À 33 ans, Bouna Sarr s’apprête à ranger définitivement les crampons. Sans club depuis juillet 2024, le latéral droit sénégalais n’a jamais réussi à se remettre d’une série de blessures qui ont miné la fin de sa carrière. Une issue cruelle pour un joueur qui, il y a encore quelques années, tutoyait les sommets du football européen.
De Metz à Marseille, jusqu’au Bayern Munich, son parcours laissait entrevoir une trajectoire de réussite. Pourtant, son passage en Bavière a marqué le début d’une lente descente. Voici les cinq raisons principales de ce déclin selon Africafoot.
#1 Un transfert vers un géant trop tôt ou mal choisi
En octobre 2020, lorsque le Bayern Munich recrute Bouna Sarr pour renforcer son couloir droit, le choix interroge déjà. Le joueur arrive auréolé de solides performances à l’Olympique de Marseille, mais il débarque dans un effectif ultra-compétitif, où Benjamin Pavard et Joshua Kimmich se partagent les faveurs du staff. Rapidement, Sarr devient un joueur de rotation, cantonné aux matchs de coupe ou aux fins de rencontre. Le manque de temps de jeu l’empêche de progresser et érode peu à peu sa confiance.
#2 Une série de blessures dévastatrices
Si la concurrence a freiné son élan, ce sont surtout les blessures qui ont eu raison de lui. Touché à plusieurs reprises depuis son arrivée en Allemagne, le point de non-retour est atteint le 1er décembre 2023, lorsqu’il subit une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche à l’entraînement. Malgré des mois de rééducation, l’ancien Marseillais ne retrouvera jamais son niveau. Ce coup du sort scelle presque à lui seul la fin de son aventure au haut niveau.
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#3 Une adaptation compliquée au football allemand
Le passage de la Ligue 1 à la Bundesliga a aussi mis en lumière certaines limites dans son jeu. Habitué à un rôle offensif à Marseille, Sarr a dû s’adapter à un style plus exigeant défensivement, avec une intensité physique et tactique différente. Ses qualités de percussion et de vitesse n’ont pas toujours trouvé leur place dans le système rigide du Bayern. Cette adaptation incomplète a contribué à le cantonner à un rôle secondaire.
#4 Une concurrence impitoyable au Bayern
Être défenseur au Bayern Munich, c’est faire face à une densité de talents exceptionnelle. Entre Pavard, Kimmich, Stanisic ou encore Mazraoui plus tard, Sarr n’a jamais réellement eu la possibilité d’enchaîner les rencontres pour s’imposer. Chaque retour de blessure le repoussait un peu plus loin dans la hiérarchie, jusqu’à devenir un joueur de l’ombre, oublié sur le banc.
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#5 Une carrière internationale en pointillés
Malgré la joie d’avoir remporté la CAN 2021 avec le Sénégal, sa carrière en sélection n’a jamais vraiment décollé. Avec seulement 13 sélections, Sarr n’a pas eu l’occasion d’y trouver un second souffle. Son statut de remplaçant au Bayern a fini par le priver de visibilité, et les blessures ont ensuite mis un terme à toute ambition internationale.
Bouna Sarr laisse derrière lui un palmarès enviable : trois titres de champion d’Allemagne, une Supercoupe allemande, une Coupe du Monde des Clubs et, bien sûr, une Coupe d’Afrique des Nations. Mais au-delà des trophées, c’est le sentiment d’un destin inachevé qui domine.
Son courage, sa résilience et son professionnalisme forcent le respect, mais son corps aura fini par dire stop avant lui. Une carrière brève au sommet, mais riche en leçons : celle d’un joueur talentueux, victime autant de la concurrence que des aléas du football moderne.




