La valeur marchande des joueurs tunisiens sur le marché des transferts a considérablement diminué au cours de la dernière décennie, marquant la fin d’une époque dorée qui avait commencé en 2004 avec le premier sacre de l’histoire de la Tunisie, le titre de la Coupe d’Afrique des Nations.
Cette période faste a également été marquée par la participation de la Tunisie à trois éditions de la Coupe du Monde : 2006, 2018 et 2022. Africafoot a préparé cette conversation avec l’ancienne star du football tunisien Radhi Jaïdi, qui détient le record du nombre de matchs disputés avec les Aigles de Carthage.
Jaïdi a également eu une expérience professionnelle en Premier League anglaise avec Southampton entre 2009 et 2012. Interrogé sur les raisons de la baisse de la valeur marchande des joueurs tunisiens, l’ancien capitaine des Aigles de Carthage a déclaré :
Depuis Tarak Dhiab en 1977, aucun joueur tunisien n’a remporté le Ballon d’Or africain. Cela témoigne de la baisse du niveau et de la valeur des joueurs tunisiens. Il faut donc aspirer à atteindre les plus hauts niveaux, ce qui nécessite une programmation et une préparation adéquates pour développer les joueurs.
Malheureusement, il y a actuellement une pénurie de talents, et nous devons préparer des joueurs capables de jouer à un niveau élevé avec les grands clubs européens. Cela les aidera non seulement à concourir pour des récompenses individuelles, mais aussi à augmenter leur valeur sur le marché.
Dernièrement, il est étonnant de constater que les transferts de joueurs tunisiens vers les championnats européens se sont raréfiés. Interrogé à ce sujet, Radhi Jaïdi pointe du doigt les problèmes liés au club formateur des joueurs locaux :
Franchement, personnellement, je plains les joueurs tunisiens locaux. En tant que joueur local, j’ai débuté ma carrière au club du Stade Gabésien, puis j’ai joué avec l’Espérance Tunis avant de partir en Europe. Je me pose plusieurs questions sur la situation des joueurs évoluant dans le championnat tunisien, compte tenu du manque d’infrastructures adéquates et des conditions appropriées pour la pratique sportive.
Il y a également une absence de spécialistes et de professionnels pour les aider à développer leurs capacités, à passer à un niveau supérieur et à participer à des tournois plus importants.
Enfin, l’ancien international tunisien a également abordé le sujet sur le niveau des joueurs tunisiens évoluant en Europe qui subit des variations importantes, ce qui soulève des questions quant aux raisons de cette instabilité :
Il y a des joueurs qui évoluent dans les ligues européennes, mais ils doivent aussi travailler dur, relever leurs ambitions et accepter tous les défis sans abandonner rapidement. Cela signifie qu’ils doivent profiter de l’opportunité qui leur est donnée lorsqu’ils jouent avec une équipe européenne. Ils ne doivent pas se contenter d’une ou deux saisons avant de partir dans les ligues des pays du Golfe.
À mon avis, de tels choix mettent fin prématurément à la carrière d’un joueur. Il ne fait aucun doute que le haut niveau se trouve actuellement en Europe, malgré le récent départ de certaines stars vers les ligues du Golfe ou d’Amérique.