Dans le viseur de plusieurs grosses cylindrées européennes depuis la saison derrière, le jeune milieu de terrain international malien Amadou Haidara alias « Doudou », vient de prolonger son bail avec le Red Bull Leipzig jusqu’en juin 2026.
Sa clause libératoire est désormais fixée par les dirigeants du club allemand à 30 millions d’euros ( plus de 19,6 milliards FCFA). Dans cet entretien accordé à Africafoot, l’enfant de Kéla nous parle de ses ambitions professionnelles, mais également de sa Fondation, qui assiste depuis quelques années les couches défavorisées de la société malienne.
Entretien
Vous êtes devenus par la force des choses un élément incontournable du Red Bull Leipzig. Nous pouvons dire que c’est la rançon de la persévérance ?
Tout à fait, je dirais que c’est le travail, parce qu’il y a eu des moments où c’était difficile, même si j’ai eu beaucoup de matchs à Leipzig. Je reste toujours concentré et essayé de travailler, pour m’améliorer dans le domaine footballistique. Les coachs ont passé et je continue de jouer et je continuerai de bosser, pour performer au plus haut niveau.
Malgré l’élimination de votre club en Ligue des Champions UEFA, vous avez complètement ébloui le grand public par son aisance technique. Amadou Haïdara a pris une nouvelle dimension ?
C’est vrai nous avons été éliminés en Ligue des Champions contre le Real Madrid (0-1, 1-1). Je pense que le public a vu que nous avions fait un bon match, nous avons bien joué. Mais, nous n’avons pas eu de chance. Nous avons eu des occasions, que nous n’avons pas pu concrétiser. Néanmoins, c’était un bon match et ça fait toujours mal de perdre. Qu’en même nous sommes tombé avec les armes en mains et je suis content de ma performance, même si je voulais aller loin. C’est comme ça le football. Après, il faut essayer de se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions et j’espère continuer à performer.
Vous êtes partis pour être le tube de l’été, puisque beaucoup de grosses cylindrées affichent déjà leur souhait de vous recruter ?
Oui, le mercato il y a beaucoup de choses qui se passent, mais je suis calme et je regarde. Je viens de prolonger avec Leipzig (il a prolongé jusqu’en 2026 avec le Rasenballsport, Ndlr) et je vais voir ce qui va se passer, on verra…
Votre idole a toujours été Steven Gerrard d’où votre dossard numéro 4. Avez vous déjà rencontré l’homme ?
Mon numéro 4, ce n’est pas parce que je suis un fan de Gerrard. Le numéro 4, je l’ai porté, parce que je viens de la Commune 4 de Bamako. C’est la « C4 » et du coup je porte ce numéro. J’ai commencé à le porter à Salzbourg et avec l’Équipe nationale du Mali. J’ai trouvé que c’est un joli numéro. Sinon, j’aime bien Gerrard. C’est un joueur que j’ai beaucoup apprécié. Il y a Yaya Touré aussi que j’aime. Mais, je n’ai jamais croisé Gérard.
Beaucoup estime que vous seriez le nouveau patron de l’Équipe nationale, vu vos prestations à la dernière CAN ?
Je pense qu’on a beaucoup de bons joueurs dans l’équipe, au milieu, en attaque, en défense… Chacun essaye de donner le meilleur de lui-même, pour qu’ensemble nous puissions réaliser quelque chose de grand pour notre pays.
Il y a beaucoup de leaders dans l’équipe. Il y a Hamari Traoré, comme c’est lui le capitaine. C’est un bon leader, qui a un background. Donc, nous essayons tous d’aider l’équipe à avancer. Dès fois, il y a des moments difficiles et nous essayons de rester positif, pour avancer ensemble.
Parcours d’Amadou Haidara, coûts des transferts et rémunération
Est-ce que vous vous êtes remis de cette déception, sachant bien que l’échec fait partie aussi de la vie ?
L’échec de la CAN, ça fait mal… Mais, c’est le football. Il y a des moments de joie et aussi de détresse. Toutes les grandes équipes du monde sont passées forcément par ces moments. Mais, il faut apprendre de ses erreurs. C’est vrai que c’est triste, car tout le peuple était déçu par cet échec. Nous travaillons toujours, pour un lendemain meilleur. C’est la seule voie à suivre, pour rendre heureux nos supporters.
Comment voyez-vous l’avenir de la sélection nationale du Mali, pour les prochaines échéances ?
Je pense que l’objectif demeure toujours. L’Équipe nationale ne s’est jamais qualifiée pour une phase de Coupe du monde sénior. Il faut réaliser cet objectif et aussi la prochaine CAN. Les éliminatoires débutent bientôt et tout le monde est conscient et chacun va se préparer à jouer les matchs à fond et à gagner, pour se qualifier.
Comment se porte la Fondation Amadou Haïdara ?
La Fondation Amadou Haidara se porte très bien. Nous continuons d’apporter de l’aide aux populations. Récemment, nous avons fait des dons pour les besoins du mois de Ramadan. Pour moi, c’est important d’assister les couches défavorables de notre nation. Nous essayons de faire de notre mieux, pour soulager la souffrance des uns et des autres.
Ce que Dieu nous a prêté comme richesse, nous devons également partager une partie avec les siens. Nous constatons que le pays traverse des moments difficiles et à travers nos dons, nous pouvons offrir un peu de sourire et de joie à certaines familles. C’est d’ailleurs le but de la Fondation.
Vous avez construit un centre de santé dans votre village de Kéla. Comment est venue cette initiative qui devrait d’ailleurs servir d’exemple à tout le monde ?
Le centre de Kéla (village situé à 6 km au sud de Kangaba) est le fruit de mes échanges depuis tout petit avec mon père. Il me faisait toujours comprendre qu’ils étaient en train de cotiser pour pouvoir mettre en place un centre de santé dans leur village, qui n’en disposait pas du tout.
Les gens étaient obligés de se déplacer jusqu’à Kangaba ou Bamako, pour recevoir des soins, en cas de maladie grave. J’ai grandi sans que leur projet ne puisse voir le jour et j’ai alors décidé de m’impliquer. J’ai donc appelé mon équipe, pour pouvoir regrouper la somme nécessaire pour aider le village. C’est comme ça que j’ai pu réaliser le projet par la grâce d’Allah.
C’est une grande chose pour le village, puisque ça permettra aux habitants de se soigner sur place. Les enfants, les vieux et les femmes en état de grossesse peuvent être admises pour des zones sans problème…
Ce n’est pas seulement pour Kéla, mais aussi les villages environnants notamment du Mandé. J’ai construit le centre de santé de mon fonds propre, sans aide extérieure. Je l’ai construit, mais ça ne m’appartient pas. Donc, je prie pour qu’ils puissent bien l’entretenir, afin qu’il soit bénéfique pour tout le monde.