Né à Vernon (France), Molla Wagué est un footballeur international malien qui a participé consécutivement à 4 Coupes d’Afrique des nations. A 32 ans, il est toujours sans club après son départ du RFC. Seraing (Belgique D1).
L’équipe d’Africafoot est partie à sa rencontre pour une interview exclusive que vous retrouverez en intégralité sur notre site.
Pouvez-vous vous présenter pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas ?
Bonjour, moi c’est Molla Wagué (32 ans) international malien, j’ai commencé à jouer avec le Mali en 2013 et j’ai fait 4 Coupes d’Afrique de suite jusqu’à 2022.
Avez-vous rencontré des difficultés au début ?
Dans une carrière aussi longue on rencontre toujours des difficultés et Dieu merci des facilités, je pourrais vous dire oui que ça soit au niveau des blessures et plein de choses, mais malheureusement on ne voit que quand il est dans ces bons moments.
Vous êtes né à Vernon qu’est ce qui vous a poussé à choisir le Mali ?
Je suis né en France, de papa et maman malien, ce qui m’a poussé c’est la fierté de mes parents, la fierté de jouer pour notre pays d’origine, on a toujours suivi le Mali à la CAN et aussi l’actualité du Mali même en étant en France. C’était quelque chose de grand pour moi, même aujourd’hui je suis fier d’avoir évoluer avec les aigles du Mali.
Nous sommes à quelques mois de la CAN 2024, est ce que vous avez l’équipe nationale du Mali dans un coin de la tête ?
Le Mali sera toujours dans mon cœur que ça soit sur le terrain ou en dehors, pour cette compétition étant donné que je n’ai pas de club actuellement je vais pas me lancer la dessus. Si aujourd’hui j’ai un club pourquoi pas faire une 5e CAN qui serait magnifique pour moi, mais à l’instant l’objectif est de retrouver un club et d’être performant car je n’ai pas terminer ma carrière, je suis en forme et je m’entraîne bien. Je pense que ce sont les résultats et les performances en club qui me feront revenir. C’est lointain mais ça reste dans un coin de ma tête parce que le plus important c’est de retrouver un club.
Vous avez été capitaine du Mali, est ce que vous discutez avec Eric Sékou Chelle, vu qu’une CAN ne se gagne pas qu’avec le talent mais aussi l’expérience ?
Honnêtement depuis Magassouba j’ai plus eu de contact, il m’a pas pris pour la dernière CAN alors que j’étais en activité, de plus un des tauliers défensif donc j’ai plus de signe de l’équipe nationale du Mali j’ai été quelqu’un d’oublier du jour au lendemain comme si j’étais jamais passer avec le Mali donc ça m’a fait aussi du mal, personne ne m’a contacté on m’a carrément oublié, c’est le mot oublié mais plus fort encore.
Éric n’a jamais fait appel à moi, je pense qu’il a suivi le truc Molla est un joueur du passé mais je le dis haut et fort j’ai juste besoin de retrouver un club pour montrer à toutes ces personnes qui m’ont oublié même si je suis pas rancunier, montrer au monde du foot qu’il faut pas oublier les gens aussi facilement. Je sais que je peux apporter aux jeunes que ce soit en club ou en équipe nationale mais je suis parti au oubliettes c’est le monde du football aujourd’hui on est en 2023 et on a un peu perdu les valeurs du football.
Vous êtes sans club depuis votre passage au RFC Seraing, comment vivez vous cette situation ?
Ça a été la descente aux enfers,ça a commencé depuis que j’évoluais au FC Nantes où on m’a mis dans un loft durant 6 mois et je sais pas pourquoi d’ailleurs. Je suis parti en Belgique pour retrouver du temps de jeu et les blessures du passé ont ressurgi. L’année 2022 était assez compliquée, il y avait beaucoup de décès autour de moi et de naissance aussi, ma petite fille vient d’avoir 5 mois c’est aussi un bonheur.
Mais cette année a été catastrophique pour moi surtout quand tu sors de 6 mois sans avoir jouer parce qu’il voulait pas que je joue à Nantes. J’ai préféré faire une pause pour mon bien, je vais pas dire que c’est dommage, aujourd’hui je suis papa et j’aimerais bien reprendre le métier que j’ai toujours fait et j’ai pas fini d’écrire mon livre.
A mon meilleur niveau je peux aider beaucoup d’équipe et ramener de l’expérience dans le vestiaire.
Aujourd’hui quand je regarde les matchs à la télé j’ai mal au cœur parceque je peux aider plein d’équipe, les gens pensent que Molla a arrêté, non, je m’entraîne tous les jours pour attendre le club qui me fera surtout confiance.
A une semaine de la fin du mercato d’été, avez vous des touches avec certains clubs ?
Non, un jour on m’appelle et le lendemain plus de nouvelle c’est le football business, ils se disent tous ça fait longtemps tu joues pas, ça fait mal, surtout quand ça vient de personnes que tu connais et qui peuvent t’aider.
Depuis que j’ai 6 ans je joue au football et j’ai sacrifier beaucoup de chose pour être footballeur, mais on ne retient que les un an que j’ai passé sur la touche et c’est dommage. Je suis apte à jouer mentalement et physiquement, je m’entraîne tous les jours, je cherche le bon projet mais on me ferme toutes les portes je sais pas pourquoi ?
Avez-vous des projets pour la jeunesse malienne (sportif ou social) ?
J’ai toujours aidé les jeunes en France et au Mali. J’ai mes projets et comme je l’ai dit en préambule j’ai pas fini ma carrière avant de me lancer sur ces projets. Je suis dans une période un peu plus compliquée et je veux pas tout mélanger. Une fois que j’aurai raccrocher les crampons j’aurais pas mal de choses à faire avec la jeunesse, ça me tiens vraiment à cœur de faire quelque chose, de ramener mon expérience dans le futur. Mais là j’ai envie de finir d’écrire ce livre et fermer ce bouquin pour passer à autre chose.
Votre mot de la fin ?
Je tiens à remercier tous ceux qui vont lire mon interview et surtout les encourager, leurs dirent que le courage n’est pas seulement de commencer ou de terminer mais de pouvoir se relever et de recommencer après une chute et j’appelle cela le courage.