Africafoot a eu le plaisir de s’entretenir avec Zidane Banjaqui, joueur international de la Guinée Bissau et évoluant au Portugal à Mafra.
En fin de contrat le 30 juin prochain dans le club portugais, le jeune milieu de terrain de 24 ans nous a évoqué ses souhaits pour l’avenir, tout en revenant sur son parcours.
Un an après une saison à Mafra comment vas-tu ?
C’était compliqué car j’ai subi une blessure au ménisque interne en début de saison. J’ai dû m’arrêter durant sept mois. Mais avant la blessure, ça allait bien. Je jouais, c’était bon pour moi car je disposais de temps de jeu, de pratiquer mon football
Comment as-tu traversé cette période ?
C’était compliqué car je voulais jouer, je voulais revenir sur le terrain. J’ai mentalement dû lutter. Quand je suis revenu, j’ai marqué et j’ai pu aider l’équipe à gagner le match (contre Leixoes, victoire 2-0 ndlr). Mais c’était compliqué car je voulais disposer de plus de temps de jeu. Mais c’est difficile de revenir après une aussi longue période d’absence.
On a entendu parler de contacts au Portugal ou en France pour la saison prochaine ?
Mon contrat se termine fin juin. Je dois voir où je vais jouer car j’ai besoin de jouer. Je veux jouer. Quelques clubs au Portugal m’ont contacté, mais je souhaiterais tenter ma chance en France, en Espagne. Je voudrais vraiment aller jouer hors du Portugal pour voir comment ça joue là-bas.
Jouer à l’étranger ne t’inquiète pas ? Du point de vue de l’adaptation dans un pays avec une nouvelle langue ?
Pas spécialement. Avant, j’ai pu jouer en jeunes des tournois internationaux, où j’ai vu comment ils jouaient en Espagne, en Allemagne, au Mexique, même en Chine. J’aimerais tenter quelque chose de nouveau.
Il est normal de s’adapter tout le temps, y compris quand tu joues au Portugal, quand tu changes de club. Tu dois t’adapter aux règles, aux différents styles de jeu. Pour moi, s’adapter n’est pas un problème. Je parle anglais, je comprends le français mais je ne le parle pas.
Tu peux jouer en tant que milieu offensif ou sur les ailes. Quel poste préfères tu le plus ?
J’aime bien jouer milieu offensif. La possession est un style de jeu qui me plaît. Avoir le ballon est important pour moi.
Peux tu nous dire d’où tu viens et comment tu as commencé le football ?
Je suis né au Portugal, mais mes parents sont originaires de la Guinée-Bissau. J’ai commencé à jouer dans le club à côté de chez moi, le Real Massama, club où a fait ses débuts le grand Nani, ancien joueur de Manchester United.
J’ai eu par la suite les bases en jouant au Sporting puis un peu au Benfica. J’ai ensuite rejoint le SC Mirandela. De là j’ai intégré le Desportivo Aves, où j’ai fait mes premiers pas en première division. Mais malheureusement, le club a été relégué pour des problèmes financiers. Il y a eu ensuite Casa Pia puis Mafra pour finir.
On sait que le Benfica dispose d’une forte culture foot, d’une identité de jeu. Il en est de même au Sporting. Facile à s’adapter ?
Au Sporting c’était plus simple. J’avais mes amis, j’étais plutôt timide à l’époque. Mais le style de jeu était sympa. Au Benfica, c’était compliqué au début car c’était plus exigeant. Mais on voit maintenant le résultat avec des joueurs qui explosent comme Ruben Dias, Gonçalo Ramos, Florentino…
Tu as joué en équipe nationale en juin dernier contre Sao Tomé, marquant un but et fait une passe décisive. C’était incroyable j’imagine ?
C’était super. J’étais si heureux car c’était mes débuts en sélection. J’étais très anxieux mais très heureux de jouer pour mon pays, devant mes parents, mes amis.
Tu n’as jamais pensé jouer pour le Portugal ?
Au début, j’ai joué avec les U15-U16 de la sélection portugaise en session d’entrainement, mais à partir des U20, le Portugal ne m’a plus contacté contrairement à la Guinée-Bissau. Donc le choix s’est fait.
Le prénom Zidane, c’est en lien avec le joueur français ?
Oui. Mes parents voulaient au départ utiliser le nom de Pedrag Mijatovic, l’ancien attaquant du Real Madrid. Mais ma mère ne savait pas comment prononcé le nom. Donc ils ont ouvert un livre de la Coupe du monde 98 et ils sont tombés sur Zidane.