En manque de confiance à Clermont mais en finissant meilleur buteur de la Ligue 1 en préparation, Sofyan Chader a décidé de quitter définitivement la France en 2022 pour la première division suisse où il excelle actuellement du côté du FC Lucerne. Récemment, l’ailier franco-algérien a accordé une interview à Africafoot et s’est confié sur sa situation actuelle en Suisse, son parcours jusqu’à présent et sur le choix de sa carrière internationale.
Pourriez-vous vous présenter au préalable pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Je m’appelle Sofyan Chader. Je suis footballeur professionnel au FC Lucerne, j’ai 23 ans et je suis Algérien par mon père et Marocain par ma mère.
Concernant ma formation, je suis passé par beaucoup de clubs. J’ai commencé depuis petit au CS Belley à côté de Lyon dans l’Ain. Après, je suis allé à Villeurbanne, dans mon quartier puis j’ai joué quelques années à l’Olympique Lyonnais.
Ensuite, j’ai joué à l’AS Duchère jusqu’au niveau senior, où j’ai joué 6 mois au FC Vaulx-en-Velin avant de signer au Clermont Foot mon premier contrat professionnel. Je suis parti en prêt au Stade Lausanne Ouchy en Suisse, en deuxième division, après avoir fini en force justement en tant que meilleur buteur de Ligue 1 en préparation avec Clermont.
Maintenant vous êtes au FC Lucerne en première division en Suisse. Comment se passe la saison ?
Ça se passe bien, c’est ma deuxième saison au club. Malheureusement, je sors de blessure, j’ai eu une lésion à la hanche qui m’a arrêté pendant un mois. Mais là je reviens pour les derniers matchs de la saison. Sinon dans l’ensemble ça va, ça se passe plutôt bien.
Comment vit-on cette période de blessure, à l’écart du groupe ? Comment est-ce que vous la gérez ?
Je le vis plutôt bien parce que j’ai mon entourage, une famille derrière moi qui me soutient. Il est vrai que c’est compliqué pour un jeune footballeur d’être blessé. C’était une petite blessure au final. Là je suis revenu avec le groupe, ça a duré un mois, mais c’est vrai que c’est la pire chose pour un footballeur.
Comment pourrais tu décrire ton style de jeu, ton style ?
Moi je suis un ailier de base, j’ai toujours joué ailier. Je suis un joueur assez percutant, qui aime bien les un contre un, assez rapide. Après, je peux jouer aussi numéro 10, j’ai une bonne vision de jeu. Donc si je devais me qualifier, je dirais un joueur assez technique.
As tu vu une différence à ce niveau là entre les clubs, le degré d’exigence, est-ce que le niveau des entraînements a été différent, je pense notamment entre Clermont Foot et l’OL ?
A l’OL, j’étais jeune, j’avais 12 ans et j’y ai joué jusqu’à mes 14 ans. Mais on va dire qu’à l’époque c’était un des centres de formation les plus réputés en Europe, il y avait quand même une exigence. C’était quand même super dur, on nous faisait ressentir une certaine pression, concurrence.
Ce sont des choses qui nous font prendre de la maturité très très vite. Quand on te dit que sur tous les joueurs il n’y en a qu’un qui va finir pro, ça met une certaine pression à 12 ans et ça nous montre aussi l’exigence d’un club comme l’Olympique Lyonnais à l’époque où j’y étais. Ca doit être pareil je pense aujourd’hui, mais maintenant, le monde professionnel c’est toute une autre histoire, ça devient un métier.
Donc, quand on a 19 ans ou 20 ans et qu’on sort d’un club amateur, ça fait bizarre de s’entraîner tous les jours, d’avoir une certaine exigence, des rendez-vous, ça devient un métier tout simplement, et après on apprend, j’apprends encore aujourd’hui le métier.
Quels sont les objectifs à terme que tu t’es fixé ?
Mon contrat expire en 2025. Donc mes objectifs à terme, c’est d’évoluer dans les plus hauts niveaux, de jouer dans les meilleures équipes du monde, les meilleures compétitions, surtout d’Europe, comme tout footballeur je pense. La sélection algérienne est aussi un objectif.
Côté club, l’objectif cette année c’était de se qualifier dans les six premières places pour éventuellement faire les barrages et jouer une compétition européenne l’année prochaine. On a essayé cette année de jouer l’Europe, mais malheureusement on s’est fait éliminer en Conférence Ligue en barrages.
Tu me parlais justement de la sélection algérienne, tu as déjà eu des contacts avec la sélection ?
Pas que je sache, je ne vais pas inventer des choses. Pour le moment, non. Je n’ai pas envie de dire qu’ils me connaissent ou quoi, donc je préfère dire que je n’ai pas eu de contacts concrets tout simplement.
Jj’imagine que tu as vécu la CAN évidemment au début d’année. Comment as tu vu cette sélection algérienne ? Qu’est-ce qu’il faudrait modifier ou améliorer ?
Comme vous venez de le dire, un renouveau express est en train de se passer petit à petit. On voit l’arrivée d’un nouveau sélectionneur qui a tout de suite pris de nouveaux binationaux. Il a fait des choix. On voit un renouveau des jeunes, une confiance plus accrue aux jeunes, à la nouvelle génération qui s’installe et qui est talentueuse. Je pense que c’est le secret.
A qui voudrais tu ressembler ? Un joueur sur lequel tu prends exemple?
Quand j’étais jeune, j’ai été bercé par le Bayern Munich de l’époque de Robben et Ribéry. C’est d’ailleurs pour cela que mon choix s’est porté vers le FC Lucerne qui est en Suisse allemande, donc ça parle allemand, c’est un peu cette mentalité allemande que je recherchais. Donc on va dire qu’en tant qu’ailier, celui qui m’a inspiré, c’est Ribéry.
Justement, le FC Lucerne comme tu dis est côté allemand. Comment s’est passée l’intégration dans le club ? C’était ta première expérience à l’étranger.
Franchement top, je suis très content d’être ici, la vie est superbe en termes de qualité de vie, de confort. Et les gens sont super agréables. J’ai été très bien accueilli, en parlant on m’a bien accueilli, franchement c’est une belle expérience et je suis heureux ici.
Donc tu t’y vois à long terme ? Justement, tu as déjà eu peut-être des intérêts d’autres clubs ?
Il y a toujours des intérêts de clubs qui suivent, mais pour l’instant on va dire rien de concret. Il n’y a pas eu d’offre. Le mercato n’est pas ouvert. Il y a eu des discussions, mais rien de concret.
Comment compares tu le football suisse avec le football français ? Quels sont les avantages, les inconvénients ?
Le championnat suisse a beaucoup évolué depuis que je suis arrivé. On peut voir notamment des clubs comme le FC Bâle l’année dernière qui élimine Nice en demi-finale de Conférence League. Tout ça pour dire que c’est un championnat différent, avec beaucoup de joueurs de qualité un championnat super intéressant pour les jeunes joueurs, pour des tremplins vers l’Allemagne, la France. C’est un bon championnat qui a de l’avenir.
Si je dois le décrire, je trouve que c’est un championnat assez technique et moins physique qu’en France. Dans l’Hexagone, c’est beaucoup plus physique, plus présent. En Suisse, c’est beaucoup plus posé, plus technique, plus un jeu qui me convient. C’est un championnat où je peux m’exprimer.
C’est marrant parce qu’en fait ça colle un petit peu pas mal aussi avec Ismaël Gharbi du PSG qui est actuellement à Lausanne, qui a aussi un côté très technique et qui sûrement se plaît là-bas. vous vous êtes rencontré ?
Bien sûr, on a déjà joué ensemble en tant qu’adversaire. C’est malheureusement là où je me suis blessé, où j’ai fait ma lésion à la hanche contre son équipe. C’est d’ailleurs mon ancien club aussi. J’ai été prêté là-bas une année quand j’étais à Clermont.