Considéré à l’époque comme l’un des meilleurs talents du Centre Salif Keïta (CSK), après la génération de Seydou Keïta, Mahamadou Diarra « Djila », Dramane Coulibaly « Scifo » ou encore Alfoussene Karambé, le milieu offensif international malien Aboubacar Ibrahim Toungara, alias « Toung Toung », devait signer son premier contrat professionnel avec l’AS Saint-Étienne en 2015.
Malheureusement, le joueur, alors âgé de 21 ans, n’était pas d’accord avec son président Salif Keïta « Domingo », qui ne souhaitait pas qu’il signe chez les Verts pour ensuite être laissé de côté. Cette histoire de transfert avorté à l’AS Saint-Étienne a marqué un tournant décisif dans la carrière d’Aboubacar Ibrahim Toungara, qui a dû prendre la décision radicale de quitter le Centre Salif Keïta pour prendre son destin en main.
Dans le cadre de sa nouvelle série d’articles #HistoiresAfrique du mois de décembre, le joueur de 30 ans s’est confié à Africafoot et est revenu sur cet épisode :
Nous étions deux à entrer à l’ambassade pour le voyage à Saint-Étienne. Nous avions tous les deux 18 ans. C’était entre 2012 et 2013, Mohamed Keïta « Valdo » et moi. Malheureusement, nous n’avons pas pu obtenir le visa. Nous sommes restés dans cette situation jusqu’en 2015. J’avais alors 21 ans et j’ai finalement réussi à rejoindre la France, après avoir obtenu mon visa. Je suis arrivé à Saint-Étienne en 2015. Ils m’ont intégré à l’équipe réserve. J’ai joué là-bas de fin décembre à janvier. Je n’ai pu faire que quatre séances d’entraînement avec la réserve, car il y avait beaucoup de neige sur les pelouses. Nous avons effectué trois entraînements sous les hangars.
Après une semaine d’essai à l’AS Saint-Étienne, un club mythique marqué par l’empreinte de feu Salif Keïta « Domingo », le jeune Aboubacar Ibrahim Toungara est rentré au bercail en attendant la suite :
Une semaine plus tard, je suis rentré au pays. Ils ont ensuite appelé le président Salif Keïta pour discuter des prochaines étapes. Ils ont expliqué que je ne pouvais pas rester avec l’équipe réserve, car j’avais atteint les 20 ans. Ils ont proposé un contrat professionnel où je resterais au Mali. Salif Keïta n’était pas d’accord avec cette proposition, car il disait que même s’ils me faisaient signer immédiatement un contrat pro, ils n’allaient pas me faire jouer dans l’immédiat. Il m’a alors dit qu’il allait m’envoyer à l’AJ Auxerre. Mais moi, je voulais personnellement partir à Saint-Étienne.
Enfin, l’actuel joueur du Cheonan City a raconté comment cette décision d’avoir refusé l’AJ Auxerre a bouleversé le cours de sa carrière :
Salif n’était pas d’accord avec ce choix et conseillait plutôt l’AJ Auxerre. Après cela, nous n’avons pas pu trouver de terrain d’entente et j’ai décidé de quitter le CSK. J’ai commencé à discuter avec d’autres clubs comme le Djoliba AC et, au même moment, un club marocain m’a contacté. C’est ainsi que j’ai rejoint le Maroc. Là-bas aussi, il y a eu beaucoup de discussions avant que je signe avec le CA Khénifra. J’ai brillé avec ce club et après une saison, le FAR Rabat m’a recruté. Je suis resté quatre saisons avec le FAR avant de rejoindre la Bulgarie, où j’ai signé avec Beroe, puis Arda Kardzhali. Depuis mars 2024, je suis arrivé en Corée du Sud. J’ai d’abord évolué aux Suwon Bluewings et maintenant à Cheonan City.
N’hésitez pas à lire les articles de notre série #HistoiresAfrique, notamment L’altercation qui a coûté une place au Bayern Munich à Rigobert Song.