Ouagadougou, la chaleur en étendard : 37… 40 degrés à l’ombre. Et pourtant, sous ce soleil de plomb, tous les regards convergent vers le stade municipal de la capitale. Pas pour un match de gala ni un derby sous haute tension, mais pour le TalentMax Youth League, un tournoi de détection qui, en seulement quatre éditions, s’est imposé comme un carrefour incontournable des espoirs du football africain.
À la manœuvre ? Salomé Compaoré, agent de joueurs et infatigable bâtisseur de rêves en crampons. Dans le cadre de notre série d’articles #ParoleAuxAgents, il nous raconte ce qui l’anime à porter un événement d’une telle envergure.
Du 14 au 17 avril 2025, la pelouse du stade municipal de Ouagadougou a vibré au rythme des jeunes talents venus du Burkina Faso, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, et d’ailleurs sur le continent. Vingt équipes, 23 matchs — au lieu des 20 initialement prévus — signe d’une passion débordante et d’un potentiel énorme. Sur le bord de la pelouse, une quinzaine de recruteurs, carnet et stylo à la main, scrutent les futurs cracks en quête d’un essai… ou d’un contrat pro.
À propos de leur présence, Salomé Compaoré confie, un sourire en coin :
Pour les faire venir, tout est une question de réseau. On leur a expliqué les objectifs du tournoi, certains connaissaient déjà. Tout le monde cherche des pépites. Et des pépites, il y en avait.

Pour le fondateur du TalentMax Youth League, ce tournoi dépasse de loin le simple rendez-vous annuel. Son ambition : en faire un camp de référence en Afrique, un rendez-vous incontournable du calendrier des recruteurs internationaux. Mais une telle ambition exige des moyens. Beaucoup de moyens.
Organiser un événement comme celui-ci demande un gros investissement. Mon objectif, c’est que TalentMax devienne une référence continentale. Le jour où des jeunes passés par ici joueront à Liverpool, au Real Madrid ou à Manchester City, les recruteurs n’auront plus besoin d’invitation. Pour l’instant, on fait avec les moyens du bord. Être agent, c’est un pari sur l’avenir, mais nous croyons en notre vision.
Et les premiers résultats sont là. Rachid Gnanou (IF Gnistan, Finlande), Salif Tiettéta (SCR Altach, Autriche), Assane Ouedraogo (Crown Legacy, USA) … tous sont passés par TalentMax, aujourd’hui devenus professionnels. Une success-story qui se n’écrit pas à pas : zéro recruteur pour la première édition, un seul pour la deuxième, trois pour la troisième… et cette année, ils étaient près de quinze. Une progression fulgurante portée par la foi et la ténacité d’un homme.
Le métier d’agent, pourtant, est loin d’être un long fleuve tranquille.
C’est un univers passionnant, mais la difficulté majeure, c’est le réseau. Peu importe ta motivation, sans connexions, c’est compliqué. Et il faut aussi avoir le joueur. Car c’est lui qui fait la valeur de l’agent. Quand il est très bon, ce sont les clubs qui appellent. Quand il est moyen, c’est toi qui dois courir après les coachs.

Une vérité que Salomé Compaoré connaît bien. Lui qui parcourt inlassablement les terrains poussiéreux et les tribunes clairsemées à la recherche du prochain prodige.
Pour la prochaine édition, il espère attirer encore plus d’équipes venues de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Mali, du Sénégal… et d’autres coins du continent.
Ici, les rêves rencontrent les opportunités. Le TalentMax, ce n’est pas juste un tournoi. C’est une rampe de lancement. Un laboratoire de talents. Une passerelle vers l’Europe.
Et surtout, l’œuvre d’un homme qui croit dur comme fer que le Burkina Faso peut, lui aussi, produire des stars mondiales.
Dans notre série d’articles #ParoleAuxAgents, à lire également : Salif Tiecoura Kone dévoile des anecdotes d’agent.