Ayoub El Kaabi : Parcours, coûts des transferts, rémunération et plus

Né le 26 juin 1993 à Casablanca (Maroc), Ayoub El Kaabi est un footballeur international marocain, évoluant au poste d’avant-centre à l’Olympiakos.

Le salaire actuel d’Ayoub El Kaabi à l’Olympiakos

Bidonville, petits boulots et prêts pour lancer sa carrière

Ayoub El Kaabi a été le grand artisan du sacre de l’Olympiacos dans la Ligue Europa Conférence 2023/24, en marquant l’unique but de la finale et finissant meilleur buteur du tournoi. Déjà vainqueur de deux Championnats d’Afrique des nations (Chan, une compétition réservée aux joueurs évoluant dans un club de leur pays) avec le Maroc, il a ajouté le mercredi 29 mai une nouvelle ligne à son palmarès en remportant la Ligue Europa conférence avec l’Olympiakos (1-0) contre la Fiorentina.

Avant d’en arriver là, Ayoub El Kaabi est parti de loin. Plus exactement du bidonville de Derb Mila à Casablanca (Maroc) où il a grandi et tapé ses premiers ballons. Né et grandi à Derb Milla, un quartier populaire de Casablanca, l’attaquant international marocain a quitté l’école à 15 ans pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a travaillé comme apprenti menuisier, fournisseur de sel, et maçon, jonglant entre ces petits boulots et sa passion pour le football.

Dans un entretien avec le site officiel de la FIFA, Ayoub El Kaabi évoque un peu de ses souvenirs d’enfance :

J’ai grandi à Derb Mila, puis mes parents ont déménagé à Mediouna, deux quartiers populaires. En rentrant de l’école, nous posions nos cartables par terre pour jouer dans la rue. Tout tournait autour du ballon pour nous. C’est ainsi que ma passion pour le football a commencé. 

Issu d’une famille modeste, il a vu ses parents se tuer à la tâche pour remplir son assiette, lui inculquant le gout du travail. Pendant son adolescence, il a été vendeur de sel, charpentier ou encore agriculteur.

En parlant de son enfance de son quartier Derbi Mila, l’ancien joueur du WAC déclare au site marocain Le360sport :

Je suis né à Casablanca et j’y ai fait ma formation. Je suis originaire de Zagora. J’ai grandi dans un bidonville à Derb Mila, dans un quartier que tout le monde connaît. Nous avons ensuite déménagé dans un autre quartier, à Mediouna. Nous jouions au football avec des amis. D’autres amis m’ont vu jouer au football et m’ont dit que j’étais un joueur polyvalent et talentueux.

Je voyais ma mère et mon père se battre pour nous nourrir. Cela nous a motivés à travailler dur et à les aider. Grâce à Dieu, nous avons pu faire quelque chose de bien. Beaucoup de gens m’ont aidé et m’ont poussé à faire plus. Je les remercie tous, ceux qui étaient là du premier au dernier jour. Ma famille a eu une influence énorme sur moi. Ils m’ont donné confiance et amour, et je les remercie du fond du cœur.

Casablanca, avec son atmosphère vibrante et ses terrains de rue, a été le premier terrain d’entraînement d’El Kaabi. Ses performances dans les matches de quartier ont attiré l’attention des recruteurs locaux, qui l’ont introduit au football de club à un jeune âge. Contrairement à de nombreux joueurs qui passent par des académies de football, El Kaabi a commencé dans des clubs modestes comme le CH Khadija et l’Ettifaq Lalla Meryem. Sa détermination et son talent brut l’ont rapidement fait remarquer.

À 19 ans, il rejoint le Racing Casablanca, l’un des plus anciens clubs du Maroc. Encore défenseur central à ce moment, il ne s’impose pas dans l’effectif et ne rechigne pas à être prêté pendant deux saisons. Avant de revenir au RAC et de casser la baraque. Initialement arrière gauche, sa capacité à marquer des buts l’a fait repositionner en avant-centre, une décision qui a transformé sa carrière.

Dans des propos relayés par Le360sport, le Lion de l’Atlas explique qu’il n’a pas été attaquant toute sa carrière :

Non. Je jouais défenseur, mais grâce à mon sens du but, Abdelhak Rizkallah “Mendoza” a voulu que joue en pointe. Et c’était le début de mon amour avec les cages. 

Il revient aussi sur ses débuts professionnels :

J’ai pris cette décision à 16 ans. C’était difficile au début, je faisais des petits boulots à côtés. J’ai même vendu du sel. Mais un joueur “Coach Younes” m’a appelé, et m’a demandé de laisser tomber le travail et me concentrer uniquement sur le football pour atteindre mes objectifs. 

Il signe son premier contrat de footballeur professionnel à 21 ans avec le Racing de Casablanca. Le gaucher et a été repositionné attaquant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le choix a été payant. Pour sa première saison à Casablanca, il inscrit 25 buts en 33 matchs et termine meilleur buteur de D2. En 2017, El Kaabi joue un rôle clé dans la montée du Racing en Botola à la première division marocaine.

De quoi attirer les regards. Après avoir aidé le RAC à obtenir une promotion au plus haut niveau du football marocain, il est passé au RS Berkane. Le 18 juin 2017, El Kaabi s’engage pour quatre saisons à la RS Berkane pour un montant de 1,88 million d’euros. En 29 matches toutes compétitions confondues, il trouve les filets à 16 reprises. En Coupe de la confédération africaine, ses statistiques sont éloquentes : 4 buts et une passe décisive en 6 matches. En récompense, il est sélectionné avec les Lions de l’Atlas pour le CHAN, à 24 ans. Le Maroc l’emporte et El Kaabi marque 9 fois en 6 matches.

En effet, en janvier 2018, lors de la trêve internationale, le Marocain confirme son talent davantage et ses performances lors du CHAN 2018, terminant la compétition en tant que champion, meilleur joueur et meilleur buteur. Lors de son retour, il attise la convoitise de plusieurs clubs européens, lui, qui priorise un transfert vers l’Europe. Alors qu’en compétition africaine, il atteint les quarts de finale de la Coupe de la confédération, éliminé par l’AS Vita Club, en championnat, il est finalement classé neuvième parmi les équipes marocaines du championnat.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Dès lors, sa carrière en tant que joueur professionnel est propulsée. En juillet 2018, il est valorisé à 1,75 millions d’euros. A Berkane, El Kaabi touche un salaire annuel de 32 573 euros (21 172 450 FCFA).

Départ en Chine, passage au Wydad Casablanca, Hatayspor et Al Sadd

Après le CHAN, Ayoub El Kaabi signe un contrat lucratif avec Hebei China Fortune en Chine. En effet, le 11 juin 2018, le Lion de l’Atlas s’engage pour deux saisons et demi avec le club du Hebei China Fortune pour un montant de 6 millions d’euros. Là-bas, il joue aux côtés de stars internationales comme Ezequiel Lavezzi et Javier Mascherano, améliorant son jeu et son exposition internationale. Pour le club de l’empire du milieu, il inscrit 9 buts et fournit 2 passes décisives en 28 matchs joués.

Toujours dans des propos relayés par Le360sport, il revient sur son passage en Chine :

La Chine est un pays immense, son peuple est accueillant et dans la rue on a l’impression que tout le monde est occupé, pas comme en Afrique ou même en Europe. Quant au championnat, j’ai trouvé qu’il y avait du rythme malgré la chaleur, je ne l’imaginais pas ainsi. Ma femme aussi se sent très bien ici.

J’ai envie d’apprendre, de devenir meilleur en évoluant. Une fois que je serais prêt, j’espère réaliser mon rêve de jouer dans un grand championnat européen. J’ai encore du chemin à faire. J’ai certes marqué et fait deux passes décisives, mais la chaleur me joue des tours. C’est compliqué des fois, je dois encore m’adapter au système de jeu du groupe, je ne peux pas leur imposer de jouer comme je le désire. C’est à moi de faire l’effort.

Le joueur chinois est très technique. Il se base surtout sur ça, et son sens de la passe pour créer des occasions. Au début, je croyais que le football ici ne différait pas tellement du foot africain, mais finalement si. Là-bas (au Maroc), on travaillait un peu plus physiquement. 

En juillet 2019, il est prêté au club de son pays natal, le Wydad, avec lequel il signe gratuitement en octobre 2020. Avec les Rouges de Casablanca, il joue 57 matchs et marque 35 buts, tout en délivrant pas moins de 8 passes décisives. Il termine la saison 2020/21 en champion et meilleur buteur du championnat avec 18 buts.

Il rejoint ensuite Hatayspor, en Turquie. Sa réussite perdure : 18 buts et 2 passes décisives en 32 matches pour sa découverte de la Süper Lig. En février 2023, les séismes de 2023 en Turquie et Syrie touchent Hatay et El Kaabi s’en sort sans blessures. Alors que le directeur sportif du club Taner Savut et le footballeur Christian Atsu sont retrouvés mort sous les décombres, Hatayspor fait une demande auprès de la Fédération de Turquie de football pour arrêter sa saison 2022/2023. El Kaabi est alors contraint de trouver un nouveau club.

Après une demi-saison (8 buts et 2 passes décisives en 21 matches), il rallie Al Sadd début mars et continue à avoir un rendement élevé : 6 réalisations et une passe décisive toutes compétitions confondues. Ayoub El Kaabi termine la saison en tant que troisième du championnat (derrière Al Duhail SC et Al-Arabi SC) et finaliste de la Coupe du Qatar disputée le 6 avril 2023 contre Al-Duhail SC à Doha (défaite, 0-2). Ainsi, son club se qualifie pour la Ligue des champions de l’AFC pour la saison qui suit.

Salaire et valeur marchande à cet instant : En aout 2023, Ayoub El Kaabi est valorisé à 3,5 millions d’euros. En Chine, il touche un salaire annuel de 1 628 640 euros (1 058 616 000 FCFA) lors de sa dernière saison. Un chiffre qui va baisser à 512 720 euros (333 268 000 FCFA) lors de son passage au Wydad. En Turquie son salaire passe dans un premier temps à 452 400 euros (294 060 000 FCFA) avant de revenir à 331 760 euros (215 644 000 FCFA) pour sa seconde saison.

Vainqueur de la Ligue Europa Conférence avec l’Olympiakos

Depuis ses premiers coups d’éclats avec la sélection en 2017, la carrière en club de l’attaquant est vague. De Berkane (Maroc), il est transféré pour 6 millions d’euros à Hebei (Chine). Au bout d’un an, il retrouve le Maroc par la grande porte, en prêt au Wydad Casablanca, avant d’y être définitivement lié. Puis il part découvrir la Turquie et Hatayspor, le Qatar (Al Sadd) pendant trois mois avant de poser ses valises au Pirée à l’été 2023. Le 6 août 2023, il s’engage à l’Olympiakos pour une saison. Il rejoint ainsi son nouveau concurrent et coéquipier en sélection Youssef El Arabi. Et d’enfin reperformer. Cette saison en championnat grec, Ayoub El-Kaabi, c’est 18 buts. Mais son terrain de chasse favori, c’est la coupe d’Europe.

Les poules de la Ligue Europa d’abord avec trois nouveaux buts, puis la phase finale de la Ligue Europa conférence où il affole les compteurs. En seulement huit matches depuis février, il est le meilleur buteur de la compétition avec 10 réalisations (en plus d’une passe décisive). Il a surtout enfilé le costume de sauveur de l’Olympiakos dès les huitièmes de finale retour pour renverser le Maccabi Tel-Aviv (1-4, 6-1 après prolongations). C’est encore lui qui a éclaboussé de son talent la demi-finale avec cinq buts au total face à Aston Villa (4-2, 2-0), avant de marquer le but décisif en finale le mercredi 29 mai.

De ses débuts modestes comme menuisier à Casablanca à ses exploits sur les terrains européens, Ayoub El Kaabi incarne la persévérance et la détermination. Son parcours inspire de nombreux jeunes, montrant qu’avec du travail et de la passion, il est possible de réaliser ses rêves les plus ambitieux. El Kaabi ne cesse de repousser les limites et de surprendre par son talent et sa résilience, faisant de lui non seulement un héros pour l’Olympiakos, mais aussi un modèle pour toute une génération de footballeurs marocains et au-delà.

Salaire et valeur marchande à cet instant : Meilleur buteur de Ligue Europa conférence avec 11 buts, l’attaquant Ayoub El Kaabi est aujourd’hui valorisé à 5 millions d’euros. A l’Olympiakos, il touche un salaire annuel de 1 025 440 euros (666 536 000 FCFA).

Parcours en sélection

Ayant découvert la Botola Pro à l’âge tardif de 24 ans, Ayoub El Kaabi n’a jamais été appelé avec une catégorie inférieure de l’équipe du Maroc. Joueur phare du championnat marocain à partir de la saison 2017/18 avec la RS Berkane, ses prestations ne passent pas inaperçu et il reçoit une première convocation de Jamal Sellami avec l’équipe du Maroc A’ (équipe nationale rassemblant uniquement les joueurs locaux) pour des matchs amicaux dans le cadre des préparations au CHAN 2018 qui a lieu au Maroc. Il est ensuite convoqué pour jouer le CHAN en janvier 2018 avec le Maroc et la machine ne s’arrête plus. Avec neuf buts dans la compétition, il crève l’écran et triomphe avec les Lions de l’Atlas.

Alors sélectionneur des « A », Hervé Renard le sélectionne pour la Coupe du Monde 2018, un an après ses débuts en D2 nationale. Titulaire d’entrée face à l’Iran, la marche semble trop haute. Il termine sur le banc et sa sélection prend la porte dès le 1er tour. El Kaabi joue largement le second rôle derrière Youssef En-Nesyri sous la direction de Walid Regragui.

Révélateur de l’histoire compliquée entre El Kaabi et sa sélection nationale. Depuis Hervé Renard, Vahid Halilhodzic et Walid Regragui ont pris en main l’équipe et ne comptent pas tout le temps sur lui. Il n’avait d’ailleurs pas été convoqué pour la Coupe du monde 2022 lors de laquelle les Lions de l’Atlas ont atteint la demi-finale. Alors même qu’il avait été le grand artisan de la qualification des siens lors des éliminatoires, sortant l’équipe de Regragui de quelques bourbiers.

Au total, il a marqué 22 buts en 44 matches avec le Maroc, consolidant ainsi son statut d’un des attaquants les plus talentueux du continent.

Historique des transferts d’Ayoub El Kaabi

Evolution du salaire d’Ayoub El Kaabi

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