Depuis qu’il a rejoint le club de Los Angeles FC, l’attaquant international gabonais Denis Bouanga (31 ans, 51 sélections, 16 buts) semble totalement épanoui. Un constat que partage, dans une interview question-réponse à Africafoot, Patrice Neveu, l’ancien sélectionneur des Panthères du Gabon (2019 à 2023), lequel suit de près les performances de son ex-joueur, qui s’apprête à disputer avec son équipe un barrage de Coupe du monde face au Nigeria le 13 novembre à Rabat (Maroc).
Quelle analyse faites-vous de l’année 2025 de Denis Bouanga ?
Elle est très positive. Je m’intéresse à ses performances en club comme en sélection nationale gabonaise. En MLS, ses statistiques sont vraiment impressionnantes. Il en est à vingt-six buts et neuf passes décisives. Et avec les Panthères, il se montre également efficace, puisqu’il a marqué à huit reprises lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Je regarde régulièrement ses matches, ou au moins les résumés, et franchement, il m’impressionne.
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Il avait quitté la France et Saint-Étienne, alors en Ligue 2, en août 2022, pour signer à Los Angeles. Aviez-vous été surpris par son choix ?
D’abord, je n’avais pas été étonné qu’il quitte la France, et donc Saint-Étienne. Il semblait avoir perdu sa joie de jouer. J’avais eu l’impression qu’il souhaitait partir, vivre autre chose. Je ne sais plus vraiment qui s’était intéressé à lui à cette époque, mais son choix de rejoindre la MLS américaine semblait finalement assez logique. Pour moi, c’était un bon choix de carrière.
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Pourquoi ?
Je pense qu’il avait fait le tour en France. Le championnat américain est bien meilleur qu’on ne le pense. Il y a de bons joueurs de tous les pays, des stades modernes, de l’ambiance et un certain sens du spectacle. Denis Bouanga, je l’imaginais davantage aux États-Unis qu’en Arabie saoudite, par exemple. J’ignore si des clubs saoudiens s’étaient manifestés il y a trois ans. Mais pour être bien, pour donner le meilleur de lui-même, Denis a besoin d’un environnement où il se sent à l’aise. Et c’est le cas à Los Angeles.
Qu’avez-vous remarqué de significatif depuis qu’il joue en MLS ?
Comme je vous l’ai dit, c’est un bon championnat. Dans son club, il a joué avec Olivier Giroud, il joue toujours dans la même équipe qu’Hugo Lloris, et il croise tous les week-ends d’excellents footballeurs, Lionel Messi en tête. Le championnat américain est moins physique que la Ligue 1 française, par exemple. Denis Bouanga s’est bonifié dans de nombreux domaines. Devant le but, il est encore plus adroit, il sait faire le bon choix, et cela se voit au niveau de ses passes décisives. C’est un joueur intelligent, qui sent bien le jeu. Il a aussi l’avantage d’être doué techniquement et d’avoir un bon jeu de tête.
Et en ce qui concerne son travail défensif ?
Là aussi, il s’est amélioré. Il est encore plus généreux dans l’effort. Physiquement, il est plus affûté, ce qui lui permet de faire ce travail défensif. Il est parti à 27 ans, il en a 31 aujourd’hui, il a progressé depuis qu’il est aux États-Unis. Et je pense qu’il va continuer à s’améliorer.
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Pour quelles raisons ?
Ce n’est pas un joueur qui a commencé à faire parler de lui à 18 ou 19 ans. Il n’est pas passé par un centre de formation. À Lorient, où il a débuté chez les professionnels, il a joué en réserve, un peu en Ligue 1, puis en Ligue 2. Il est parti à Strasbourg en National, puis a rejoué en L2 à Tours avant de découvrir la Ligue 1 à Nîmes à 24 ans. Il a connu la relégation en L2 avec Saint-Étienne. Parfois, il a traversé des moments difficiles. C’est pour cela qu’il a, selon moi, une certaine marge de progression.
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L’imaginez-vous revenir en Europe ?
Pourquoi pas ? Il a le niveau pour, c’est une certitude. Il a progressé aux États-Unis. Il pourrait sans problème trouver un club du Top 5 européen. J’ignore évidemment quelles sont ses intentions. Comme je l’ai dit, Denis a besoin d’un environnement favorable pour être au maximum. En ce moment, il vit dans un pays et une ville où il doit être heureux. Il a une qualité de vie, il joue dans un bon championnat, je ne pense donc pas qu’il envisage à court terme de quitter les États-Unis.
Le verriez-vous revenir en France ?
Pas forcément. Il en est parti parce qu’il ne s’y sentait plus assez bien. Je ne sais pas s’il a envie d’y rejouer. Il y a un championnat où je verrais bien Denis Bouanga poursuivre sa carrière s’il décide de revenir un jour en Europe, c’est celui d’Espagne, pour le football qu’on y pratique, mais aussi pour le contexte général.
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