Derrière les projecteurs des stades de football, il y a des hommes et des femmes africains qui travaillent aussi dur pour faire bouger les lignes. Romuald Eteki est l’un d’eux. Intermédiaire sportif de profession, il a une expérience riche et variée dans le monde du football.
Dans une interview exclusive accordée à Africafoot, dans le cadre de la série d’articles #ParoleAuxAgents, Romuald Eteki nous parle de son parcours, de ses expériences et de ses projets de carrière.
#1 Présentation et ambitions
Bonjour, je m’appelle Romuald Eteki. J’ai travaillé pendant plusieurs années en tant qu’intermédiaire sportif, notamment en collaboration avec l’agence PromoEsport, basée en Espagne, qui a à sa charge des joueurs comme Carlos Soler (West Ham) ou Paul Akouokou (Lyon).
Actuellement, je suis à mon propre compte et je travaille pour développer un réseau pour pouvoir faire intégrer les joueurs africains dans les championnats de Géorgie et d’Arménie qui sont en plein essor.
#2 Transfert le plus important
Lorsque je collaborais avec PromoEsport, j’ai eu la chance d’être impliqué dans plusieurs transferts internationaux, notamment celui de Paul Akouokou du Betis Séville à l’Olympique Lyonnais ou encore de Yan Eteki de Grenade à Casa Pia.
Le football est un monde opaque et y pénétrer est vraiment complexe, car il y circule de très fortes sommes d’argent. Cependant, le transfert sur lequel j’ai travaillé qui m’a le plus marqué est celui de Yan Eteki à Noah FC le dernier mercato d’été, car j’y ai été principalement impliqué, mais aussi parce que j’ai pu constater les efforts qu’un club est prêt à faire lorsqu’il veut vraiment un joueur.
Les négociations étaient vraiment tendues, car il y avait plusieurs autres offres sur la table, soit plus prestigieuses sportivement (notamment en Ligue 1), soit financièrement (dans le Golfe). Il était donc compliqué de convaincre le joueur de croire en ce projet. Le club a fait beaucoup d’efforts et, au final, ça s’est fait.
#3 Opération de transfert

Le transfert d’un joueur est une entente tripartite entre le club vendeur, le club demandeur et le joueur et ses représentants. La négociation est généralement initiée par le club demandeur qui doit se mettre d’accord d’abord avec le joueur sur les conditions du contrat (durée, salaire, avantages) et ensuite avec le club vendeur (indemnisation financière). Il y a plusieurs subtilités qui seraient plutôt longues à détailler, mais si les trois parties ne sont pas d’accord, il est presque impossible de réaliser le transfert.
#4. Expérience sur le continent africain
Je n’ai pas eu la chance de beaucoup travailler avec des joueurs locaux, car mon réseau visait essentiellement des joueurs déjà professionnels. Au Cameroun, j’ai pu collaborer avec l’international camerounais Man Ykre qui était joueur de Colombe à l’époque et sortait fraîchement du CHAN.
J’ai également participé au transfert de l’ancien attaquant du Canon de Yaoundé, Kevin Assiga, vers le FC San Pedro en Côte d’Ivoire. Mais comme j’ai dit au début, je suis actuellement en train de développer un réseau qui pourrait me permettre de faire intégrer les jeunes joueurs aux championnats géorgiens et arméniens.
#5 Difficultés rencontrées dans le métier
Dans ce métier, il y a beaucoup de difficultés. Le milieu du football est très opaque et, vu les sommes importantes qui sont en jeu, il y a énormément de mesquineries.
Que ce soit de la part des joueurs, d’autres agents ou même des dirigeants de clubs, c’est une industrie complexe et difficile à naviguer. Les 90% qui se passent en dehors du terrain sont souvent beaucoup moins drôles que les 10% qui se passent sur le terrain.
Dans notre série d’articles #ParoleAuxAgents, à lire également : Hicham Smime dévoile quelques secrets de son métier.