Noah Sadiki : Parcours, coûts des transferts, rémunération et plus

Nom : Sadiki

Prénom : Noah

Date de naissance, ville : 17 décembre 2004 à Bruxelles (Belgique)

Club actuel : Union Saint-Gilloise

Poste : Milieu – Milieu central

Le salaire actuel de Noah Sadiki à l’Union Saint-Gilloise

À 20 ans à peine, Noah Sadiki incarne déjà les paradoxes du football moderne : formé dans l’un des plus grands clubs belges, propulsé très jeune dans le monde professionnel, balancé entre deux nations, acclamé pour ses qualités mais ciblé pour ses choix. Retour sur le parcours d’un joueur à la trajectoire aussi prometteuse que tourmentée.

Des débuts précoces dans le moule anderlechtois

Noah Sadiki naît à Bruxelles le 17 décembre 2004, et c’est à l’âge où d’autres apprennent à lire qu’il découvre les pelouses du RSC Anderlecht. L’école de football mauve, réputée pour façonner des joyaux techniques, façonne ce milieu de terrain à la fois souple, tenace et doté d’une remarquable intelligence de jeu. Dès 6 ans, il absorbe les préceptes d’un jeu construit, collectif, inspiré du modèle « Ajax ».

Son ascension est méthodique. Travailleur de l’ombre dans les équipes de jeunes, il fait la différence non par des dribbles spectaculaires, mais par sa justesse, sa lecture du jeu et sa capacité à dicter le tempo d’une rencontre. Ce profil rare ne passe pas inaperçu.

Le 22 mai 2022, Vincent Kompany le propulse dans le grand bain : titulaire à 17 ans lors des play-offs contre le Club Bruges. Ce n’est pas un simple coup d’essai : Sadiki joue l’intégralité du match, preuve de la confiance accordée par un coach réputé pour miser sur la jeunesse. Ce jour-là, le gamin de Bruxelles devient professionnel.

Une saison de transition, entre projecteurs et labyrinthe

La saison 2022/23 représente à la fois une confirmation et un apprentissage. Avec 19 matchs en Jupiler Pro League, 5 en Coupe d’Europe et un passage par les RSCA Futures, Noah alterne les rôles et les statuts : titulaire, joker, espoir. Il apprend à évoluer dans différents registres, tantôt relayeur, tantôt plus défensif, parfois même repositionné sur un côté.

L’un de ses moments marquants reste ce match de Coupe de Belgique contre Lierse : entré en fin de match, il se montre solide dans la bataille et transforme son tir au but dans une séance éprouvante. Ce n’est pas un exploit, mais c’est une preuve de sang-froid – une qualité rare chez les jeunes joueurs.

Dans l’ombre, toutefois, le tableau est plus complexe. Faute de place dans un Anderlecht en quête de stabilité, Sadiki est souvent renvoyé en Challenger Pro League avec les moins de 23 ans. Un retour en arrière apparent, mais une opportunité qu’il saisit pour progresser tactiquement et physiquement.

Sadiki a connu un passé agité à Anderlecht, notamment en raison de l’explosion de son père François contre certains supporters d’Anderlecht. Sadiki n’avait pas de repères chez les Mauves de Bruxelles comme il l’explique dans un une interview accordée à Het Nieuwsblad :  

Trois entraîneurs, trois visions différentes. Pour moi, c’était déroutant. J’ai fait mes débuts sous Vincent, contre Bruges, et le lendemain il était parti. Qu’allait-il se passer ? Felice m’a donné des opportunités, jusqu’au match à Westerlo où tout le monde a mal joué et où je suis sorti à la mi-temps. Après ça, je ne suis plus revenu, jusqu’au match contre West Ham. Et puis il a été viré. 

Le milieu de terrain estime que, par la suite, on lui a manqué de respect :

Avec Riemer, mon histoire était terminée. Je jouais à peine, que ce soit à gauche, à droite, ou en tant qu’arrière droit. Je me sentais mal. Je ne recevais plus le respect que je méritais. Je pensais que je pouvais mieux faire et que je méritais plus. Lui n’était pas d’accord. Du coup, j’ai joué avec les U21, ce qui ne me dérangeait absolument pas. Là, j’avais encore du plaisir.

Salaire et valeur marchande à cet instant : En juillet 2023, le Léopard de la RDC était évalué à 2 millions d’euros par Transfermarkt.

L’Union, un nouveau départ… et les premières secousses

En juillet 2023, Noah fait un choix audacieux : il quitte Anderlecht pour rejoindre l’Union Saint-Gilloise, le rival bruxellois. Ce transfert est mal perçu par certains supporters mauves, qui l’accusent de trahison. Mais pour Sadiki, c’est un pas logique : jouer plus, exister dans un système offensif et se faire un nom sans être éternellement « le petit d’Anderlecht ».

Sous les couleurs jaunes et bleues, il prend peu à peu ses marques. Le 10 novembre 2024, il inscrit son premier but chez les professionnels contre Genk, dans une victoire convaincante (4-0). Ce moment agit comme un déclic. On découvre alors un joueur plus libéré, capable d’apporter dans les phases offensives tout en conservant sa rigueur défensive.

Profil technique : le régulateur silencieux

Sur le terrain, Noah Sadiki n’est pas du genre à affoler les compteurs. Ce n’est pas un joueur de highlights, mais un régulateur, un joueur de volume et de constance. Il brille par :

• son sens de l’anticipation, qui lui permet de gratter des ballons sans faire de fautes,
• sa vision du jeu, précieuse pour orienter les transitions,
• sa capacité à jouer sous pression, souvent entre les lignes, dos au but, dans des zones risquées.

À l’Union, son rôle s’élargit : plus de prises d’initiatives, plus de courses vers l’avant, tout en conservant son ADN de joueur collectif. Il commence à s’affirmer comme un box-to-box complet, qui peut à terme viser plus haut.

Quel avenir pour Sadiki ? Entre patience, ambition et revanche

Noah Sadiki n’est pas encore une star, mais il a tout pour devenir un joueur de très haut niveau. Encore jeune, il doit gagner en constance, éviter les blessures, mais surtout, trouver un environnement stable où il peut exprimer son potentiel.

À la fois discret et résilient, ambitieux et lucide, Noah Sadiki incarne une nouvelle génération de footballeurs tiraillée entre deux continents, deux cultures, deux projets. Il avance sans bruit, mais avec détermination. Et s’il parvient à canaliser les turbulences qui l’entourent, le futur pourrait bien lui appartenir.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Noah Sadiki est actuellement valorisé à 12 millions d’euros. A l’Union, son salaire est de 235 248 euros (152 911 200 FCFA) par an.

Entre la Belgique et le Congo : une double appartenance, un choix pour honorer ses origines

International belge dans toutes les catégories de jeunes jusqu’aux U20, Noah Sadiki fait un choix fort en 2023 : il opte pour la République Démocratique du Congo, terre de ses origines, pour répondre à l’appel du cœur et de la conviction. Capitaine des Léopards U20 lors de deux matchs amicaux contre la Tunisie, il laisse entrevoir une dimension de leader rarement attribuée à son âge.

Dans un entretien avec la RTBF, le joueur formé à Anderlecht évoque comment la Fédération du Congo est venu le chercher :

J’ai longtemps réfléchi. J’en ai parlé beaucoup autour de moi pour voir ce que les gens pensaient. Mais il fallait surtout voir avec mes parents qui n’étaient pas trop d’accord avec mon choix de jouer pour le Congo. J’ai aussi beaucoup réfléchi seul, peser le pour et le contre. C’est un peu de tout mais surtout savoir où tu vas plus te sentir à la maison et où tu auras le plus de chance de jouer. Et puis un moment donné, le cœur devait parler et j’ai opté pour le Congo.

La Fédération congolaise est venue vers moi pour que j’aille jouer en U20 chez eux. Après ma sélection chez les A s’est faite naturellement. Quand c’est devenu réel avec l’équipe première, ils ont fait les démarches pour les papiers et tout l’aspect administratif. Ensuite le coach m’a contacté personnellement et je suis allé en équipe première.

Entre sa sélection en U20 et sa première sélection en A, il s’écoule 11 mois. La Fédération belge a alors voulu réagir mais c’était trop tard :

Quand ça parlait plus de moi pour jouer pour les A du Congo, les U21 de la Belgique sont venus vers moi. Ils ont appelé mon papa. Mon père me l’a communiqué et je lui ai dit que je ne voulais pas jouer pour les U21 belges.

Mais très vite, l’idylle se fissure. Sadiki et son entourage dénoncent des promesses non tenues par la fédération congolaise : il devait participer à la CAN 2023, ainsi qu’aux rencontres préparatoires… mais il est finalement écarté sans explication claire.

Ce flou jette un doute sur la suite. Est-ce un aller simple vers le Congo ou une porte encore entrouverte pour la Belgique ? Dans cette zone grise, Sadiki reste concentré sur son club et laisse le temps trancher. Mais le 6 septembre 2024, il fait enfin ses grands débuts avec la RDC.

Les débuts de Noah Sadiki avec la République Démocratique du Congo se sont faits attendre. En mai 2024, il était déjà appelé avec les Léopards, mais la FIFA ne validait pas dans les temps son changement de nationalité sportive. Une surprise et une déception, car Sadiki avait déjà évolué avec les U23 congolais en octobre 2023, mais qu’à cela ne tienne.

Le médian de l’Union Saint-Gilloise, malgré une belle progression en club qui aurait pu lui ouvrir à moyen ou long terme les portes des Diables Rouges, maintenait son choix en faveur du Congo.

Pourtant, le chemin de Noah Sadiki pour rejoindre la tanière n’a pas été une mince affaire. Lors d’une émission sur la chaîne La 90ème le 17 janvier dernier, il a en effet confié que ses parents n’étaient pas d’accord avec son choix de rejoindre la RDC :

Mes parents n’étaient pas d’accord avec mon choix de rejoindre la RDC. Les questions autour de l’organisation ne trouvaient pas des réponses satisfaisantes mais je devais mettre mon amour pour la nation au-dessus de tout. Je devais mettre mon amour pour la nation au-dessus de tout.

Aujourd’hui chouchou des supporters congolais, Noah Sadiki a prouvé que l’amour des origines pouvait parfois l’emporter sur les considérations les plus terre-à-terre. Un exemple d’engagement qui en fait une figure emblématique du football congolais.

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