Nom : Diakité
Prénom : Bafodé
Date de naissance, ville : 6 janvier 2001 à Toulouse (France)
Club actuel : LOSC Lille
Poste : Défense – Défenseur central
Le salaire actuel de Bafodé Diakité à Lille
Salaire annuel* |
1 560 000 euros (1 014 000 000 FCFA) |
Salaire mensuel |
130 000 euros (84 500 000 FCFA) |
Salaire hebdomadaire |
29 918 euros (19 446 575 FCFA) |
Salaire journalier |
4 274 euros (2 778 082 FCFA) |
* Données du 05/07/2025 |
Bafodé Diakité : Du doute cardiaque à la défense de fer, l’ascension d’un guerrier discret
Né le 6 janvier 2001 à Toulouse, Bafodé Diakité incarne le rêve du gamin du quartier qui gravit une à une les marches du professionnalisme. Dès l’âge de 7 ans, il tape dans ses premiers ballons avec le Toulouse ACF, avant de rejoindre la prestigieuse académie du Toulouse FC à seulement 12 ans.
Ce choix précoce n’est pas anodin : on parle déjà de son sérieux, de sa concentration et de son intelligence de jeu. En intégrant le centre de formation à 16 ans, il fait partie de ces rares profils capables de franchir tous les échelons sans jamais dévier de leur trajectoire.
Le 27 octobre 2018, il signe son premier contrat professionnel avec le TFC, symbole d’un engagement mutuel entre le club et un jeune homme qui rêve de s’imposer au plus haut niveau.
Sur le site officiel du LOSC, le défenseur d’origine guinéenne évoque son enfance dans la ville rose et son arrivée au Téfécé :
Comme tu l’as dit, je suis originaire de Toulouse. Tu ne trouveras d’ailleurs pas plus pur Toulousain que moi. J’ai grandi au Mirail (un quartier situé au sud-ouest de la ville). C’est là-bas que j’ai commencé le foot, avec mes copains d’abord, puis en club à partir de 6 ans. Mais à la base, je n’étais pas un grand fan de foot, en tout cas pas en club. Je n’avais pas forcément d’idole.
Moi, ce que j’aimais surtout, c’était jouer avec mes copains à l’école, ou plutôt après l’école, au CLAE, une sorte de garderie-centre aéré, entre 16 et 18 heures. J’aimais ce football-là, sans arbitre, sans coach, sans règles. L’équipe qui marquait était qualifiée et restait sur le terrain. Que du jeu, que du plaisir.
Comme tout le monde par chez moi, j’ai commencé à jouer sur les city. J’étais souvent le « petit » qui jouait avec les grands. C’est là que tu apprends les bases, que tu travailles ta technique, ta précision, que tu progresses dans ta prise de décisions sur des petits espaces. Tu dois savoir ce que tu vas faire du ballon avant même de le recevoir. Et puis quand tu te débrouilles bien, les grands veulent que tu joues avec eux, alors tu progresses.
C’est mon grand frère qui m’a inscrit. Il jouait au TAC (Toulouse Athlétic Club), un bon club de quartier, avec de bons éducateurs. Il m’a emmené avec lui, c’était naturel. À 12 ans, j’ai été repéré par le Téfécé. Mais je ne vivais déjà plus au Mirail, j’étais en internat, à Boulogne-sur-Gesse à une heure de Toulouse.
C’est ma maitresse de CM2 qui avait proposé ce projet scolaire à ma mère, pour mieux me concentrer sur l’école. Car quand tu grandis dans des quartiers populaires, tu as plus de risques de changer de trajectoire. Ma mère a accepté et j’ai fait mon entrée en sixième là-bas. Je ne m’entrainais donc plus avec mon club la semaine, mais je jouais les matchs le week-end.
À l’école, tout se passait bien. Alors quand le Téfécé a proposé à ma famille que j’intègre la préformation, donc que je change de collège, au départ elle n’était pas trop pour. Mais le club a accepté de me prendre dès l’âge de 12 ans (au lieu de 13 habituellement). Alors j’y suis allé.
Des débuts prometteurs et une précocité remarquable
Sa première titularisation arrive rapidement, le 5 décembre 2018 à Reims, alors qu’il n’a que 17 ans. Malgré un carton jaune, il démontre une maturité rare et contribue à la victoire (1-0). Mais c’est le 6 janvier 2019 que Diakité entre définitivement dans les cœurs toulousains : le jour même de ses 18 ans, il inscrit son premier but professionnel contre l’OGC Nice, en Coupe de France. Un anniversaire qu’il n’oubliera jamais.
Toujours sur le site des Dogues, Bafodé Diakité se souvient de son premier en Ligue 1 :
Comme tout le monde, j’ai vécu mon premier match avec une petite pression, c’est normal. Mais la période était difficile pour le club (Toulouse était alors 15ème de L1, à 2 points de la zone rouge). Le coach (Alain Casanova) me l’a enlevée.
Il m’a parlé, m’a annoncé que j’allais débuter la rencontre et que je ne devais pas me mettre de pression, que je n’avais pas à être le héros de l’équipe, que je devais simplement montrer ce que je montrais à l’entraînement. J’ai donc fait mon match, tout s’est bien passé, on a même gagné (0-1) alors qu’on restait sur 12 rencontres sans victoire. Bafo’, seulement 17 ans, est lancé dans le grain bain de la Ligue 1 en 2018.
Sa première saison en Ligue 1 se clôt avec un autre but en championnat contre Dijon et une prolongation de contrat jusqu’en 2023. À peine majeur, Diakité a déjà marqué les esprits par sa polyvalence : défenseur central de formation, il peut dépanner comme latéral droit, toujours avec la même rigueur.
Le coup d’arrêt qui aurait pu tout briser
En 2019, une suspicion d’hypertrophie cardiaque vient bouleverser son quotidien. Pendant plusieurs mois, l’incertitude plane : pourra-t-il continuer sa carrière ? Un passage de sa vie qui aurait pu l’empêcher de réaliser ses ambitions, celles de jouer au plus haut niveau.
En effet, lors d’examens médicaux, son médecin lui révèle une suspicion d’hypertrophie cardiaque. Un passage difficile pour le jeune homme qui rouvre sa boîte à souvenirs et raconte le passé dans une interview accordée à la chaîne YouTube Amuse Bouche :
Chaque année, chaque club fait des tests médicaux pour voir si tout va bien. Je vais faire les tests, il y a d’autres joueurs avec moi. Je finis les tests, j’attends les résultats et le médecin revient me voir et me dit qu’on va faire des tests en plus. On les fait, on a les résultats et il me dit de venir dans son bureau.
Il me dit qu’il pense que j’ai une hypertrophie cardiaque. Ils ne sont pas sûrs mais ils me le disent car les parois de mon cœur sont trop épaisses. Quand ils nous disent ça, ma mère tombe en pleurs. Il me dit que si c’est vraiment ce qu’ils pensent, je peux arrêter le foot. Une personne de mon âge, quand tu lui dis ça, que tu te vois vivre de ça, tout s’écroule.
Cette suspicion a dû le contraindre à stopper sa pratique du ballon et de tous sports pendant une longue période. Mentalement, il était difficile de digérer :
Pendant six, huit mois, je ne faisais rien. J’allais sur le terrain puisque ce n’était pas une blessure musculaire, je pouvais faire des jongles, etc. Mais c’était dur. Il y avait un surveillant à l’époque. J’étais tellement mal qu’il venait avec moi sur le terrain pour faire des frappes.
Et à un moment j’en avais tellement marre que j’arrêtais de venir sur le terrain. Pendant à un moment, j’étais à bout car c’était une période compliquée. Je me suis rendu compte que quand on aimait faire quelque chose et qu’on te l’enlève, on est perdu, même quand c’est que le football.
Mais finalement c’était une fausse alerte, comme il l’explique au micro de Onze Mondial :
Finalement, on m’a annoncé que je n’avais rien. C’était une fausse alerte. Ils avaient fait tout ça par précaution. Ça m’a fait un bien fou ! Je n’étais plus la même personne, je souriais tout le temps même pour un rien (sourire). Lorsqu’on m’a annoncé que je pouvais reprendre le foot, je me suis rendu compte de la chance d’être sur le terrain.
Beaucoup pensent en mode : « Je suis sur le terrain, mais tranquille, j’ai mes années de contrat, il n’y a pas le feu, il me reste deux ans, trois ans ». Pas du tout en fait, quand on t’arrête pour une quelconque raison, c’est fini pour toi. Il n’y a plus deux ou trois ans, c’est fini on t’a dit. À ce moment-là, j’ai compris que quand tu mets un pied sur le terrain, il faut tout arracher !
Cet épisode forge sa résilience et sa détermination. Finalement rassuré sur son état de santé, il reprend le fil d’une progression que rien ne semble arrêter. Cette épreuve fait de lui un joueur différent, conscient que chaque minute sur le terrain est un privilège.
Entre blessures et renaissance
La saison 2019/20 le voit s’installer comme titulaire, mais aussi connaître la frustration d’un premier carton rouge et d’une blessure au mollet. La pandémie de Covid-19 viendra figer le championnat, scellant la relégation du TFC en Ligue 2.
Pour Diakité, ce n’est pas un drame, mais un défi : aider son club formateur à retrouver sa place parmi l’élite. Mission accomplie en 2022, lorsque le TFC est sacré champion de Ligue 2. Ce retour en Ligue 1 est pour lui un symbole : la fidélité et la patience finissent par payer.
Salaire et valeur marchande à cet instant : En aout 2022, Bafodé Diakité avait une valeur marchande estimée à 3 millions d’euros. A Toulouse son salaire était de 250 000 euros (162 500 000 FCFA) lors de sa dernière saison.
Le grand saut à Lille et la confirmation
Le 5 août 2022, Bafodé Diakité change de dimension. Il rejoint le LOSC contre 3 millions d’euros et signe jusqu’en 2026. Dans le Nord, il découvre un nouveau public, de nouvelles ambitions et un football plus exigeant.
« Bafo » se livre au micro de France Bleu Occitanie et explique comment se passent ces premières semaines à Lille :
Franchement, je me sens bien. Le groupe m’a bien accueilli. Je connaissais quelques personnes. Isaac Lihadji, Lucas Chevalier et Mohamed Bayo. Cela se passe très bien, c’est une bonne ville en plus.
Il savait dès la fin de saison qu’il allait quitter le Téfécé :
Je vous confirme que dès que j’ai vu qu’on montait, je savais. Les supporters voulaient qu’on essaie de remonter le club à la place où elle devait être. Dès qu’on a réussi à atteindre cet objectif, je savais que c’était le moment de partir. Je savais dès le début de l’été que c’était mes derniers instants là-bas.
Quand tu as tout connu là-bas, c’est quand même spécial. Mais dans ma tête, je savais que ça allait arriver. C’était dur mais je m’y étais préparé. Le parcours en Gambardella et ensuite, la montée en Ligue 1. C’est un truc qui ne se vit pas souvent. C’est quelque chose d’extraordinaire, surtout avec des gens que tu connais depuis longtemps. C’est encore mieux.
Si les débuts sont marqués par une blessure à l’épaule lors de l’Euro Espoirs 2023, puis une fracture du péroné, ces coups durs ne font que renforcer son mental. Opéré en fin 2023, il revient avec une détermination intacte. La saison 2024/25 est celle de sa consécration : aux côtés d’Alexsandro, il forme une des charnières les plus solides de Ligue 1. Sa qualité de relance, sa lecture du jeu et son impact physique font de lui un joueur complet. Redoutable sur coups de pied arrêtés grâce à son jeu de tête, il devient un atout offensif précieux.
Au-delà du terrain, Diakité séduit par son attitude. Discret mais respecté, il incarne ce que beaucoup appellent l’anti-star. Travailleur, humble, irréprochable, il personnifie l’adage latin qu’il aime citer : mens sana in corpore sano – un esprit sain dans un corps sain. Ses coéquipiers louent sa fiabilité et sa capacité à fédérer dans les moments difficiles. En septembre 2024, sa progression est récompensée par une prolongation de contrat jusqu’en 2028. Lille ne s’y trompe pas : Diakité est devenu un pilier de son projet sportif.
À seulement 24 ans, Bafodé Diakité a déjà traversé des tempêtes qui auraient pu détruire bien des carrières. Aujourd’hui, il est l’un des défenseurs les plus fiables de Ligue 1, autant capable de neutraliser les attaquants que d’inspirer ses coéquipiers. Avec un avenir international encore à écrire et un potentiel qui ne cesse de se révéler, Diakité est la preuve vivante qu’avec humilité et persévérance, aucun obstacle n’est insurmontable.
Salaire et valeur marchande à cet instant : Bafodé Diakité est actuellement valorisé à 28 millions d’euros. A Lille, son salaire est de 1 560 000 euros (1 014 000 000 FCFA) par an.
Le choix de la sélection nationale, un avenir encore ouvert
Franco-guinéen, Bafodé Diakité n’a pas encore tranché entre les Bleus et le Syli National. Appelé plusieurs fois avec les Espoirs français, notamment à l’Euro 2023, il figure en 2024 dans la pré-liste de Thierry Henry pour les Jeux olympiques de Paris. Cette perspective olympique pourrait précipiter son choix, mais le joueur prend son temps. Pour lui, rien ne doit se faire dans la précipitation.
Historique des transferts de Bafodé Diakité
Date de transfert |
Venant de…, allant à… |
Montant de transfert |
5 aout 2022 |
De Toulouse à Lille |
3 millions d’euros |
Évolution du salaire de Bafodé Diakité
Saison |
Club |
Salaire annuel |
2024/25 |
Lille |
1 560 000 euros (1 014 000 000 FCFA) |
2023/24 |
Lille |
360 000 euros (234 000 000 FCFA) |
2022/23 |
Lille |
360 000 euros (234 000 000 FCFA) |
2021/22 |
Toulouse |
250 000 euros (162 500 000 FCFA) |
2020/21 |
Toulouse |
250 000 euros (162 500 000 FCFA) |
2019/20 |
Toulouse |
130 000 euros (84 500 000 FCFA) |
2018/19 |
Toulouse |
50 000 euros (32 500 000 FCFA) |
Réseaux sociaux de Bafodé Diakité en chiffre
|
2 106 twittos |
|
|
– |
– |
|
36,7 K followers |