Actuel entraîneur des gardiens de but du Horoya AC et de l’équipe nationale de la Guinée, Kemoko Camara (49 ans) a marqué son époque. Il fut d’ailleurs l’un des rares gardiens de but guinéens à avoir quitté son pays pour connaître un parcours de globe-trotter à travers le monde.
Il a évolué en Belgique, en Israël, en Afrique du Sud et en Écosse, avant de décider de rentrer au bercail pour poursuivre sa carrière avec le Horoya AC. Dans cet entretien exclusif accordé à Africafoot, pour la série d’articles #HistoiresAfrique, il nous raconte son parcours et quelques anecdotes sur ses différents transferts.
Kemoko Camara, qui était loin d’imaginer qu’il allait bientôt poursuivre sa carrière en Europe, se souvient encore :
J’ai commencé dans un club de 2e division en Guinée au SOGEAG. C’est à la suite d’une rencontre contre l’AS Kaloum, au stade du 28-Septembre de Conakry, au cours de laquelle j’ai fait beaucoup d’arrêts qu’ils sont venus me chercher.
Le lendemain, je vois les dirigeants de l’AS Kaloum débarquer chez moi, comme s’ils venaient voir un Président de la République, avec de grosses voitures. Ils ont déposé à l’époque 300 000 NFG en famille et j’ai rejoint le club. Quand j’arrivais à l’ASK, j’étais presque le quatrième gardien et le plus jeune du groupe. Mais, je me suis battu pour faire ma place… Il y a un joueur qui m’a menacé de ne pas venir aux entraînements, mais mon entraîneur m’a rassuré. Il venait me chercher à la maison et me déposait après chaque entraînement.
J’ai commencé à m’imposer et nous avons même disputé une finale de la Coupe CAF contre les Tunisiens de l’Étoile du Sahel en 1995. Nous avions fait match nul à l’aller à Conakry 0-0, avant de perdre au retour 1-2.
Convoqué en équipe nationale olympique, il participe aux Jeux africains de 95 au Zimbabwe. Il participe ensuite à la Coupe d’Afrique des Nations 1998 organisée au Burkina Faso. Il a expliqué :
J’ai été à la CAN 98 au Burkina Faso, en tant que troisième gardien. Mais, après la blessure du gardien titulaire, j’ai fait mon entrée en jeu. Nous étions menés 2-0 par le Cameroun, mais nous sommes parvenus à revenir à la marque.
J’ai réalisé plusieurs gros arrêts face à de grands joueurs comme Alphonse Tchami, Pierre Womé, Patrick Mboma, Marc-Vivien Foé… Après cette compétition, il y a Salam Sow qui me dit qu’un club est venu me voir. J’étais étonné car je n’avais disputé que ce seul match contre le Cameroun.
C’est comme ça que j’ai signé pour KRC Harelbeke équipement pour le transfert. J’étais en concurrence avec le gardien de but titulaire à l’époque de la Belgique. Je n’ai pas tenu car je suis arrivé en novembre et il faisait très froid. Je suis retournée en Guinée pour ensuite repartir en mi-mars et j’ai commencé à m’imposer. J’ai passé quatre années là-bas avant de rejoindre Israël, Hapoël Bnei Sakhnin. J’ai même marqué un but au cours de la saison et j’ai été désigné Meilleur gardien du championnat.
Par la suite, Kemoko Camara va poursuivre son ascension dans sa carrière et changera plusieurs fois de clubs à travers différents pays (Israël, Afrique du Sud, Écosse, France), avant d’être freiné par la disparition de sa femme, qui lui lève l’idée de continuer.
Ce qui le pousse à revenir au bercail. Aujourd’hui, il s’est même reconverti en entraîneur des gardiens de but. Kemoko Camara a fait savoir :
Après Israël, j’ai signé un contrat avec le club sud-africain d’AmaZulu. J’ai passé une saison. Ensuite, un agent m’a proposé un essai en Écosse. J’ai passé une saison. Ensuite, un agent m’a proposé un essai en Écosse. Je suis parti et après un seul match, Dundee United m’a recruté.
Après avoir perdu la finale de la Coupe nationale, j’ai décidé de retourner au pays. J’ai perdu ma femme et je n’ai pas pu tenir le coup, et je suis rentré au pays pour jouer avec le Horoya AC… Aujourd’hui, je me suis reconverti comme entraîneur des gardiens de but.
N’hésitez pas à lire les articles de notre série #HistoiresAfrique, notamment le Top 3 des anecdotes de transferts de joueurs sénégalais.