La FIFPRO (Fédération internationale des footballeurs professionnels) a mis en garde les joueurs contre la signature dans des clubs égyptiens en raison de violations contractuelles importantes et récurrentes.
La FIFPRO a déclaré avoir récemment été témoin d’une augmentation des conflits de travail en Égypte concernant à la fois le non-paiement des salaires et les comportements abusifs tels que la confiscation des passeports, la falsifications et le chantage.
En conséquence, la FIFPRO a publié une déclaration avertissant les joueurs étrangers de déménager en Égypte et a donné une liste de points que les joueurs devraient suivre :
« 1- Ne remettez jamais votre passeport à un responsable du club. Si un club vous demande votre passeport pour obtenir un permis de séjour ou de travail, fournissez-lui plutôt une photocopie de votre passeport ou insistez pour l’accompagner lors de ces formalités. La FIFPRO a traité plusieurs cas dans lesquels la restitution du passeport était subordonnée à la signature d’une convention de rupture par le joueur.
« 2- Ne signez en aucun cas un contrat en blanc, quoi qu’un club vous dise. La FIFPRO a eu affaire à de nombreux cas dans lesquels un club et un joueur signent dans un premier un contrat contenant tous les détails. Ensuite, le joueur est invité à signer plusieurs contrats vierges, avec la promesse que ceux-ci seront remplis ultérieurement de la même manière et déposés auprès de la Fédération. Il n’est pas rare que ces contrats soient alors remplis avec des montants différents, des dates différentes et des durées différentes.
« 3- Conservez toujours une version originale du contrat signé. Ne tombez pas dans le piège d’un club qui vous dit que toutes les versions des contrats doivent être approuvées par la Fédération. Conservez toujours une version du contrat contenant vos signatures et celles du club.
« 4- Avant de signer un contrat, assurez-vous que la bonne devise a été fixée afin que le club ne puisse pas la modifier. L’Égypte dispose d’un contrat type de joueurs dans lequel les montants sont préfixés en USD ou EGP. Si vous ne fixez pas la devise lors de la signature du contrat, le club pourrait en profiter. De même, le contrat type comporte une page vierge sur laquelle le joueur et le club peuvent convenir de clauses manuscrites supplémentaires. Assurez-vous que toutes les clauses ont été convenues avant de signer un contrat ; et s’il reste des espaces vierges, barrez-les afin que le club ne puisse pas ajouter de clauses après la signature du contrat.
« 5-Soyez extrêmement prudent lorsque vous traitez avec des agents et le club. Si votre relation avec l’agent n’est pas une relation de confiance de long terme et qu’il est devenu votre agent uniquement dans le cadre des discussions portant sur un contrat avec le club égyptien, il agira rarement dans votre intérêt et privilégiera plutôt sa relation avec le club. En cas de litige, adressez-vous immédiatement à votre syndicat local, à la FIFPRO ou à un avocat indépendant.
« 6-Demandez directement réparation auprès de la CRL de la FIFA. En Égypte, les organes décisionnels sportifs ne respectent pas les exigences fondamentales d’impartialité et d’indépendance et ne garantissent pas une procédure équitable.
« 7- Sachez qu’en Égypte, certains clubs ne disposent pas de leur propre compte de système de régulation des transferts (TMS) de la FIFA, de sorte qu’un club peut demander le certificat de transfert international par l’intermédiaire d’un autre club. Si vous êtes invité à vous engager dans un tel processus, qui implique généralement la signature d’un contrat supplémentaire, assurez-vous de le documenter afin d’en garder une preuve. »
En difficulté financière, le Zamalek est le club principal visé par cette mise en garde de la FIFPRO avec plusieurs cas d’écoles à son actif :
- 2,5 millions d’euros d’amende envers l’international marocain Khalid Boutaib (le montant qu’il aurait du apercevoir s’il était resté jusqu’à la fin de son contrat) après un licenciement abusif suite à sa rupture des ligaments croisés.
- 1,3 millions de dollars d’amende envers Benjamin Acheampong pour les mêmes raisons, lui qui a indiqué avoir été enfermé dans une pièce jusqu’à ce qu’il rompt son contrat.
- 1,2 millions d’euros d’impayés envers le défunt international ghanéen Junior Agogo et plein d’autres exemples (Hamdi Nagguez, Ferjani Sassi etc…)
La FIFPRO ajoute maintenant l’Egypte à une liste croissante des pays/ligues sur lesquels elle a mis en garde les footballeurs professionnels : l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Chine, la Grèce (Super League 2), la Libye, la Roumanie et la Turquie.