À la suite du sacre historique de l’équipe du Maroc en Coupe du monde U20, après sa victoire 0-2 en finale face à l’Argentine dans la capitale chilienne, Santiago, le site Africafoot a réalisé une interview exclusive avec Mohamed Oustad, ancien joueur du Raja Casablanca et l’une des figures les plus reconnues dans la détection et la formation de talents en Afrique du Nord.
Dans cet entretien, Oustad a présenté son analyse technique des cinq joueurs africains qui ont particulièrement attiré l’attention lors de cette édition du Mondial des jeunes. À travers ses analyses, Oustad met en lumière les aspects techniques, tactiques et mentaux qui distinguent ces joueurs.
#1 – Othmane Maamma (Maroc)
Pour Oustad, Othmane Maamma incarne la maîtrise du tempo : capable de dicter le rythme, de vaincre les adversaires par sa vision de jeu et de passer d’une phase défensive à une phase offensive avec fluidité.
Parmi ses atouts : la capacité à recevoir le ballon sous pression, à lancer des « switchs » (passer du flanc gauche au flanc droit) ou à effectuer des passes entre les lignes.
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Oustad souligne également son double rôle : non seulement initiateur offensif, mais aussi acteur défensif lorsque l’équipe en a besoin. Ce type de polyfonctionnalité est un atout majeur pour les jeunes joueurs à l’ère moderne.
#2 – Yassir Zabiri (Maroc)
Yassir Zabiri est qualifié par l’expert comme le « finisseur » : il sait se placer, se démarquer, exploiter les espaces et conclure avec efficacité. Oustad s’attarde sur son objectif direct, sa capacité à tirer les coups francs ou à suivre les secondes balles.
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Mais au-delà de sa finition, il apprécie sa maturité tactique : même jeune, il s’intègre au système collectif, comprend les mouvements offerts, se replie parfois, joue pour l’équipe. Un mélange rare entre instinct de buteur et intelligence de jeu. Meilleur buteur du Mondial U20, le profil de Yassir Zabiri intéresse le SL Benfica, comme révélé en exclusivité par Africafoot.
#3 – Mohamed Abdallah Ali (Égypte)
Oustad évoque Mohamed Abdallah comme « l’ailier moderne » : rapide, capable de changer de direction, de dribbler dans les petits espaces et de combiner avec ses coéquipiers.
Il précise que, malgré son rôle offensif, Abdallah possède une faculté à revenir défendre, à participer au pressing, ce qui est essentiel dans le football contemporain.
Enfin, Oustad rappelle que l’expérience dans un tel tournoi lui donne un avantage psychologique : il a montré qu’il pouvait « se mettre en lumière », un signe important pour les recruteurs.
#4 – Daniel Bameyi (Nigeria)
Dans cette catégorie, Oustad insiste sur la solidité défensive de Daniel Bameyi : bon placement, lecture anticipée des trajectoires, sang-froid dans les matchs cruciaux.
Il remarque que le jeune Nigérian n’est pas seulement un défenseur réactif, mais aussi un chef d’orchestre du bloc arrière.
Oustad ajoute que, pour un défenseur, la capacité à relancer proprement, à initier le jeu depuis l’arrière, fait la différence aujourd’hui. C’est un profil hybride qu’il juge très prometteur.
#5 – Mfundo Vilakazi (Afrique du Sud)
Enfin, Oustad présente Mfundo Vilakazi comme « le lien précieux entre milieu et attaque » : à l’aise pour circuler, trouver des passes entre les lignes et participer aux phases de transition rapide.
Il apprécie particulièrement le calme du joueur, sa capacité à ne pas précipiter le jeu, à attendre le bon moment pour déclencher ou combiner. C’est la qualité d’un joueur déjà mature pour son âge.
Analyse transversale et implications
Mohamed Oustad insiste sur plusieurs critères communs qu’il a identifiés :
Polyvalence et adaptabilité : les cinq joueurs peuvent évoluer dans différentes positions ou rôles.
Intelligence de jeu : savoir quand accélérer, ralentir, combiner ou se replier.
Mentalité compétitive : ils ont tous brillé dans des moments forts du tournoi, ce qui démontre qu’ils peuvent gérer la pression.
Projet de développement clair : leur trajectoire doit être encadrée, structurée et accompagnée du bon soutien pour qu’ils ne soient pas de simples « flashs », mais des joueurs installés.
Oustad rappelle enfin que ce type de révélations africaines est le fruit d’un travail de fond : infrastructures, académies, encadrement technique local. Il se montre confiant quant à l’avenir du football africain.
L’entretien avec Mohamed Oustad permet de dresser un portrait technique riche des jeunes générations africaines qui explosent à la FIFA U20 World Cup. Ces cinq joueurs – Maamma, Zabiri, Ali, Bameyi et Vilakazi – incarnent le dynamisme, le talent et l’ambition du continent. Et selon Oustad, leur avenir dépendra autant de leur accompagnement que de leurs compétences.