Nom : Gboho
Prénoms : Yann
Date de naissance, ville : 14 janvier 2001 à Man (Côte d’Ivoire)
Club actuel : Toulouse FC
Poste : Attaquant – Ailier gauche
Le salaire actuel de Yann Gboho à Toulouse FC
Salaire annuel* |
400 000 euros (260 000 000 FCFA) |
Salaire mensuel |
33 333 euros (21 666 667 FCFA) |
Salaire hebdomadaire |
7 671 euros (4 986 301 FCFA) |
Salaire journalier |
1 096 euros (712 329 FCFA) |
* Données du 07/10/2025 |
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Des racines ivoiriennes à l’éclosion antillaise
Né le 14 janvier 2001 à Man, une ville située dans l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire, Yann Gboho incarne dès son plus jeune âge le destin de ces footballeurs modernes façonnés par les migrations familiales.
Son histoire commence par un déracinement géographique qui s’avérera déterminant : suivant son père dont les obligations professionnelles dictent les déplacements, la famille transite d’abord par le Gabon avant de poser ses valises en Martinique, où le jeune Yann découvrira véritablement le football organisé.
Dans un entretien avec Ouest-France, le jeune Ivoirien dévoile ce qui lui a donné envie de jouer au foot :
Quand j’étais petit, j’habitais un quartier où tout le monde jouait au foot. Quand je n’avais rien à faire à la maison, je sortais et je jouais avec mes amis. Au fur et à mesure, ça m’a passionné et j’ai continué. Mais finalement j’ai commencé assez tard, à 10 ans en Martinique. Je me débrouillais pas mal, on va dire. Mon premier club c’était l’Aiglon, au Lamentin.
C’est sur les terrains ensoleillés de l’île aux fleurs que tout commence réellement. À l’Aiglon du Lamentin, club formateur martiniquais, le garçon révèle des dispositions techniques exceptionnelles.
Cette période caribéenne, loin d’être anecdotique, forge son style de jeu : une aisance balle au pied, une créativité typique des footballeurs formés dans des environnements où le jeu prime sur la rigidité tactique, et surtout une capacité à improviser qui deviendra sa signature. Cette expérience multiculturelle, ivoirienne par le sang, martiniquaise par l’apprentissage, enrichit son bagage footballistique d’une diversité d’influences rare pour un si jeune âge.
Le football coule dans les veines des Gboho. Son oncle Ambroise Gboho a tracé la voie en tant que professionnel, tandis que ses cousins, les frères Doué (Guéla et Désiré) brilleront plus tard sous les maillots de la Côte d’Ivoire et de la France. Ce réseau familial constitue bien plus qu’un simple héritage : il représente un écosystème de mentorat, de conseils et d’exigences qui accompagneront Yann tout au long de sa progression.
L’affirmation normande et les premières controverses
Le FC Rouen marque un tournant décisif. En Normandie, le talent de Gboho explose littéralement. Ses performances attirent les regards des recruteurs de l’élite française. Le jeune prodige se retrouve rapidement sur les tablettes des plus grands clubs. Pourtant, cette période lumineuse est assombrie par une zone d’ombre troublante du football français.
Toujours pour Ouest-France, il déclare :
Mon père est venu travailler en métropole et on l’a suivi. J’ai donc joué trois ans au FC Rouen avant d’être recruté par le Stade Rennais, où j’arrive en U16. Mon oncle, Ambroise, jouait ici, ça a facilité les choses. La première année, j’ai joué en U17 national, j’ai été sélectionné en équipe de France.
Selon les révélations de Mediapart, Yann Gboho aurait été victime, à l’âge de treize ans, du scandale du fichage ethnique pratiqué par le Paris Saint-Germain. Cette pratique odieuse, où certains recruteurs sélectionnaient les jeunes selon des critères raciaux plutôt que sportifs, lui aurait fermé les portes du club de la capitale.
Cette injustice précoce soulève des questions douloureuses sur l’égalité des chances dans le football français et illustre les obstacles extra-sportifs auxquels peuvent être confrontés même les talents les plus prometteurs. Pour Gboho, cet épisode aurait pu briser une carrière naissante. Cependant, il n’aura finalement été qu’une parenthèse amère dans une trajectoire résiliente.
Malgré les sollicitations multiples, le jeune Yann fait preuve d’une maturité remarquable. Alors que l’Institut National du Football de Clairefontaine, antichambre de l’excellence française, lui ouvre ses portes, il décline l’offre. Sa priorité ? Rester proche de sa famille, ce cocon affectif indispensable à son épanouissement.
Ce choix, qui pourrait sembler contre-intuitif dans un milieu où la réussite exige souvent des sacrifices radicaux, témoigne de valeurs profondément ancrées et d’une lucidité rare chez un adolescent.
L’éclosion rennaise : un choix familial payant
En 2013, le Stade Rennais remporte la mise. Le club breton offre à Gboho ce qu’il recherche : l’excellence sportive sans l’éloignement familial. La présence de son oncle Ambroise au sein du centre de formation constitue un argument décisif.
Mieux encore, il y retrouve ses cousins Désiré et Guéla Doué, reconstituant ainsi une véritable dynastie familiale sous les couleurs rouge et noir. Cette configuration unique crée un environnement rassurant où la compétition sportive s’accompagne d’une solidarité clanique.
Au centre de formation rennais, Gboho confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Sa progression constante attire l’attention de plusieurs grands clubs européens qui suivent attentivement son évolution.
Le 24 mai 2018, à dix-sept ans, il franchit un cap symbolique en paraphant son premier contrat professionnel, le liant au Stade Rennais jusqu’en juin 2021. Ce passage au professionnalisme s’accompagne de succès collectifs retentissants : champion de France U17 en 2018, puis U19 en 2019, Gboho s’habitue à la gagne et affine son leadership au sein des équipes de jeunes.
C’est en Chine, au Trophée des Champions, face au Paris SG que Yann Gboho a fait ses premiers pas chez les professionnels. Sur le site officiel du Stade Rennais, il déclare :
Une semaine avant le Trophée des Champions, le coach m’a demandé de jouer avec la réserve au tournoi des centres. J’étais un peu frustré car j’avais déjà joué quelques semaines avant avec les pros en match amical mais je me suis dit qu’il fallait que j’assure pour espérer participer au déplacement en Chine. Ça a été le cas.
Mon père m’avait dit de ne pas me prendre la tête et que si je faisais un bon tournoi, j’allais être appelé avec l’équipe première. J’ai fait mon tournoi. Les pros jouaient eux contre Leipzig en amical en Allemagne. À ce moment-là, il y avait beaucoup de jeunes dans le groupe. On devait prouver qu’on avait le niveau pour jouer. J’ai ensuite été appelé par le coach pour partir en Chine. J’ai été choqué par cette convocation car une semaine avant je n’étais pas dans le groupe pro.
J’ai joué comme d’habitude. Je me suis bien senti, sans pression. J’ai fait ce que j’avais à faire. Je suis rentré, il y avait 1-1 et le PSG poussait. On n’avait pas beaucoup de ballons, que des contre-attaques à jouer. On était bas à ce moment du match.
Il a fallu défendre. J’étais en deuxième attaquant. Thiago Silva était derrière moi et devant moi il y avait Marco Verratti. Je ne suis pas tombé contre les moins bons mais tant mieux. Pour une première rentrée, contre le Paris SG dans une finale, c’est vraiment exceptionnel. Ce n’était que du plaisir de jouer contre Kylian Mbappé, Marco Verratti… Même si on a perdu, on a quand même fait un bon match.
Quand tu es sur le banc, tu regardes les déplacements de chacun, tu prends des informations sur ceux qui sont à ton poste. C’est différent du monde des jeunes. Une fois sur le terrain, je pensais juste à être bon, à essayer de faire la différence par mes prises de balle, mes passes et ma percussion. Je n’ai pas pensé à ne pas perdre le ballon. Il fallait tenter. Je n’avais rien à perdre. Il fallait juste que je montre mes qualités. J’ai commencé à prendre de l’expérience sur ce match.
L’explosion et les débuts tonitruants en Ligue 1
Le 20 octobre 2019 restera une date gravée dans la mémoire de Yann Gboho. Après avoir patiemment observé depuis le banc durant la saison 2018/19, il fait enfin ses grands débuts professionnels face à l’AS Monaco. Mais c’est une semaine plus tard qu’il entre véritablement dans l’histoire du club.
Le 27 octobre 2019, contre le Toulouse FC, Gboho entre en jeu et inscrit un but libérateur dans les arrêts de jeu, offrant une victoire 3-2 aux Rennais. Ce but n’est pas qu’une simple statistique : il met fin à dix matchs sans victoire et provoque un véritable « déclic » psychologique.
Cette réalisation installe Gboho comme un joueur providentiel, capable d’impacter les rencontres en quelques minutes. Elle annonce également le début d’une saison historique pour Rennes, qui décrochera une qualification en Ligue des champions.
L’année 2020 confirme l’émergence du jeune ailier. Le 15 janvier, titularisé en Coupe de France contre Angers, il livre une performance éblouissante : une passe décisive, un but (et un doublé manqué de peu) dans un festival offensif remporté 5-4.
Quelques jours plus tard, le 31 janvier, il inscrit le but décisif lors du derby breton remporté 3-2, gravant son nom dans la mythologie des confrontations régionales. Ces exploits le placent, aux côtés d’Eduardo Camavinga, parmi les révélations de cette saison exceptionnelle. Le duo incarne le renouveau et la qualité du centre de formation rennais, véritable fabrique à talents.
Convaincu par son potentiel, le Stade Rennais lui offre une prolongation de contrat de deux ans le 2 octobre 2020, repoussant l’échéance jusqu’en juin 2023. Ce geste témoigne de la confiance du club envers son jeune prodige.
Pour Ouest-France, le natif de Man explique pourquoi avoir prolongé au SRFC, alors qu’il est de plus en plus difficile de s’y imposer :
C’est un des tournants de ma carrière. Il fallait bien que je réfléchisse à mon choix avec mes parents, ma famille. C’était important pour moi de grandir avec mon club formateur qui est en train de grandir lui aussi en jouant la Ligue des champions. Je suis très content d’avoir prolongé jusqu’en 2023. Je me sens bien ici.
L’expérience néerlandaise et les épreuves physiques
Le 22 juillet 2021 marque un nouveau chapitre. Gboho est prêté au Vitesse Arnhem pour une saison, sans option d’achat. Ce départ vers l’Eredivisie néerlandaise vise à lui offrir du temps de jeu régulier et une exposition à un championnat réputé pour développer les jeunes talents. Le pari s’avère partiellement gagnant : en 30 matchs, il inscrit 3 buts et se relance sportivement.
Cependant, cette expérience est ternie par un pépin physique sérieux. Une pubalgie, blessure insidieuse et douloureuse touchant la région du pubis, le handicape progressivement avant de nécessiter une intervention chirurgicale. Cette opération et la période de rééducation qui s’ensuit freinent son élan et l’empêchent de confirmer pleinement lors de ce prêt néerlandais. Le football, cruel, rappelle ainsi que le talent seul ne suffit pas sans la santé.
Salaire et valeur marchande à cet instant : En aout 2022, Yann Gboho était valorisé à 2,5 millions d’euros. Lors de sa dernière saison en Bretagne, il touchait un salaire 230 000 euros (149 500 000 FCFA).
Le nouveau départ belge et le retour en France
À l’issue de la saison 2021/22, le Stade Rennais et Gboho optent pour une séparation à l’amiable. Libéré de sa dernière année de contrat, le joueur se retrouve libre de choisir son destin. C’est le Cercle Bruges KSV, club ambitieux de Jupiler Pro League belge, qui le convainc en lui proposant un contrat de trois ans. La Belgique, championnat en pleine croissance et tremplin reconnu pour les talents en quête de renouveau, offre à Gboho l’opportunité de repartir sur des bases saines.
Pour L’Equipe, l’attaquant évoque les raisons de son départ de Rennes :
Quand j’ai commencé à jouer avec les pros, l’équipe gagnait. Quand cela n’a plus été le cas, automatiquement, c’est le jeune qui sort. Après avoir remplacé Julien Stéphan au poste d’entraîneur, Bruno Genesio ne m’a jamais donné ma chance.
Comme j’étais assez impulsif et très énervé, j’en ai souffert. Avant, j’étais sanguin. Aujourd’hui, je me suis calmé. Je gère mes matchs. Je connais mieux mon corps. Je sais quand il faut accélérer et je suis plus lucide dans mes choix.
Mais le cœur a ses raisons. Le 8 janvier 2024, lors du mercato hivernal, Yann Gboho effectue son grand retour en France en rejoignant le Toulouse FC pour un transfert estimé à 2,5 millions d’euros. Ce choix du club de la Ville Rose, formation historique de Ligue 1, représente une forme de boucle bouclée : c’est contre Toulouse qu’il avait inscrit son premier but mémorable en professionnel. Rejoindre ce club, c’est aussi accepter de nouveaux défis dans un environnement compétitif et exigeant, avec l’ambition de s’imposer durablement dans l’élite française.
Interrogé par Paul-Georges Ntep pour la chaîne Ligue 1+, Yann Gboho s’est livré sur son style de jeu et sa vision du football qui donne la part belle aux gestes techniques :
Pour moi, le dribble c’est le football. Je le vois comme ça depuis petit. S’il n’y a pas ça, il manque un truc. Le geste que j’affectionne le plus ? Passement de jambes, feintes de corps ou crochet… Allez, passement de jambes. Je pense que c’est le plus beau.
Quand tu commences à dribbler sur l’aile, tu entends le petit murmure dans le stade (rires) ! Pour moi, c’est important parce que c’est le plaisir avant tout, en recherchant l’efficacité : c’est là où je suis le meilleur. Quand je perds ça, je joue moins bien.
En ce moment, je travaille mon pied gauche. Je ne peux pas toujours aller du côté droit, donc il faut que je varie face à l’adversaire. Mes inspirations du moment ? J’aime bien Ousmane Dembélé, Rayan Cherki, Lamine Yamal, Désiré Doué… Il y a plein de bons dribbleurs.
À vingt-quatre ans, Yann Gboho se trouve à un carrefour crucial de sa carrière. Après avoir connu les sommets précoces, les blessures frustrantes, l’expatriation et le retour aux sources, il possède désormais l’expérience et la maturité pour franchir un nouveau cap. Son profil d’ailier technique, capable de déséquilibrer les défenses et de marquer dans les moments décisifs, reste une denrée prisée dans le football contemporain.
Son parcours, marqué par les migrations géographiques, les liens familiaux indéfectibles et la résilience face aux obstacles, fait de lui bien plus qu’un simple footballeur. Il incarne une génération de talents multiculturels qui enrichissent le football de leur diversité. Que ce soit sous les couleurs du Toulouse FC, et peut-être demain sous celles d’une sélection nationale, Yann Gboho continue d’écrire une histoire qui dépasse les frontières du terrain. Une histoire de persévérance, de choix assumés et de fidélité à ses racines.
Salaire et valeur marchande à cet instant : Yann Gboho est actuellement valorisé à 8 millions d’euros. A Toulouse, il gagne un salaire annuel de 400 000 euros (260 000 000 FCFA).
Le dilemme international : France ou Côte d’Ivoire ?
La carrière de Gboho soulève également une question identitaire passionnante. Possédant la double nationalité française et ivoirienne, il a longtemps représenté les Bleuets : 12 sélections chez les U16, 12 en U17, et 3 en U18. Ce parcours en équipes de France jeunes témoigne de la reconnaissance de son talent au niveau national.
L’été 2024 aurait pu marquer un tournant. Figurant dans la pré-liste de Thierry Henry pour les Jeux Olympiques de Paris, Gboho caressait le rêve olympique. Mais la sélection finale lui échappe, le laissant face à une interrogation légitime : doit-il continuer à patienter pour une hypothétique sélection chez les A français ou se tourner vers les Éléphants de Côte d’Ivoire ?
Ce dilemme illustre la complexité des parcours binationaux dans le football moderne. La Côte d’Ivoire, récent vainqueur de la CAN 2024, pourrait offrir à Gboho une visibilité immédiate et l’opportunité de participer à de grandes compétitions africaines.
La France, équipe championne du monde, représente un prestige immense mais une concurrence féroce. Entre le pays de naissance et celui de formation, entre le cœur et la raison sportive, Yann Gboho devra bientôt trancher. Ce choix définira peut-être la suite de sa carrière et l’héritage qu’il souhaite laisser.
Historique des transferts de Yann Gboho
Date de transfert |
Venant de…, allant à… |
Coût de transfert |
8 janvier 2024 |
De Cercle Bruges à Toulouse |
2,5 millions d’euros |
19 aout 2022 |
De Stade Rennais à Cercle Bruges |
Transfert libre |
30 juin 2022 |
De Vitesse Arnhem à Stade Rennais |
Fin de prêt |
22 juillet 2021 |
De Stade Rennais à Vitesse Arnhem |
Prêt |
1e juillet 2016 |
De FC Rouen U17 à Rennes U19 |
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Évolution du salaire de Yann Gboho
Saison |
Club |
Salaire annuel |
2025/26 |
Toulouse FC |
400 000 euros (260 000 000 FCFA) |
2024/25 |
Toulouse FC |
400 000 euros (260 000 000 FCFA) |
2023/24 |
Cercle Bruges |
180 000 euros (117 000 000 FCFA) |
2023/24 |
Toulouse FC |
400 000 euros (260 000 000 FCFA) |
2022/23 |
Cercle Bruges |
180 000 euros (117 000 000 FCFA) |
2021/22 |
Vitesse Arnhem |
230 000 euros (149 500 000 FCFA) |
2020/21 |
Stade Rennais |
230 000 euros (149 500 000 FCFA) |
2019/20 |
Stade Rennais |
180 000 euros (117 000 000 FCFA) |
2018/19 |
Stade Rennais |
120 000 euros (78 000 000 FCFA) |
Réseaux sociaux de Yann Gboho en chiffres
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2,6 K followers |
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37,9 K followers |