Le mercato estival approche à grands pas et les équipes sont à pied d’œuvre dans le but de renforcer leur effectif en vue des prochaines échéances.
C’est aussi un moment intense pour les agents, qui sont dans l’obligation de dénicher les meilleurs talents correspondant aux profils recherchés par les clubs. Dans cet entretien exclusif accordé à Africafoot, dans le cadre de la série d’articles #ParoleAuxAgents, Ibrahima Cissokho alias « Cisko », agent de joueurs, explique ces moments de négociations visant à aboutir à un transfert :
Le mercato est une période intense où tout peut changer en quelques heures. Que ce soit pour un joueur, un agent ou un club. Les négociations sont souvent complexes, pleines d’incertitudes et très intenses. Mon expérience m’a appris que l’anticipation et le réseau sont des éléments clés pour réussir un transfert.
Il a ajouté :
Il faut savoir que durant le mercato, il y a trois types d’opportunités. D’abord, les deals préparés à l’avance. Les clubs ciblent des joueurs plusieurs mois avant et finalisent rapidement. Ensuite, les opportunités de dernière minute, c’est-à-dire un transfert échoue, et un autre joueur est recruté en urgence. Enfin, les faux espoirs : beaucoup de rumeurs et de promesses qui ne se concrétisent pas.
L’Afrique étant un marché très spécifique, les difficultés sont nombreuses :
Le football africain est une immense source de talents, mais il rencontre plusieurs obstacles lors des périodes de transfert. Problèmes administratifs : Les visas et les papiers de certains joueurs bloquent souvent leur signature en Europe. Il y a aussi des agents peu scrupuleux. Certains intermédiaires profitent du manque d’informations des jeunes joueurs pour leur vendre des rêves impossibles.
Ibrahima Cissokho, qui gère la carrière de plusieurs joueurs prometteurs, dont Boukary Coulibaly (Stade Rennais), Dogna Coulibaly (Stade Brestois), Melvyn Gelie (AS Monaco), Ilyan Quattrucci (Stade Reims) ou encore Mustapha Azenked (Guingamp), a clarifié :
Il y a aussi les conditions financières. Beaucoup de clubs africains peinent à vendre leurs joueurs à leur juste valeur, faute de moyens pour négocier avec les grands clubs. Un joueur talentueux en Afrique n’a pas la même visibilité qu’un joueur moyen évoluant en Europe, ce qui ralentit sa progression vers les grands championnats.
Fort de son expérience du métier d’agent de joueurs, Ibrahima Cissokho nous raconte quelques anecdotes :
Certains clubs européens, faute de budget pour se déplacer, signent des joueurs uniquement sur la base de vidéos. Cela a mené à plusieurs erreurs de recrutement. J’ai aussi vu un cas où un transfert a été annulé parce que le joueur n’avait pas de passeport biométrique valide au moment de signer.
Les essais truqués : dans certains clubs, des joueurs locaux sont parfois remplacés par d’autres plus talentueux lors des essais pour impressionner les recruteurs.
N’hésitez pas à découvrir le contenu de notre série #ParoleAuxAgents, notamment l’article sur Yannick Happi qui évoque son quotidien en tant qu’agent de joueurs.