Nom : Lamkel Zé
Prénom : Didier
Date de naissance, ville : 17 septembre 1996 à Bertoua (Cameroun)
Club actuel : Qingdao Hainiu
Poste : Attaquant – Ailier gauche
Le salaire actuel de Didier Lamkel Zé à Qingdao Hainiu
Salaire annuel* |
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Salaire mensuel |
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Salaire hebdomadaire |
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Salaire journalier |
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* Données du 06/07/2025 |
Les débuts d’un talent brut au Cameroun
Né le 17 septembre 1996 à Bertoua, dans l’est du Cameroun, Didier Lamkel Zé grandit avec un ballon collé aux pieds. Très tôt repéré pour sa puissance athlétique et sa technique déroutante, il intègre l’Académie des Brasseries du Cameroun, un creuset d’excellence où de nombreux internationaux camerounais se sont révélés. C’est dans cette pépinière qu’il affine ses dribbles, son sens du but et ce caractère singulier qui, déjà, le distinguait des autres : un mélange d’assurance, d’exubérance et d’impatience, qui allait devenir sa marque de fabrique.
Dans un entretien avec le site du FC Metz, le natif de Bertoua revient sur comment s’est déroulée son enfance dans le pays des Lions indomptables :
Je ne pense pas avoir eu une enfance facile. Il faut savoir que j’ai cinq frères et trois sœurs. Nous sommes donc neuf enfants dans la famille et mes parents se sont saignés pour s’occuper de nous. Ils ont fait énormément de sacrifices pour qu’on ne manque de rien et qu’on soit heureux. Aujourd’hui, je me sens redevable et ma famille compte sur moi. J’essaie de m’occuper du mieux possible d’eux. D’ailleurs, j’espère pouvoir faire venir mon petit frère en France prochainement. Il s’est lancé dans la restauration, et il espère trouver un travail ici, et m’aider dans ma nutrition au quotidien.
Le football est rapidement devenu une priorité dans ma vie. Dans mon quartier, je jouais tout le temps. Dès que je sortais de l’école, je posais mon cartable et j’allais taper dans le ballon. L’Académie des Brasseries du Cameroun a organisé une compétition pour les jeunes nommées « Coupe Top » et j’y ai participé. C’est à ce moment-là que j’ai été repéré. Deux semaines après, les organisateurs ont contacté mon père pour lui annoncer que j’avais été retenu pour participer à un stage à Douala au sein de cette Académie. Nous étions plus de 100 joueurs convoqués et il devait en garder uniquement 22. Nous avons joué quatre rencontres, et j’ai finalement eu la chance de faire partie des heureux élus afin d’intégrer l’Académie à 11 ans. J’y suis resté jusqu’à mes 17 ans.
C’était très dur. En tout cas, les premiers mois étaient très compliqués à vivre. Je suis né à l’Est du pays, et il fallait faire plus de 8 heures de route pour rejoindre l’Académie à Douala. Au début, je pleurais beaucoup. Mes parents, ma famille et mes amis me manquaient énormément. Nous avions seulement une semaine de vacances en décembre et un mois en juin. Quand j’ai intégré les Brasseries, je n’ai donc pas vu mes parents pendant six mois, et j’étais âgé de 11 ans. Vous imaginez donc mon ressenti… Heureusement, j’ai été très bien accueilli là-bas, et cela m’a beaucoup servi pour la suite.
L’envol en Europe : l’apprentissage et les premiers défis
Décembre 2014 marque un tournant. Didier s’envole pour la France afin de passer un essai au LOSC Lille. À seulement 18 ans, il signe un contrat stagiaire pro en janvier 2015. Dans le Nord, il découvre le haut niveau, la discipline tactique européenne et la rigueur des centres de formation. Il évolue avec les U19, où il fait admirer sa faculté à dynamiter les défenses. Cependant, le club nordiste ne lui proposera pas de contrat professionnel, jugeant son tempérament difficile à canaliser.
Toujours sur le site officiel de Grenats, il évoque son arrivée chez les Dogues :
J’ai fait mes premiers pas en Europe, en Belgique, plus précisément, à Anderlecht où j’ai effectué un stage. J’ai également passé plusieurs tests à Bordeaux et à Lyon. Lorsqu’on vient d’Afrique, nous ne pouvons pas rejoindre la France pour jouer au football avant 18 ans. C’est pourquoi finalement, dès ma majorité, je suis arrivé à Lille, club dans lequel j’ai côtoyé des anciens Grenats comme Nicolas De Préville et Ibrahim Amadou notamment.
En juin 2016, il trouve à Niort une première porte de sortie. Le Chamois Niortais lui offre un contrat professionnel de trois ans en Ligue 2. Dans ce championnat exigeant, Lamkel Zé séduit par son impact physique et sa créativité offensive. Il se révèle comme un attaquant polyvalent, capable d’évoluer sur un côté ou dans l’axe, mais aussi comme un joueur imprévisible, parfois autant pour l’adversaire que pour son propre staff.
Salaire et valeur marchande à cet instant : En juillet 2018, le Lion Indomptable avait une valeur marchande estimée à 600 000 euros.
L’Antwerp et l’émergence d’un personnage sulfureux
Le 24 juillet 2018, Didier Lamkel Zé s’engage avec le Royal Antwerp FC, en Belgique. Il y signe ses saisons les plus marquantes sur le plan médiatique. Dès son arrivée, il attire l’attention par ses performances : ses courses puissantes, sa qualité de percussion et son flair offensif font de lui un des joueurs les plus spectaculaires de Jupiler Pro League.
C’est en Belgique que sa carrière décolle définitivement :
Je sortais de deux saisons à Niort en Ligue 2 et je rejoins la Belgique pour Anvers. C’est là-bas que tout a commencé pour moi. Je gagne une Coupe de Belgique, je joue plusieurs fois les play-offs 1 et je dispute même l’Europa League. Les médias n’ont pas forcément toujours été tendre avec moi là-bas, mais c’est un pays qui compte quand même beaucoup pour moi.
C’est aussi en Belgique que j’ai rencontré une personne qui est importante pour moi : Laszlo Bölöni. C’est lui qui m’a fait changer de poste et il m’a beaucoup aidé dans ma carrière. À Anvers, avant de quitter le club, il est même venu chez moi pour me donner des conseils. Il m’a toujours beaucoup considéré.
Mais sa carrière prend rapidement un tournant plus chaotique. Entre les disputes avec l’entraîneur, les retards à l’entraînement, les publications provocantes sur les réseaux sociaux et le célèbre épisode du maillot d’Anderlecht porté à l’entraînement (pour forcer un transfert), Lamkel Zé devient l’incarnation même du joueur talentueux mais incontrôlable.
Dans une interview avec la RTBF, l’international camerounais revient sur son passage à l’Antwerp, où il a passé quatre saisons contrastées – doux euphémisme :
Il y a eu beaucoup de malentendus, et ils ont été montés en épingle par la presse d’Anvers. Je ne parlais pas le flamand, il y avait des clans au sein du vestiaire : chacun mangeait à des tables différentes, les Flamands, les Francophones, les Africains… Des joueurs allaient parler dans mon dos auprès de leurs copains journalistes, qui ont vraiment sali mon image.
Dès qu’on parlait de moi, c’est comme si j’avais tué quelqu’un (sic) : il est donc temps que je me fasse oublier en Belgique et que j’aille voir ailleurs. (NDLA : C’est là qu’il nous révèle son prochain départ vers Ferencvaros). Mais mes deux premières années à Anvers étaient top !
J’ai aimé ce club, j’ai aimé ce public et c’est là, avec un coach comme Laszlo Bölöni, que j’ai appris à défendre. Parce que sinon, je le reconnais, le foot pour moi, c’est d’abord attaquer et marquer des buts. J’ai toujours joué dans des équipes de possession : ici à Courtrai, on est dans la zone rouge et il faut se battre pour le maintien… On fait le gros dos, on balance de longs ballons : ce n’est pas le foot que j’aime, mais je m’adapte.
Vient alors le fameux épisode de janvier 2021 : en plein mercato hivernal, Didier Lamkel Zé débarque au Bosuil… vêtu d’un maillot d’Anderlecht :
Moi, du temps d’Ivan Leko, je voulais partir… et je le lui ai dit : du coup, il ne comptait plus sur moi, il ne m’a pas repris, c’est logique. Puis Monsieur Lucien (NDLA : D’Onofrio) est intervenu car l’Antwerp perdait tous les matches amicaux de l’été… et j’ai joué la finale de la Coupe contre Bruges.
Après cela, j’ai joué contre Gand, coaché par Bölöni, qui m’a proposé de le rejondre. Mais l’Antwerp a refusé… Après cela, retour en réserve : pendant 4 mois, personne du club n’a pris de mes nouvelles ! A l’approche du mercato, on m’a demandé de me trouver un club, j’ai trouvé un accord avec le Panathinaikos.
Puis Leko est parti en Chine… et l’Antwerp n’a plus voulu me libérer : ‘Tu joues chez nous ou on te bloque !’ Je leur ai dit : ‘OK, vous allez voir, je vais mettre le brin’… et c’est là que j’ai débarqué au club avec ce maillot d’Anderlecht. Je les avais prévenus que ça allait faire un tollé sur les réseaux sociaux, ils ne m’ont pas cru… Après, on a trouvé une solution…
À l’été 2022, son image est entachée par un imbroglio retentissant : il refuse de rejoindre l’Omonia Nicosie malgré un contrat signé, préférant répondre à l’appel de Ferencvaros en Hongrie. Il ne s’y engage finalement pas, laissant Antwerp empêtré dans un conflit juridique. Ces frasques ternissent son crédit auprès des dirigeants et des supporters belges.
C’est à Anvers que le football belge a découvert le styliste Didier Lamkel Zé : un jeu chaloupé, fait d’imprévisibilité et de coups de génies. Citant son compère Dieumerci Mbokani, il a déclaré :
Dieu est évidemment le meilleur joueur avec qui j’ai joué : un attaquant comme pareil te rend le foot si facile ! Le voir en D1B avec Beveren est un peu choquant… car il aurait encore facilement sa place au sein de l’élite. Mais que voulez-vous, il est vieux ! (clin d’œil) On est encore en contact, c’est lui qui m’a conseillé de quitter définitivement l’Antwerp, où ça n’allait plus… Moi, je suis un joueur qui marche à l’affect et à la confiance : j’ai besoin de me sentir aimé !
Si tu ressens de l’amour, tu peux faire des merveilles ! Au début, à Anvers, c’était comme ça… puis ça a changé. Des joueurs comme Abdoulaye Seck, Alexis De Sart, Dorian Dessoleil et moi, on a été mis en réserve du jour au lendemain : on t’utilise… puis on te jette !
Un tour d’Europe… et d’Afrique : le joueur nomade
Malgré cette réputation, plusieurs clubs continuent de parier sur son potentiel. Le 23 août 2022, Lamkel Zé rebondit au KV Courtrai, puis part en prêt dès février 2023 au Wydad Casablanca, au Maroc. Un passage express : au bout de deux mois seulement, il quitte le club, insatisfait de son adaptation et des conditions de vie. Son retour en Belgique dure peu. À l’été 2023, Hatayspor FK l’accueille en Turquie, espérant relancer sa carrière sur la durée.
En février 2024, c’est le FC Metz, alors en difficulté en Ligue 1, qui tente le pari d’un prêt avec option d’achat. Mais en 11 apparitions, Lamkel Zé ne marque qu’un but face au FC Lorient. Le club descend en Ligue 2, et l’option n’est pas levée. Libre en janvier 2025, il rebondit à Saint-Trond VV, en Belgique, jusqu’à la fin de saison. Toujours avide de nouveaux défis, il se tourne finalement vers la Chine en juin 2025, signant six mois avec Qingdao Hainiu, un championnat qu’il découvre pour la première fois.
Aujourd’hui âgé de 28 ans, Didier Lamkel Zé incarne ce paradoxe fascinant du football moderne : un joueur capable d’éclairer un match d’un geste génial, mais tout aussi capable de plomber sa progression par un choix inconsidéré ou un coup d’éclat inutile. De Bertoua à Qingdao, son parcours reflète à la fois les rêves de grandeur et la difficulté de maîtriser une personnalité hors norme.
Pour certains, Lamkel Zé est un gâchis. Pour d’autres, il reste un artiste imprévisible qui n’a jamais cessé de croire qu’il avait encore quelque chose d’unique à apporter. Ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas fini de surprendre.
Salaire et valeur marchande à cet instant : Didier Lamkel Zé est actuellement valorisé à 500 000 euros.
La sélection camerounaise : un rendez-vous manqué
International camerounais, Didier Lamkel Zé a connu une relation en pointillés avec la sélection. Convoqué en novembre 2019, il ne joue que quelques minutes lors de deux rencontres amicales. Malgré ses coups d’éclat en club, il n’a jamais réussi à s’imposer comme un élément majeur chez les Lions Indomptables. Présélectionné pour la Coupe d’Afrique des Nations, il n’est pas retenu dans la liste finale. Pour beaucoup, sa personnalité clivante et son manque de constance ont pesé sur sa trajectoire internationale.
Historique des transferts de Didier Lamkel Zé
Date |
Venant de…, allant à… |
Montant de transfert |
27 juin 2025 |
De Saint-Trond à QD Hainiu |
Transfert libre |
08 janvier 2025 |
De Karagümrük à Saint-Trond |
Transfert libre |
02 septembre 2024 |
De Sakaryaspor à Karagümrük |
Transfert libre |
16 aout 2024 |
De Hatayspor à Sakaryaspor |
Transfert libre |
30 juin 2024 |
De FC Metz à Hatayspor |
Fin du prêt |
01 février 2024 |
De Hatayspor à FC Metz |
Prêt |
07 aout 2023 |
De KV Kortrijk à Hatayspor |
– |
30 juin 2023 |
De Wydad AC à KV Kortrijk |
Fin du prêt |
10 janvier 2023 |
De KV Kortrijk à Wydad AC |
prêt 91 K € |
23 aout 2022 |
De Royal Antwerp à KV Kortrijk |
500 K € |
30 juin 2022 |
De FC Metz à Royal Antwerp |
Fin du prêt |
1er avril 2022 |
De Royal Antwerp à Metz |
Prêt |
18 mars 2022 |
De Khimki à Royal Antwerp |
Fin du prêt |
07 févier 2022 |
De Royal Antwerp à Khimki |
Prêt |
12 janvier 2022 |
De Dunajska Streda à Royal Antwerp |
Fin du prêt |
06 septembre 2021 |
De Royal Antwerp à Dunajska Streda |
Prêt |
24 juillet 2018 |
De Chamois Niort à Royal Antwerp |
1 million d’euros |
1er juillet 2016 |
De Lille à Chamois Niort |
Transfert libre |
1er juillet 2014 |
De Brasseries à Lille |
– |
Évolution du salaire de Didier Lamkel Zé
Saison |
Club |
Salaire annuel |
2025/26 |
Qingdao Hainiu |
n/a |
Réseaux sociaux de Didier Lamkel Zé en chiffre
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– |
– |
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4,6 K followers |
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19,5 K followers |