son niveau de jeu au gré des échéances ; que ce soit lors de son arrivée en Europe, ou il s’est rapidement imposé comme un titulaire indiscutable, ou en sélection nationale. Il a également su se montrer performant à différents postes et dans différents systèmes ce qui témoigne d’une belle capacité d’adaptation. 

Il était important de finaliser ce dossier rapidement. Le joueur sera présent dès la reprise. Il fera toute la préparation avec nous et aura déjà ses repères pour le début du championnat. 

Ses qualités athlétiques et son jeu aérien dominant en font un pilier de la défense champenoise. Il devient un joueur incontournable, disputant 80 matchs en deux ans et demi.

C’est au cours de la saison 2024/25 qu’il accède à un rôle de leader, prenant le brassard de capitaine et guidant son équipe à travers des moments décisifs. Sa contribution permet au Stade de Reims de maintenir une place stable en Ligue 1, consolidant sa réputation en tant que l’un des meilleurs défenseurs de l’élite française.

Un nouveau départ avec les Wolves

L’arrivée d’Emmanuel Agbadou en Premier League marque une étape cruciale dans sa carrière. Ce transfert symbolise non seulement la reconnaissance de son talent, mais aussi une opportunité de s’imposer sur une scène encore plus prestigieuse.

Son expérience variée — d’Afrique à l’Europe — fait de lui un joueur adaptatif et résilient, des atouts précieux pour une équipe comme les Wolves, en quête de stabilité en défense.

Le 17e du championnat anglais a d’ailleurs consenti à débourser 20 millions d’euros pour s’attacher les services de celui qui était arrivé à l’été 2022 chez les Rouge et Blanc, en provenance du KAS Eupen, pour 2,6 millions d’euros.

Emmanuel Agbadou devient ainsi la deuxième plus grosse vente de l’histoire du Stade de Reims, derrière Hugo Ekitiké, parti pour 28,5 millions d’euros au PSG il y a deux ans.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Emmanuel Agbadou est désormais valorisé à 10 millions d’euros. Chez les Rémois, il touche un salaire annuel de 1 180 000 euros (767 000 000 FCFA).

Parcours en sélection

En tant que joueur à développement tardif, Agbadou n’a jamais fait partie de la sélection nationale de Côte d’Ivoire durant ses années juniors et a reçu sa première convocation quelques jours avant son 24e anniversaire. Le défenseur a obtenu sa première cape par la suite le 8 octobre 2021 en remplaçant Serge Aurier dans les dernières secondes d’une victoire en qualification pour la Coupe du Monde 3-0 contre le Malawi.

Après avoir manqué sa place dans l’équipe de la Côte d’Ivoire pour la Coupe d’Afrique des Nations 2022, il a joué la seconde mi-temps lors de la défaite de son pays contre l’Angleterre au stade de Wembley. Il était aligné aux côtés de l’ancien défenseur central des Wolves, Willy Boly, durant les 45 dernières minutes. Agbadou a fait encore deux apparitions supplémentaires en deux ans – toutes deux en tant que remplaçant – avant de devenir régulier dans l’équipe ivoirienne depuis mars 2024.

Le défenseur central a été titulaire lors de toutes sauf deux de ses 10 dernières sélections, la plus récente étant une victoire 4-0 contre le Tchad lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations en novembre, où Agbadou a marqué son premier but international pour donner un avantage de trois buts à son équipe.

Historique des transferts d’Emmanuel Agbadou

Évolution du salaire d’Emmanuel Agbadou

Réseaux sociaux d’Emmanuel Agbadou en chiffres