Meilleur buteur du championnat U19 portugais avec 21 réalisations en 18 matchs joués cette saison avec Länk FC Vilaverdense (D2 portugaise), club qu’il a rejoint l’été dernier en provenance de l’AS Performance de Bamako, Sékou Aba Diancoumba, 18 ans, fait saliver de nombreux clubs d’élite européens. Sous contrat jusqu’au 31 juin 2026, le jeune avant-centre malien pourrait bientôt franchir un nouveau palier.
Entretien
Vous venez d’atterrir cette saison du côté du Portugal, lors du mercato estival 2023. Comment se passent vos débuts à Länk FC ?
Ça va maintenant, je m’adapte à mon nouvel environnement. Mais, il faut reconnaître qu’au début, c’était un peu difficile pour moi. En tant que jeune footballeur venu d’Afrique pour monnayer son talent, en Europe ce n’était pas évident. Il y avait des paramètres que je devais comprendre, notamment sur le plan offensif, c’est-à-dire au niveau de la fluidité.
Je n’arrivais pas à marquer, j’ai fait 3 ou 4 matchs sans inscrire le moindre but. Je faisais juste des passes décisives. Après, le coach m’a aidé individuellement, Dieu merci. En revanche, sur le plan tactique, j’étais déjà parfait d’après le coach.
Vous êtes très prolifique en termes de but avec les équipes de jeunes. Cela veut dire que vous vous êtes très rapidement adapté à votre nouvel environnement ?
Oui, c’était vraiment rapide et j’ai commencé à m’entraîner avec l’équipe première. Certainement que je vais bientôt commencer à jouer avec eux aussi dans le championnat de 2e division portugaise. J’ai une belle marge de progression, mais je ne dois pas me prendre la tête. Il faudrait redoubler d’efforts et travailler assidûment.
D’où puisez-vous vos forces et inspiration ?
Je pense que c’est un don naturel, mais je travaille pour le renforcer. Je me dis à chaque fois qu’il faut faire mieux, c’est ce qui me permet de réaliser de belles performances. Je vis loin de mes parents et de ma terre natale, le Mali. Je n’ai pas autre chose que le football, c’est pourquoi je me donne corps et âme pour parvenir au plus haut sommet.
Est-ce que vous avez été approché par d’autres clubs européens grâce à vos performances ?
Bien évidemment. J’ai déjà été approché par plusieurs clubs européens. Mon manager m’a dit qu’il y avait 5 clubs de première division qui cherchent à me recruter et beaucoup d’autres qui évoluent en deuxième division. Mais, il ne m’a jamais dit les noms des clubs. En plus, ce n’est pas une priorité pour moi. Je préfère ne rien savoir pour le moment pour mieux me concentrer sur le reste de ma saison avec le Länk FC Vilaverdense.
Quel est le rêve d’enfant de Sékou Aba Diancoumba ?
Mon rêve est de jouer pour mon pays d’origine, le Mali. Je voudrais faire une grande carrière professionnelle et remporter des trophées collectifs, mais aussi individuels. Je rêve de jouer pour de grands clubs comme le Real Madrid, FC Barcelone, Liverpool, Chelsea, Manchester United… et réaliser des choses dans le football. Je veux être l’un des meilleurs attaquants africains à travers le monde comme Frédéric Oumar Kanouté, Samuel Eto’o ou encore Didier Drogba.
Est-ce que les parents étaient déjà d’accord pour que vous jouez au football ?
Au début, mon père voulait que j’étudie et ma grand-mère aussi. Au lycée, j’ai vu que j’avais un avenir dans le football plus que l’école. J’ai quitté alors l’éducation scolaire, car ce n’était pas facile pour moi. Mon père m’a dit comme tu vas plus à l’école, essaye d’apprendre un métier. Je lui ai dit que je voulais juste jouer au football. Il m’a dit non, “tu dois aller au marché pour régler les choses avec moi ou avec mon cousin” [NDLR : le commerce].
Après quelques semaines, j’ai arrêté d’aller au marché. Il s’est mis en colère… Mon père, ma grand-mère et presque toute la famille m’en voulaient. Un jour, mon père a finalement pris conscience et il m’a dit que si tu aimes le foot vas-y… Je te laisse jouer.
Vous êtes au pays de Cristiano Ronaldo, comment ses compatriotes parlent de lui ?
Ici, Cristiano Ronaldo est un monument. Il est presque un “dieu”. Pour beaucoup, il est le meilleur footballeur portugais de l’histoire, devant Luis Figo ou encore Eusebio. Tous les jeunes footballeurs au Portugal rêvent de devenir comme lui et de réaliser une carrière à sa dimension.
Vous êtes avec d’autres jeunes Maliens au Portugal ?
Oui, c’est une grande chance pour moi d’être avec des frères maliens ici à Länk FC Vilaverdense. Je suis arrivé avec Baïssa Niambele, avec qui j’évoluais à l’AS Performance de Kabala. Mais, nous avons retrouvé nos grands frères Bakary Konaté et Mohamed Sacko. Ce dernier est le jeune frère de l’international malien Falaye Sacko, qui joue actuellement à Montpellier. Nous vivons donc en famille et tout se passe bien.