Dans cette interview accordée à Africafoot, Charles Kaboré, ancien footballeur international burkinabè (Milieu défensif, 100 sélections, 4 buts) s’est exprimé sur la CAN à venir et les Étalons du Burkina Faso.
Le footballeur retraité depuis 2017 a également partagé quelques vécus personnels qui ont marqué son parcours. La bande à Hubert Velud aura fort à faire durant la compétition avec l’Algérie, championne d’Afrique 2019, l’Angola et la Mauritanie. La CAN 2023 se déroulera du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire.
Quel est votre regard sur le groupe (D) des Étalons du Burkina Faso ?
Le groupe est relevé, mais je pense que le Burkina Faso a ses chances. On a une très bonne équipe, une très bonne relève, de très très bons joueurs qui sont capables de faire de bonnes choses. Moi je crois en cette équipe. Je suis tous les matchs des Étalons depuis que je ne joue plus. Je suis un fervent supporter numéro un et c’est une fierté de s’associer à cette équipe.
Que conseilleriez-vous à cette équipe pour qu’elle puisse aller loin dans le tournoi ?
Le premier match face à l’Angola, il faut le gagner pour se mettre à l’abri de toute surprise parce que ça va trop vite à la CAN. Face à l’Algérie ce sera un grand match et les grands matchs on les gère mieux. Je demande aux Étalons de se concentrer sur la compétition.
Quel est votre commentaire sur la demande du public sportif qui réclame le beau jeu à Hubert Velud ?
Je vais être très court sur cette demande des supporters des Étalons. Vous savez ? C’est beau de bien jouer mais c’est trop bien de gagner.
Une CAN en Côte d’Ivoire, c’est important pour vous ?
Oui, parce que ma mère est ivoirienne. Aussi, supporter les Étalons, c’est un rêve de tout gamin. Et moi avant d’être joueur, j’étais un supporter des Étalons. A chaque fois qu’ils gagnaient, on prenait les marmites, on tapait ça toute la nuit et on courrait derrière les bus ou véhicules des joueurs. Donc, on fera de notre mieux pour être de cœur avec eux pendant la CAN.
Quels sont vos rapports avec l’effectif actuel des Étalons ?
Je parle souvent avec eux. Bertrand Traoré, Issoufou Dayo ou Adama Guira, on a joué ensemble et on se connaît très très bien. C’est de bons amis. Ils savent ce qu’ils font. Ce sont des professionnels sérieux. S’ils ont duré autant en sélection nationale ce n’est pas pour rien. Moi, je ne peux que leur souhaiter le meilleur.
Votre plus beau souvenir dans le football ?
C’est la première fois que je suis arrivé en France avec l’équipe nationale du Burkina Faso pour jouer un match amical contre l’Algérie. Et c’était à Marseille. Franchement, ce jour-là m’a marqué parce que je pensais comment les joueurs marseillais étaient, qu’est-ce qu’ils faisaient à l’instant T quand nous on partait à l’entraînement ? Et en ce moment, je ne savais pas que j’allais jouer pour l’OM.
Et votre souvenir qui vous a le plus marqué négativement ?
C’était la CAN 2015 en Guinée Équatoriale. Je n’ai pas aimé l’ambiance, l’atmosphère. C’était lourd. Tout était désordonné. De mon expérience que j’ai eu avec l’équipe nationale du Burkina, tout doit être calé dès le début de la compétition.
Que ça soit l’hôtel, l’avion, le bus. Si on passe notre temps à chercher qui a fait, qui a dit ou à se disperser, c’est la catastrophe. On passe à côté de la compétition. Ça joue vraiment sur les joueurs. En Afrique du Sud en 2013, tout était calé, vous avez vu, on a terminé deuxième de la CAN. Au Gabon en 2017, troisième. Au Cameroun en 2021, on a fini quatrième. À chaque fois qu’on est bien, on fait un excellent parcours.
Vos souhaits pour les Étalons ?
Je leur souhaite le meilleur. Qu’ils fassent mieux que ce que nous on a fait. De croire en eux, car ils sont capables. Qu’ils sachent aussi que le peuple burkinabè est derrière eux.