Dans un entretien avec Africafoot, Allan Nengoue Nounamo, un joueur franco-camerounais évoluant à Bourges Foot depuis juillet 2023, a révélé des détails intéressants de sa jeune carrière.
Découvrez dans les lignes suivantes les révélations du jeune défenseur.
Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je m’appelle Allan Nengoue. Je suis originaire du Cameroun. J’ai grandi là-bas jusqu’à mes 9 ans puis j’ai rejoint la France. J’ai commencé le foot à l’âge de 12 ans au Red Star FC. Puis, je suis passé par la JA Drancy l’année d’après où je suis resté 2 ans. Après une nouvelle année au Red Star, j’ai signé au Paris FC où j’ai fait 2 ans. Et actuellement je suis à Bourges.
Comment se passe la saison à Bourges ?
Elle se passe bien. J’ai quitté un peu tout ce qui est formation, mais je suis toujours en apprentissage ici. Mais avec quelques complications, car je suis venu pour le projet National 2. Et au fur et à mesure du temps, des choix ont été faits par les dirigeants. Et donc je suis descendu en National 3. Je suis remonté en mi-saison en National 2 aux entrainements. Mais je ne figure plus dans le groupe.
Est-ce que tu as des pistes pour la suite ? On évoque notamment un intérêt à l’étranger, notamment en Allemagne ?
Oui, on y travaille avec mon agent sur des pistes intéressantes. J’aimerais rebondir et pouvoir toucher le haut niveau si possible.
Tu n’as pas peur du grand saut vers l’étranger ou tu penses que ton parcours peut t’aider justement pour affronter à la fois une concurrence ? Tu es habitué à la concurrence, mais plutôt le fait de vivre à l’étranger, de parler une nouvelle langue, etc.
Pour mon intégration à l’étranger, je ne redoute pas. À l’âge de 18 ans, je suis parti en Italie, où j’ai fait des essais. J’ai pu y découvrir un peu ce que c’est à l’étranger.
Après, je sais que tous les pays ne sont pas pareils, il y a des pays qui sont moins disciplinés, d’autres plus disciplinés au niveau des rigueurs et tout. Pour cela, je n’ai pas trop de problèmes parce que je maîtrise l’anglais, je parle l’anglais couramment au vu de ma formation scolaire, étant donné que j’ai fait une école anglophone. Mentalement, j’ai appris à vivre seul, j’ai appris à me responsabiliser.
Pour ça, je pense que je n’ai pas autant de soucis que ça, hormis le fait que je peux peut-être me retrouver loin de ma famille et que s’ils ont besoin de moi, ça prendra un peu plus de temps pour que je puisse les rejoindre.
Quel style de jeu te correspond plus ? En Allemagne, c’est quand-même un jeu assez rugueux…
Ce qui me correspond personnellement, c’est garder le ballon, vouloir faire tourner. Mais j’ai aussi joué en transition, j’ai appris avec le temps. J’ai aussi appris que parfois il faut savoir souffrir. Au fur et à mesure des expériences que j’acquiers et des clubs, j’apprends à pouvoir jouer dans différents styles de jeu, à pouvoir m’adapter à la situation du match.
A l’heure d’aujourd’hui, je dirais plus que je ne suis pas un joueur complet, mais que je suis en train d’apprendre à devenir un joueur complet. C’est plus dans le sens où moi à la base, j’aime bien que mon équipe ait la possession quand je joue sur le terrain, mais je sais aussi subir et être en bloc médian, en bloc bas, en partie en contre-attaque.
Je me qualifie comme un joueur assez puissant, assez rapide, parce que, du coup, je détiens le record sur les 30 mètres du Paris FC et sur le Gym aussi, en qualité de vitesse.
Ici aussi à Bourges, j’ai montré parfois que ce n’est pas assez facile de me prendre en vitesse ou d’essayer de passer contre moi. Et du coup, ce sont des qualités qui me permettent à l’heure d’aujourd’hui d’être à l’aise sur le terrain et de pouvoir concurrencer certains joueurs qui ont cette qualité-là aussi.
Quels sont tes axes de progrès ?
Les axes de progrès, ça se travaille beaucoup plus sur la concentration et sur la confiance en soi. Parce qu’à l’heure d’aujourd’hui, un joueur a aussi besoin de confiance pour pouvoir exceller dans ce qu’il fait. Il a besoin de pouvoir se sentir aimé, de pouvoir se sentir soutenu, que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain. Et je pense que moi, c’est un point qui me fait défaut au niveau de la concentration et de la confiance en soi.
Si je ne suis pas totalement dans mon match, je peux passer à côté de certains matchs. Si je ne suis pas totalement concentré, je peux passer à côté de certaines actions. Et c’est vraiment ça, mes axes de progression.
Après, au niveau footballistique quand même, je pense que je n’ai pas beaucoup de lacunes. Hormis que je dois un peu plus être mobile sur certaines actions, je dois être plus concerné. Et ça, ça déchire ma concentration surtout.
Tu le travailles comment cet aspect concentration ? Tu te mets en relation avec un coach mental ? Vous le travaillez avec le coach directement ? Comment ça se passe ?
Pour la concentration, ça passe par moi-même. C’est mon état d’esprit. Je rentre chez moi, je révise le match. Je me dis ce que j’aurais pu corriger, ce que j’ai mal fait, ce que j’aurais pu améliorer. J’essaie aussi moi-même d’oublier un peu les problèmes de la vie. Oublier un peu ce que je passe comme état pour le moment.
Et j’essaie de me concentrer sur mon jeu. Sur ce qui va m’apporter d’être meilleur tous les jours. C’est ça qui me permet aussi de faire un petit travail sur moi.
J’essaie de ne pas trop réfléchir, de relativiser, de me dire que ça fait partie de l’apprentissage. Et qu’il faut passer par là aussi. Parfois, il faut louper un ou deux matchs pour comprendre qu’on ne peut pas tous les jours être bon, tous les jours exceller. Et se dire aussi que c’est une étape, c’est une progression à avoir.
Tu es Franco-camerounais. Le Cameroun t’a contacté ou en tout cas s’intéresse à toi pour intégrer les sélections jeunes ?
C’est ça, j’avais été contacté l’année dernière quand j’étais au Paris FC. Par un intermédiaire justement qui travaillait avec la fédération et qui était intéressé par mon profil. Après, il y a des gens qui m’avaient mis en relation avec le coach des U23. Indirectement, ils parlaient à mon nom pour que je puisse intégrer la sélection.
Le coach des U23 était intéressé par mon profil. Mais après, ça ne s’est pas fait dû à ma situation. Ce n’était pas forcément possible de participer aux compétitions africaines.
Excuse-moi, je n’ai pas compris. Tu ne peux pas participer aux compétitions africaines ou c’est quoi ?
Non, j’ai dit ma situation… le contractuel. Il ne me permettait pas à l’époque au Paris FC de pouvoir accéder aux compétitions africaines. Parce qu’avec les normes qui sont mises en place par le nouveau président de la fédération, Samuel Eto’o, il était dit que je devais soit avoir un statut professionnel, soit apparaître dans l’effectif professionnel pour pouvoir accéder à la réserve U23. Mais c’est un objectif quand même à terme d’intégrer la sélection camerounaise.
C’est vraiment un objectif de ton côté ?
Oui. En plus d’être un objectif, c’est toujours vouloir le meilleur de soi-même. Mais ça passe par là aussi. Les meilleurs joueurs sont récompensés par les sélections. Donc, je pense que c’est aussi un objectif à long et à court terme de pouvoir, petit à petit, intégrer la sélection en U23 et pourquoi pas aller plus haut.
J’imagine que tu as regardé la CAN où le Cameroun a atteint les huitièmes. Qu’est-ce qui a, selon toi, manqué aux Lions Indomptables pour aller un peu plus loin ?
Je pense que ce qu’il a manqué au Cameroun, c’est surtout de prendre conscience de l’importance du groupe. Dans le groupe, ils ont manqué parfois de se mettre dedans directement et de se dire que cette compétition, ce n’est pas tous les jours qu’on la joue.
Je pense que c’est plus cette détermination-là qui a manqué au groupe, plus que de la qualité. Parce que de la qualité, il y en a. Les joueurs qui étaient présents sont des joueurs qui sont aujourd’hui excellents en Europe, d’autres en Afrique, d’autres dans sur le continent asiatique.
Je pense que ce qui a manqué, ce n’était pas la qualité, mais plutôt la prise de conscience de se dire que cette compétition-là, en gros, on doit la gagner et on est là pour ça. C’est vrai qu’ils l’ont eu sur des phases, certaines phases de match, mais pas forcément sur l’intégralité de la compétition. Et c’est vrai que ça a été dommage, notamment le dernier match de groupe, où là, ils ont fait une deuxième période quand-même vraiment bonne.
Revenons à toi. Bourges a connu quelque chose d’assez important avec l’arrivée de Sadio Mané en tant que président. Comment est-ce que tu l’as vécu, toi ? Est-ce que ça a modifié des choses au niveau des joueurs ?
L’arrivée de Sadio Mané a été pour nous une belle surprise. Parce que moi, je n’étais pas au courant qu’il était intéressé par le club. Après, je savais qu’il était un peu en relation étroite avec le président et tout. Mais je ne savais pas que ça allait intervenir immédiatement dans la saison.
Je pensais qu’il aurait récupéré le club vers octobre, novembre. Ce qui nous a permis, nous aussi, sur l’aspect financier, de nous alléger, de pouvoir recruter, renforcer pour pouvoir sortir de la zone rouge.
Et maintenant, sur les objectifs, c’est d’aller chercher toujours plus haut avec le groupe PN2. Et sur le plan personnel, ça a été un soulagement. Parce que je me suis dit qu’aujourd’hui, disposer d’un président qui est encore dans le football et qui connaît le monde du football, qui sait comment ça se passe, c’est une bonne chose. Pour le déroulement et le fonctionnement du club aussi.
Il y a certaines choses que les présidents qui ne font pas de foot ne peuvent pas nécessairement comprendre vis-à-vis de certains joueurs ou des joueurs en général. Ou ceux qui n’ont jamais côtoyé le monde du sport ne peuvent pas comprendre les besoins essentiels de certains joueurs.
Il y a beaucoup de nouvelles choses qui ont été mises en place avec lui. Comme par exemple, les petits-déjeuners, les activités communes pour pouvoir renforcer l’état d’esprit de l’équipe et pouvoir donner un peu de confiance aux joueurs.
Ca a été en fait un point positif pour le club qui mérite aussi d’aller chercher plus haut. C’est un club quand même historique en France. C’est l’un des seuls clubs à avoir une National 2 et une National 3 en France. Ce n’est pas négligeable.
Tu as eu des contacts avec lui directement ? Est-ce qu’il communique beaucoup avec les joueurs ? Parce que c’est vrai qu’il n’est pas sur place. Donc, ça ne doit pas être simple ?
Il est en contact assez souvent. Oui. Après, il a, par exemple, notre attaquant Moussa Konaté, qui est arrivé en cours de première partie de saison et qui a été joueur avec lui en sélection. Il y a Mayoro N’Doye aussi qui est arrivé en cours de saison et qui a été joueur avec lui. C’est des relations assez proches du président. Après les matchs, on reçoit des appels de sa part. Il regarde tous nos matchs. Il est attentif à la situation du club.
C’est un président totalement immergé dans son rôle. Il est là pour ses joueurs. Ce n’est pas un « président qui voit qu’il a acheté le club, il s’en fout, il fait sa vie ». C’est plus un président qui est là, qui prend des nouvelles, qui voit l’enseignement, qui est très humble, qui est quelqu’un de très respectueux.
Je n’ai pas eu la chance de parler directement avec lui, mais j’ai eu la chance de l’avoir vu en visio,, de voir comment il se tient. J’ai eu la chance de voir ce qu’il fait de son côté pour pouvoir améliorer le club. Je respecte énormément ses décisions. C’est une personne assez humble, qui croit en nous. C’est une grande force pour nous. Ça nous permet de nous motiver.
Ça vous a donné une motivation supplémentaire ? Ça a reboosté le projet en général, le club j’imagine…
Ça a reboosté le projet en général. Il y a d’autres objectifs qui se sont mis en place sur le long terme et même sur le court terme. Ça a donné une motivation à certains joueurs.
C’est bien de se dire qu’à l’heure d’aujourd’hui, on aimerait bien aussi rencontrer le président, avoir la même vie que lui, la même carrière que lui. C’est un exemple, même en dehors du terrain pour nos jeunes, de se dire qu’il ne faut pas lâcher. Il est parti de rien. On sait d’où il vient. Il est parti du Sénégal. Maintenant, il se retrouve à être président d’un club de National 2. C’est possible aussi, à nous d’aller chercher cela.
C’est vrai que sur le plan personnel ça peut en effet apporter un plus, une motivation et même pour le futur?
C’est ça. D’autant plus qu’il garde une bonne relation avec certains joueurs que nous côtoyons. Il est très ouvert d’esprit. C’est une personne qui nous appelle après les matchs. Qui prend son temps. Parce qu’avec où il vit maintenant aux Émirats, je pense qu’il y a un décalage horaire.
Mais voilà, il prend son temps. Il sacrifie son temps de sommeil pour rester voir les matchs. Il nous appelle à la fin des matchs quand nous avons gagné, quand nous avons perdu, reste en contact avec le groupe. C’est important.
Concernant ton passage au Paris FC, dans une interview, tu déclares que ton aventure au Paris FC n’avait pas été simple. Tu avais en tout cas grandi en tant qu’homme. On peut vraiment considérer cette période comme un apprentissage du foot pro ? Comment tu analyses cette période de ta carrière ?
Cette période a été un apprentissage en tout cas. A l’heure d’aujourd’hui, je suis encore en apprentissage. Parce qu’il y a certains défauts que j’essaie de gommer de moi-même. Ne pas trop attendre des autres, toujours donner le maximum, se concentrer sur l’instant présent, ne pas subir. Ce sont des trucs qui ne sont pas faciles à vivre.
Mais à long terme, il faut apprendre à le faire. Il faut toujours réessayer, réessayer, réessayer. Et je pense que c’est plus dans cet état d’esprit là que je me disais que ce n’était pas facile. Parce qu’en soit, je n’étais pas le seul à être dans une situation désagréable. Et chacun a sa manière de gérer sa situation.
Il faut trouver le juste milieu pour ne pas être trop atteint par la situation. Ça arrive de passer, comme j’ai dit, outre un match, ça arrive de passer outre une saison. Ce n’est pas pour autant que c’est une finalité en soi et que tu es un mauvais joueur et que tu dois perdre confiance en toi ou que tu dois lâcher. Il faut juste travailler sur ton mental et avancer dans le bon sens.
Tu as vécu là-bas tes premières minutes en Ligue 2. C’était important pour toi, j’imagine…
Évidemment, un cap était passé… Oui, je me rappelle encore comment ça s’est passé. Ça a été une surprise pour moi-même parce que je n’étais plus dans le groupe National 3 au vu de la fin de saison qui se dessinait. Et comme en réserve, on jouait le maintien un peu plus bas. Du coup, il y avait des néo-pros qui descendaient pour pouvoir compléter les matchs, on va dire.
Et en parallèle, des joueurs que le club voulait garder, les jeunes et tous ceux qui voulaient se voir proposer des contrats stagiaires, qui complétaient l’effectif. Et du coup, il y avait, entre guillemets, des choix qui se faisaient et ça donnait un peu une image de la suite.
Moi, je restais quand même professionnel. Je venais à l’entraînement, j’y arrivais à l’heure, je faisais tout pour ne pas me pénaliser et moi-même prendre ce que j’ai à prendre, c’est-à-dire m’entraîner, continuer à garder cette rigueur pour ne pas qu’à la fin de l’année, si je trouve un projet, on dit qu’il a lâché à la fin de l’année, il ne venait plus et tout. Et dans ce sens-là, j’ai été récompensé parce qu’au final, je viens à l’entraînement.
Un jour comme ça, je rentre chez moi, mon coach m’appelle et me dit « ouais, demain, t’es convoqué avec le groupe pro » et c’est comme ça que j’apprends que je vais à Rodez avec eux et ça s’est fait tout naturellement. C’était une grande surprise pour ma famille parce que du coup, ils s’attendaient à ce que la saison soit finie.
Et ils ont fait le déplacement ?
J’ai mes frères qui ont fait le déplacement. Ma mère, elle n’a pas pu, elle travaille. Mais j’ai mes frères, mes cousins qui ont fait le déplacement et qui étaient super heureux. D’autres m’ont regardé à la télé et ça a fait plaisir parce que ça a permis aussi de montrer que ces deux années n’ont pas été forcément en vain et que voilà, j’ai pu quand même passer un cap dans ma carrière, ma jeune carrière en tout cas, en tant que joueur. C’était une bonne récompense pour moi aussi.
Justement, en parlant de références, quelles sont tes références, toi, à quel joueur tu voudrais en fait, parce que tu joues plutôt défenseur central, tu joues aussi, si j’ai bien compris, à gauche, et puis en tant que milieu défensif. Quelles sont tes idoles, tes références sur lesquelles tu voudrais axer ton jeu ou ton style de jeu ?
Pour moi, une personne qui ressemblerait le plus à mon style de jeu, je dirais plus David Alaba, pas parce que c’est le meilleur des défenseurs, mais parce que c’est un joueur super intelligent qui sait jouer à plusieurs postes. Par exemple, dans son pays d’origine, en Autriche, il évolue en tant que 10, milieu gauche. Et en club, il évolue en central. Pourtant, il a commencé sa carrière en tant que latéral.
Il joue aussi piston, et à chaque fois, il réfléchit des performances qui lui ont été à la norme. Il a toujours été satisfaisant sur le plan défensif et offensif. C’est un joueur avec une belle qualité de passe, qui va assez vite, qui est assez intelligent, qui met de la voix, notamment, il est capitaine de son équipe nationale. Au Bayern, il a porté le brassard trois fois et c’est un joueur qui a eu une belle carrière en tant qu’homme et en tant que personne.
C’est une personne qui se respecte, c’est une personne qui est polie, qui a toujours eu des retours positifs de ses coachs et c’est vraiment un exemple pour moi en tant que joueur. C’est un peu ce que je dis à l’heure d’aujourd’hui. J’ai commencé central, j’ai passé latéral, j’ai évolué des fois en tant que milieu gauche.
Ma carrière étant jeune, j’ai commencé en attaque et au final, je me retrouve à jouer à plusieurs postes. Je comprends un peu mieux les choses sur certains postes. J’arrive à m’adapter à certains postes.
À Drancy, j’ai eu un passage en tant que 6. Du coup, ça m’a permis de grandir en tant que joueur, mais ça m’a aussi permis de pouvoir m’adapter à certaines situations et de pouvoir compléter un effectif si on en a besoin. Je pense que c’est une grosse qualité chez un joueur.
Justement, en parlant de Drancy, comment as-tu évolué en N3 avec Drancy ? Et tu as notamment rencontré le PSG avec Xavi Simons à ce moment-là.
Oui, je pense que c’est ma plus belle saison dans le monde du foot. Et à l’heure actuelle, encore, j’ai des regrets parce qu’on n’a pas pu aller au bout de cette saison incroyable, avec notamment ce club que je respecte énormément et qui m’a permis aussi de passer un cap au niveau sportif, que ce soit au niveau de mon CV, au niveau du joueur, de l’autorité, même auprès de mes proches, auprès de ma famille, auprès de ma ville. Et franchement, ça a été pour moi l’une des meilleures expériences que j’ai vécues en tant que jeune joueur.
Passer du niveau division régionale à un niveau National en 19 National, arriver et que toutes les attentes ne soient pas forcément sur soi et réussir à s’imposer et faire les choses en grand, pour moi, ça a été vraiment une réussite sur tous les points parce que j’ai quand même réussi à susciter l’intérêt de Chelsea, Wolverhampton, Arsenal.
J’ai eu l’intérêt d’aller à l’Inter, à l’AC Milan. Je suis allé à Angers, à Strasbourg. J’ai fait énormément de clubs après ma saison en 19. Et ça a été pour moi une ouverture d’esprit, parce que je me suis dit, avec juste ça, tu peux te ramener autant d’opportunités. Pourtant, j’ai fait 8 matchs, ce qui n’est pas énorme dû au Covid. Mais je partais à la base pour ne même pas jouer à Drancy, parce qu’on m’avait dit qu’il y avait un joueur qui jouait à mon poste, qui était plus haut en National 3 déjà. Et moi, je venais d’arriver d’une division inférieure, j’étais en 18 R2. Et du coup, je fais une prépa de fou. Deux buts, quatre passes décisives. Je commence le premier match contre le PSG, je finis Homme du match. Et du côté PSG, Xavi Simons finit homme du match.
Après, au niveau de la confiance, j’étais vraiment au max. Je fais ma saison, je suis passé deuxième capitaine de l’équipe juste après le deuxième match de championnat. Du coup, on avait fait un petit vote et tout. Et tous les joueurs avaient voté pour que je finisse capitaine de l’équipe après le capitaine qui était déjà en place.
Même moi, ça m’a donné de la confiance. Je mettais de la voix. Je faisais mes preuves. J’étais une personne assez autoritaire à Drancy. Et j’ai gardé de très bonnes relations avec eux, parce qu’au final, mon passage a été vraiment marquant pour eux et pour moi aussi en tant que joueur. Mon coach à l’heure d’aujourd’hui, il n’y est plus. Mais c’est une personne avec qui je parle encore régulièrement.
Au début, ça n’a pas été simple. Parce que quand je suis arrivé, ils ne savaient pas qui j’étais. J’ai été amené par l’ancien coach de Drancy qui a signé au Paris FC, lui, directement en prépa. Ça veut dire que celui qui reprend les rênes là-bas en 19, c’était le directeur technique du club.
Et après, au début, il ne sait pas qui je suis. Petit à petit, il apprend à me découvrir. Ça s’est fait naturellement. C’est une personne qui m’a beaucoup épaulé et qui m’a donné beaucoup de confiance en soi. Et je remercie encore Guillaume Courtaud pour cette expérience qui m’a permis de grandir et de passer un cap aussi.
Quels sont vraiment les objectifs à court terme que tu te fixes ? Quels vont être les objectifs à te fixer personnellement ?
Actuellement, je suis en train de vivre dans mon club. Du coup, mes objectifs à court terme seraient plus centrés au niveau du club pour ne pas manquer de respect à l’institution. Donc, mes objectifs à court terme, c’est vraiment de bien finir ma saison avec eux. Ensuite, voir les opportunités qu’il y a pour la suite, que ce soit dans le club ou à l’extérieur du club.
Les objectifs à court terme, ce serait de maintenir la National 3 et de pouvoir essayer d’aller un peu plus haut en National 2. Pourquoi pas une montée en National ? Soit une montée, soit vraiment finir en beauté avec la National 2. Et maintenant, mes objectifs à long terme, moi, je suis un joueur assez ambitieux, mais je ne me pose pas de limites.
Ça veut dire que s’il faut passer par quatre chemins pour pouvoir demain ressortir la tête haute et avoir une belle carrière, je suis prêt à prendre ce risque-là, tant que j’ai certaines garanties, que j’arrive dans des clubs qui sont respectueux et qui me donnent ma chance d’évoluer en tant que joueur.
Donc, ça veut dire que s’il faut, par exemple, passer par un club pour pouvoir prendre confiance, de l’expérience et ensuite revenir en Europe en tant que patron, revenir avec un peu plus d’expérience et avec un peu plus de compréhension du football, je suis prêt à prendre ce risque-là.
Maintenant, ça dépend des opportunités qui s’offrent à moi. Ça dépend aussi de ma famille parce que la famille a un rôle très important aussi dans ma carrière. Ils ne prennent pas mes décisions, mais je ne dois pas partir en mauvais terme avec ma famille. Ça veut dire que s’ils ne sont pas d’accord avec certaines choses, on en discute et dès qu’on a trouvé un accord, on s’appuie dessus et après, on y va.