Après son bref passage en Serbie où il a été confronté à d’énormes problèmes, le milieu de terrain international malien Hamidou Traoré (26 ans), a signé à la surprise générale dans le championnat de 2ème division saoudienne.
Pour lui, c’était le choix à faire pour relancer sa carrière, car le Partizan Belgrade était en train de le nuire auprès de ses nombreux prétendants du côté de la Turquie. Il sera d’ailleurs devant la FIFA avec le club serbe, qui lui doit encore de l’argent. Il sera même prêt à bloquer leur mercato hivernal.
Entretien.
Vous avez rejoint Al Safa en 2ème division saoudienne, à la grande surprise du grand public malien. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Je suis arrivé en Arabie Saoudite à la dernière minute du mercato estival. Je n’avais pas d’autres choix… Il y avait des équipes de 2ème division turque qui me voulaient. Mais, au dernier jour du mercato, j’ai renoncé à un retour en Turquie. Le dernier club qui voulait me faire signer un contrat, était lanterne rouge de la 2ème division turque et comme je connais bien là-bas je n’ai finalement pas accepté. Car, tu rejoins un club dans ce genre de situation en D2, il te serait ensuite difficile de retrouver l’élite.
Plusieurs clubs de la Süper Lig de Turquie, voulaient vous rapatrier cet été, après votre bref passage en Serbie au Partizan FK, dont notamment Trabzonspor, Adana Demirspor… Pourquoi les choses n’ont pas abouti ?
Mon vrai problème, c’était le Partizan Belgrade. Pourtant, on s’est mis d’accord pour résilier mon contrat. à la fin de saison, j’avais une blessure et je n’ai pas pu compétir durant les deux derniers mois. Le Partizan Belgrade voulait que je fasse une opération, mais j’ai contacté le docteur en ma manière. Il m’a dit que je n’avais pas besoin de faire une opération, parce que je souffrais d’une pubalgie. Donc, j’ai fait savoir aux dirigeants du Partizan, que je ne ferai plus d’opération. Mais, ils voulaient juste gagner du temps, car je leur avais déjà envoyé une lettre dans ce sens, d’autant plus qu’on ne percevait plus notre salaire depuis 4 mois. Jusqu’à ce que je devienne un joueur libre.
Partizan Belgrade aurait même tenté de vous nuire auprès de vos différents prétendants ?
Effectivement. Normalement, je devais aller signer en Turquie, mais comme je n’avais pas joué les deux derniers mois et cela a compliqué les choses. Les clubs en Turquie ont ainsi appelé le Partizan de Belgrade, pour savoir ce qui s’était passé entre eux et moi. Ils en ont profité pour essayer de nuire à mon image. Ils ont raconté que je suis blessé, que s’ils me prenaient, je n’allais pas pouvoir finir la saison, car je devais être opéré et que j’avais refusé. Je voulais même partir à Adana Demirspor, car j’ai parlé avec le président. Mais, il m’a dit que ma situation est peu délicate et qu’il me conseille de sortir du pays pour aller jouer à l’étranger et revenir encore plus fort.
Est-ce que vous avez déjà reçu vos arriérés de salaire avec le Partizan Belgrade ?
Non, pas encore. Avec le Partizan, nous sommes actuellement au niveau de la FIFA. Ils devaient payer mon argent le 8 octobre dernier, mais je n’ai rien reçu jusqu’à présent. Je serais alors obligé de bloquer leur transfert pour le mercato hivernal prochain au mois de décembre. Il faut dire que je suis presque dans la même situation que tous les joueurs étrangers, qui étaient là-bas. Ils n’ont payé personne, c’est ça le problème. En plus, ils étaient racistes. Moi, je n’avais plus la tête tranquille en Serbie.
Même quand tu te blesses, tu t’occupes de toi-même. Tu payes tes propres frais de soins. Imagine une équipe comme le Partizan de Belgrade. Mais, c’est une expérience pour moi. Il faut souvent sortir, pour connaître certaines réalités de la vie. J’ai appris beaucoup de choses et Dieu merci. C’est le football, je vais continuer à travailler pour relever les prochains défis.
Comment se passe votre adaptation du côté de l’Arabie Saoudite où vous avez signé en faveur de Al Safa ?
Aujourd’hui, ça va… Je commence à retrouver mes esprits. Ils n’ont pas de problème ici, en plus l’entraîneur est un Français. Nous communiquons beaucoup. Souvent, il me demande même mon avis, concernant ce que nous devrions faire, pour aider le club. Il me demande beaucoup de choses. Nous avons gagné un match, si on enchaîne une autre victoire, nous allons sortir de la zone rouge.
La dernière fois, c’est l’équipe de Moussa Doumbia “Chico”, que nous avions battue (3-2, 3ème j.). Cela voudrait dire que les choses peuvent aller. Il faut dire qu’en début du championnat, l’équipe n’était pas prête physiquement, mais nous nous entraînons désormais deux fois par jour, matin et soir. Je n’ai signé que pour 1 année et on verra après ce qui va se passer dans le futur.
Quel est le niveau du championnat de D2 saoudienne et quels sont vos objectifs ?
C’est un championnat d’un très bon niveau, il y a beaucoup de joueurs étrangers. Chaque club à droit à au moins 8 étrangers dans son effectif. La seule différence, c’est l’aspect physique, car les Arabes n’aiment pas faire trop d’efforts sur ce plan. Notre objectif est de retrouver l’élite dès la fin de la saison. C’est dans cette dynamique que le club a acheté beaucoup de joueurs étrangers, dont 7 sont même titulaires, en plus d’un entraîneur français.
Hamidou Traoré pense-t-il retrouver son meilleur niveau en Arabie Saoudite ?
Bien évidemment, je joue des matchs. Au fur et à mesure, je vais retrouver mon meilleur niveau. Dans le football, les choses peuvent aller très vite. Le plus important, c’est de retrouver du temps de jeu et de pouvoir réaliser de belles performances. Oui, je pense bien retrouver mon meilleur niveau, afin de retourner dans un bon championnat européen. Il me fallait ce petit recul, pour mieux sauter.
Avez-vous déjà été approché par le sélectionneur Éric Sékou Chelle ?
Je n’ai aucun contact avec le sélectionneur Éric Sékou Chelle. On ne se connaît même pas. Je n’ai plus de contact avec le staff technique des Aigles depuis la CAN 2022 au Cameroun. Peut-être qu’il n’a pas encore besoin de moi. Mais, je vais continuer à travailler et être à mon meilleur niveau.