Depuis son plus jeune âge, Ohad Cohen s’est immergé dans l’univers du football, développant une passion qui l’a conduit à explorer des chemins uniques dans ce domaine. À travers son parcours, il a su allier son amour pour le jeu et son esprit analytique, construisant une carrière fascinante dans le recrutement et le développement des talents, notamment sur le marché africain.
Dans le cadre de la série d’articles #EspoirsAfrique d’Africafoot, découvrez son histoire, ses expériences et sa vision du football à travers ce témoignage captivant.
Quelle a été votre expérience dans le football avant de vous lancer dans le domaine du sport ?
Je dirais que, comme beaucoup d’autres, je suis un passionné de football depuis mon plus jeune âge. J’ai découvert ce sport à l’âge de 4 ou 5 ans, et c’est rapidement devenu une passion. Bien que je n’aie jamais joué au football professionnel ni travaillé dans ce milieu auparavant, j’étais obsédé par le football, au point d’en faire un véritable passe-temps intellectuel.
Dans mes premières années, j’ai commencé à jouer à Football Manager, un jeu que j’ai pratiqué sans relâche depuis mes 7 ou 8 ans. Ce jeu m’a permis d’apprendre beaucoup, y compris l’anglais, et surtout d’identifier les talents émergents avant même qu’ils ne deviennent connus. Je me suis alors demandé comment un jeu pouvait prédire aussi précisément le potentiel des joueurs.
En creusant, j’ai découvert qu’à l’époque, en 2011, Football Manager employait environ 1 000 recruteurs – certains à temps plein, d’autres à temps partiel ou bénévoles – qui contribuaient à enrichir une base de données impressionnante. Pour le prix modique du jeu, j’avais accès au travail de 1 000 recruteurs, une opportunité incroyable ! J’ai commencé à analyser cette base de données, à comprendre son fonctionnement et à l’utiliser pour prédire quels joueurs pourraient avoir un avenir prometteur.
En 2013, j’ai décidé de tester mes idées en contactant le club dont j’étais fan en Israël, le Maccabi Haïfa. Après plusieurs appels et e-mails, le club a accepté de me recevoir pour une réunion avec l’entraîneur adjoint. Lors de la présentation, j’ai utilisé mes analyses pour leur proposer une liste de 10 attaquants, car je savais qu’ils recherchaient un buteur à ce moment-là.
À ma grande surprise, l’entraîneur a confirmé que trois de ces joueurs étaient déjà suivis par le club, tandis que les sept autres étaient inconnus, mais suffisamment intrigants pour être explorés. Peu après, ils m’ont proposé de travailler pour eux dans leur système de recrutement.
Cependant, j’ai décliné leur offre. Non pas par manque d’intérêt, mais parce que le salaire proposé était extrêmement bas, et je ne comprenais pas encore à quel point les recruteurs sont souvent mal payés dans cette industrie. J’ai aussi estimé qu’obtenir une offre dès ma première présentation signifiait que j’avais un potentiel à exploiter ailleurs.
À ce moment-là, je n’avais pas de formation particulière en statistiques ou en sciences du sport. Je venais juste de finir le lycée et plutôt que de suivre un parcours universitaire classique, j’ai choisi de me consacrer à ce projet. Cela m’a permis de démontrer mes compétences et de me faire remarquer, ouvrant ainsi la porte à d’autres opportunités dans le monde du football.
Mon objectif était de multiplier les rencontres et d’élargir mon réseau. En 2013, j’ai commencé à collecter autant d’adresses e-mail que possible : dirigeants de clubs, agents, directeurs sportifs… Ce processus était bien plus laborieux qu’aujourd’hui, où il suffit de quelques minutes sur Instagram pour trouver une information. À l’époque, tout passait par des e-mails et même par l’envoi de DVD par courrier postal.
J’ai réussi à rassembler environ 500 contacts. Parmi eux, une dizaine ont répondu, dont un agent influent, Sascha Empacher. Un autre contact au Brésil m’a présenté à quelqu’un au Chili, et en 2015, ces connexions se sont alignées. Avec Sascha et mon contact chilien, nous avons réalisé une transaction majeure d’Eduardo Vargas du Napoli à Hoffenheim, à hauteur de six millions d’euros.
Grâce à ces succès, j’ai quitté mon emploi dans un café pour me concentrer sur cette carrière. Par la suite, Sasha a vendu un autre joueur à Chelsea pour 30 millions d’euros. Dans le cadre d’un match de Chelsea face au Maccabi Tel Aviv en Israël, je lui ai proposé de passer 3-4 jours en Israël. Il m’a alors proposé de venir travailler à SPOCS, marquant le début de notre collaboration.
Pour revenir à Football Manager, en quoi consistait le modèle basé sur des données de jeu ?
Entre 2012 et 2015, les données sur les joueurs étaient rares. Aujourd’hui, grâce aux plateformes comme Wyscout, chaque action d’un joueur des dix dernières années est accessible en un clic. Mais à l’époque, il fallait envoyer des DVD par courrier pour promouvoir un joueur.
Football Manager a été un outil révolutionnaire pour repérer les joueurs. Bien qu’imparfait, il fournissait une évaluation globale de la qualité des joueurs, ce qui était précieux lorsqu’aucune autre source d’information n’était disponible. Par exemple, sans voyager en Belgique pendant des mois, il était possible d’obtenir une vue d’ensemble sur tous les joueurs du pays en quelques clics.
Désormais, il existe des technologies beaucoup plus avancées disponibles aujourd’hui. Nous travaillons avec des scouts vidéo à plein temps, complétés par des scouts sur le terrain qui assistent aux matchs en direct.
Comment devenir spécialiste du marché des joueurs africains ?
Concernant ma spécialisation sur le marché africain, j’ai eu la chance de développer des contacts clés dans cette région. Ce travail repose sur une présence locale, un suivi des talents sur le terrain et un réseau solide construit au fil des années. Les connexions et les relations de confiance sont essentielles pour réussir dans un marché aussi spécifique.
Lorsque j’ai rejoint SPOCS, l’agence avait déjà une forte orientation vers l’Afrique. Pour vous donner un bref historique, des joueurs comme Mohamed Salah, Isaac Vorsah sont des exemples de talents qui, avant même mon arrivée, avaient été propulsés par SPOCS du continent africain jusqu’au sommet du football mondial.
À mon arrivée, j’ai ressenti une grande pression pour apprendre à connaître l’Afrique, en particulier le Ghana, où SPOCS était très actif à l’époque. J’ai participé à des tournois organisés sur place, rencontré les partenaires locaux de l’agence et aidé à identifier des opportunités pour les joueurs africains.
Ce processus a été fondamental pour comprendre les marchés sur lesquels je devais intervenir. Dès le début, j’ai été présenté aux acteurs clés et, peu à peu, mon rôle s’est transformé. Aujourd’hui, non seulement l’Afrique représente une partie importante de mon travail, mais elle constitue pratiquement l’essentiel de mes activités.
En ce qui concerne les joueurs que je représente, il est important de noter qu’un agent intermédiaire travaille avec des talents du monde entier. Cependant, environ 90% des joueurs que je suis depuis leur début jusqu’à la fin de leur carrière sont originaires d’Afrique.
Quel est le principal défi de la formation en Afrique ?
En parlant des infrastructures et des standards d’entraînement, il est courant de croire que seules les installations haut de gamme garantissent le succès. À mon avis, ce n’est pas vrai, notamment en Afrique.
Le plus grand défi structurel en Afrique consiste à identifier les bons joueurs, car beaucoup de talents passent inaperçus. Par exemple, en France, les jeunes joueurs ont accès à des systèmes de ligues bien structurés dès leur plus jeune âge. Même en évoluant dans un petit club local, ils participent à des compétitions régulières contre des équipes d’autres régions. Ce système facilite l’identification des talents, car les meilleurs joueurs progressent naturellement vers des clubs de niveau supérieur grâce à des confrontations régulières.
En Afrique, et particulièrement au Ghana, la situation est très différente. Pendant des années, il n’y avait pas de système structuré pour les jeunes. Les « Coast Clubs », qui dominent encore aujourd’hui, sont souvent des équipes formées par des individus qui décident de réunir des joueurs de leur quartier ou de leur village.
Ces équipes s’entraînent et jouent, mais sans un cadre de compétition structuré ou de rencontres régulières. Heureusement, certaines fédérations, comme celle du Ghana, commencent à mettre en place des changements pour remédier à cette situation, ce qui est encourageant pour l’avenir.
Quelle est la principale difficulté dans la détection des jeunes talents en Afrique ?
La détection et la promotion des talents dans le football au Ghana et dans d’autres pays africains sont confrontées à plusieurs défis structurels. Actuellement, le système repose principalement sur des clubs locaux qui jouent un rôle clé dans la détection et le développement des joueurs prometteurs.
Par exemple, un joueur peut commencer dans un petit club situé dans une région éloignée, à des heures de route des grandes villes comme Accra. Ce joueur doit se distinguer suffisamment pour être repéré par un club de meilleure réputation ou de division supérieure, comme un club de division 3 ou 2. Ce processus, souvent aléatoire, dépend de multiples facteurs, dont la visibilité et l’existence même de mécanismes de détection.
Prenons un exemple concret : un joueur peut exceller localement, mais sans un système structuré pour le repérer et le promouvoir, ses chances de percer restent très faibles. Beaucoup de jeunes talents, même ceux ayant le potentiel d’atteindre le niveau de joueurs comme Thomas Partey, passent totalement inaperçus. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas de structures suffisamment robustes et organisées pour assurer une détection systématique.
Cependant, certains clubs comme Dreams FC au Ghana ont montré l’exemple en développant un réseau de recrutement efficace. Ils organisent des détections à grande échelle dans différentes régions, souvent annoncées des mois à l’avance. Ces essais permettent d’identifier des joueurs prometteurs, qui sont ensuite invités à Accra pour être testés avec l’équipe.
Ce modèle, inspiré d’autres clubs comme Liberty Professionals, a transformé la dynamique du recrutement au Ghana. Liberty Professionals, il y a 20 à 30 ans, a été pionnier dans ce domaine, prouvant qu’un seul club bien organisé peut avoir un impact durable sur l’écosystème footballistique d’un pays.
Cependant, pour que ce modèle fonctionne ailleurs, plusieurs obstacles doivent être surmontés. Les difficultés de transport entre les régions, l’insécurité sur les routes et le manque de moyens financiers rendent ces initiatives difficiles à reproduire. De plus, beaucoup de jeunes joueurs jouent pieds nus jusqu’à ce qu’ils soient repérés, ce qui limite leur développement technique.
Quels sont les axes d’amélioration selon vous?
Pour améliorer la situation, il est impératif de renforcer les clubs locaux et de les doter de moyens et de structures dédiés à la détection. Si chaque région dispose d’un club focalisé sur le scouting et le développement, cela augmenterait considérablement le vivier de talents visibles pour les recruteurs internationaux. Ce processus doit être mené par les clubs eux-mêmes plutôt que par les fédérations, car l’innovation vient souvent d’initiatives locales réussies qui inspirent ensuite d’autres clubs à les imiter.
Ainsi, le développement du football repose moins sur des révolutions institutionnelles que sur l’émergence de clubs pionniers qui innovent et redéfinissent les normes. Il suffit d’un club performant dans une région donnée pour déclencher un effet domino, permettant de révéler des talents jusque-là ignorés.
Allez-vous vous-même sur place ou comment procédez-vous pour recruter les joueurs ?
Oui, je me rends personnellement sur place. C’est une règle pour moi : je ne fais confiance qu’à mes propres yeux. Peu importe ce qu’on me dit, même si quelqu’un affirme avoir vu quelque chose d’important, je dois le constater par moi-même. Cela s’applique partout, y compris en Afrique.
Je sais ce que je recherche chez les joueurs, ce qui est important pour moi, et avec quoi je peux travailler. C’est pourquoi je vais moi-même en Afrique trois à cinq fois par an, principalement au Ghana et en Tanzanie, et plus récemment aussi au Nigeria. Mais mes principaux points de focus restent le Ghana et la Tanzanie.
Lors de mes visites, je m’implique activement. J’organise un grand tournoi annuel au Ghana, mais également plusieurs mini-tournois tout au long de l’année. Ces derniers me permettent d’identifier des talents prometteurs parmi des clubs locaux (généralement 8 à 10 équipes). Je m’assure de pouvoir travailler avec eux et d’évaluer les joueurs qui m’intéressent.
Si je passe cinq jours au Ghana, je planifie mes journées avec minutie. Le matin, je supervise cinq mini-tournois, et l’après-midi, je vais observer des matchs de première, deuxième ou même troisième division. Peu importe le niveau, l’essentiel est de voir un maximum de joueurs. En cinq jours, je couvre de nombreux matchs et en répétant cela plusieurs fois sur l’année, je peux évaluer environ 800 à 1 000 joueurs par an.
Au final, il suffit de repérer un seul joueur intéressant pour que tout cet effort en vaille la peine. Je ne crois pas à l’idée de recruter en masse. Je préfère une approche ciblée et qualitative, en me concentrant sur les joueurs qui correspondent parfaitement à mes critères.
Quels sont les critères sur lesquels vous ciblez votre regard sur un joueur
En ce qui concerne mes critères, je me fie à une philosophie claire en matière de football. Je sais précisément ce que je recherche et ce que je peux développer chez un joueur.
Le football moderne s’oriente de plus en plus vers une intensité tactique élevée, en mettant particulièrement l’accent sur le pressing. Par exemple, quand on observe Pep Guardiola à Manchester City, on ne se concentre pas seulement sur la façon dont ses joueurs contrôlent le ballon, mais aussi sur ce qu’ils font sans ballon. Le pressing, la récupération rapide, l’activité constante après une perte de balle et la réactivité sont au cœur de leur jeu.
Même des concepts qui semblaient « morts » depuis 20 ans s’inspirent aujourd’hui de ces approches. Cette tendance devrait encore s’intensifier au cours des 7 à 10 prochaines années. Désormais, l’évaluation d’un joueur se fait autant sur ses actions sans ballon que sur ses capacités techniques.
À l’heure actuelle, pour évoluer, même à un niveau intermédiaire, un joueur doit posséder une excellente technique. Mais cela doit être combiné à d’autres qualités : intensité, vitesse et capacité à réagir rapidement, que ce soit en transition offensive ou défensive. J’apprécie les joueurs dynamiques, constamment actifs, capables de s’adapter rapidement et d’exceller dans toutes les phases de jeu, tout en intégrant un tempo élevé et une intensité constante.
Comment gérez vous l’aspect familial des joueurs ?
J’ai une philosophie de travail très claire : je collabore directement avec le joueur. Je ne travaille ni avec ses parents, ni avec son entourage familial. Mon approche repose sur la prise de responsabilité : je guide le joueur, j’assume les décisions, les succès comme les échecs. C’est la seule méthode que je maîtrise et qui me correspond.
Pour illustrer, si je fais appel à un expert pour gérer mes investissements ou un médecin pour un diagnostic, je fais confiance à leurs compétences sans interférer. De la même manière, je demande aux familles de respecter mon rôle professionnel. Si des divergences apparaissent et m’empêchent de travailler efficacement, je préfère mettre fin à la collaboration, même si cela implique de laisser partir un joueur prometteur.
Je ne fais aucun compromis sur ma vision ni sur mon plaisir à exercer ce métier. Mon objectif n’est pas de gagner « 10 000 ou 20 000 dollars de plus ». Ce qui me motive, c’est de créer un réel changement et de bâtir une relation de confiance durable avec mes joueurs, fondée sur une collaboration à long terme, souvent sur une décennie ou plus.
Cela me ramène à un point important : il y a quelques semaines, vous avez finalisé le transfert d’Abdul Aziz Issah au Barça. C’est le résultat de cette longue collaboration et de cette confiance avec Dreams FC ?
En effet, c’est le résultat de plusieurs années de travail. Dreams FC est, pour moi, l’exemple parfait d’un club qui se soucie réellement de ses joueurs, même après leur départ. En près de 7 à 9 ans, j’ai aidé environ 20 joueurs à rejoindre l’Europe et le club a toujours eu confiance en mon travail. Dreams FC est une grande famille. Ils maintiennent le lien avec leurs joueurs, même 10 ans après leur départ.
Chaque année, ils organisent un événement appelé *Homecoming*, où les joueurs qui évoluent en Europe reviennent pendant les vacances d’été pour un match caritatif contre l’équipe locale de Dreams FC. Ce match se joue sur le terrain où le club a vu le jour, un terrain de sable. C’est un symbole fort qui montre que Dreams FC ne se contente pas de former des joueurs, mais bâtit une communauté durable.
Ce club est exceptionnel parce qu’il soutient ses joueurs, qu’ils réussissent ou non. Même ceux qui ne parviennent pas à percer reçoivent le même respect et le même soutien que ceux qui brillent sur la scène internationale. Dreams FC sait que, lorsque je leur recommande un joueur, je prendrai soin de lui et je ne l’abandonnerai pas si les choses tournent mal.
Comment expliquer cette volonté des joueurs africains à réussir ?
Le manque de structures développées crée des problèmes au quotidien, mais c’est aussi ce qui pousse les enfants à jouer au football. N’ayant souvent rien d’autre à faire, ils jouent et se perfectionnent. La pauvreté, bien qu’un obstacle, alimente également leur motivation et leur détermination.
Si vous implantez une académie haut de gamme en Afrique, similaire à celles d’Europe, vous risquez d’échouer. Pourquoi ? Parce que ces jeunes, une fois qu’ils ont accès à des repas réguliers et de bonnes installations, perdent souvent leur faim de réussite. Cette *faim* est leur moteur principal.
En Europe, manger trois fois par jour est normal. En Afrique, cela peut être perçu comme un luxe. Si ces jeunes sentent qu’ils ont déjà « réussi » en entrant dans une telle académie, ils perdent l’envie de se surpasser. C’est pourquoi tant de talents prometteurs échouent après leur premier gros contrat. Ils ne parviennent pas à maintenir leur niveau car ils n’ont plus cette faim qui les motivait auparavant.
Si vous deviez nous parler de deux jeunes joueurs à suivre, lesquels recommanderiez-vous ?
Je dirais Aziz Misbau de Dreams FC. C’est un attaquant très talentueux et l’un des meilleurs jeunes joueurs que j’ai vus en Afrique récemment. Il mérite toute notre attention.
Au Nigéria, j’ai rencontré un joueur que j’apprécie beaucoup, Joshua Unoro de Grassrunners. Je l’ai vu jouer une seule fois, mais il m’a énormément impressionné. Je prévois d’aller le revoir très prochainement.
Vous revoyez plusieurs fois les mêmes joueurs ?
Il est essentiel, dans le cadre du scouting, d’observer les joueurs à différents moments. Tout le monde peut briller sur un match ou montrer des qualités intéressantes un jour donné, mais ce qui compte, c’est la régularité.
Déterminer qui est le plus grand talent est facile. Mettez dix personnes dans une pièce et montrez-leur une vidéo : tout le monde dira que le joueur est incroyable. Mais ce n’est pas ça le défi. Le vrai travail consiste à comprendre si ce joueur peut maintenir un haut niveau de performance régulièrement. C’est ce qui témoigne de sa motivation intérieure, indispensable pour réussir en Europe. Un bon match tous les trois ou quatre mois ne suffit pas. Il faut être performant chaque jour, à chaque entraînement, à chaque match.
En ce qui concerne Joshua, je l’ai trouvé très intéressant lors des deux fois où je l’ai observé, mais je dois encore le voir jouer plusieurs fois, sur une période de trois ou quatre mois, pour évaluer sa capacité à rester constant. Si ce n’est pas le cas, il est peut-être simplement pas fait pour évoluer au plus haut niveau.
Vous souhaitez ouvrir un centre de formation en Israël à la mode africaine ?
Effectivement c’est un projet qui me tient à cœur. C’est un peu mon « objectif final » : fonder un club dans une petite ville, en intégrant tout ce que j’ai appris au fil des ans. Mon idée serait d’avoir une forte philosophie panafricaine, en combinant des talents locaux et africains, un peu comme le modèle de « Right to Dream ». Cela prendra du temps, car j’ai encore beaucoup de choses à accomplir, mais c’est une certitude : ce sera mon grand projet un jour.
N’hésitez pas à lire notre série d’articles #EspoirsAfrique, notamment le Top 10 des meilleurs centres de formation en Afrique.