Le milieu de terrain Noah Sadiki (20 ans, 11 sélections) participera avec la RD Congo à la demi-finale de barrage contre le Cameroun, en qualifications pour la Coupe du monde 2026, le 13 novembre à Rabat.
Dans une interview exclusive question-réponse pour Africafoot, Sébastien Desabre, le sélectionneur des Léopards, évoque la progression du Bruxellois, notamment depuis son transfert de l’Union Saint-Gilloise (Belgique) à Sunderland (Angleterre) pour 17 millions d’euros lors du dernier mercato.
Parcours de Noah Sadiki, coûts des transferts, rémunération et plus
Noah Sadiki évolue à Sunderland depuis l’été dernier. Comment analysez-vous ses trois premiers mois chez les Black Cats ?
Objectivement, ils sont très bons. Il joue tout le temps, et il est performant. Le fait qu’il évolue dans une équipe qui fait un très bon début de saison alors que Sunderland est promu en Premier League est un plus. Le passage du championnat de Belgique, qui est d’un bon niveau, à un des meilleurs championnats du monde, Noah Sadiki l’a très bien réalisé. Il évoluait, c’est vrai, à l’Union Saint-Gilloise, une formation qui joue le haut du tableau en Belgique et qui a remporté le titre de champion, et ses performances dans ce club étaient déjà très intéressantes.
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Qu’appréciez-vous chez ce joueur ?
Il travaille beaucoup, car il a des objectifs élevés et se donne les moyens de les atteindre. Il a été formé à Anderlecht, il connaît les exigences du professionnalisme. Sadiki est quelqu’un d’intelligent, qui comprend très vite ce qu’on attend de lui, et il a une très bonne mentalité. C’est un garçon agréable et souriant, et c’est très important. C’est un milieu de terrain très actif : il aime aller récupérer le ballon, faire le pressing. Il me fait parfois penser à N’Golo Kanté, le milieu de terrain de l’équipe de France. Sadiki appartient à cette catégorie de joueurs actifs, généreux, qui travaillent beaucoup pour le collectif, capables de défendre et de participer au jeu offensif, même s’ils se font moins remarquer que les numéros 10 ou les avant-centres.
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Mais ce n’est pas seulement un joueur défensif…
Non. Son boulot n’est pas de marquer des buts, même s’il est capable de le faire et de se créer des occasions. C’est un peu un électron libre. Il est capable de se projeter vers l’avant, car techniquement, il est intéressant. C’est un joueur qui peut évoluer en numéro 6 dans un 4-2-3-1 et en numéro 8. Ce n’est pas un joueur à vocation défensive.
Son début de saison très convaincant ne passe pas inaperçu. Vous attendez-vous à ce qu’il soit sollicité prochainement par de grands clubs anglais ?
C’est fort possible. Les grands clubs de Premier League ont beaucoup d’argent, et ils peuvent faire une grosse offre difficile à refuser. Cela dit, je pense que l’intérêt de Noah Sadiki est de rester au moins une saison à Sunderland. Il découvre la Premier League, il faut lui laisser le temps de s’adapter. Nous sommes début novembre, la saison va être longue. Il y aura probablement un moment où Sunderland connaîtra une baisse de régime. Il sera intéressant de voir comment Noah s’adaptera si cela arrive. Pour moi, il fera bientôt partie des meilleurs à son poste en Premier League, et quand on observe sa progression, on ne peut pas douter qu’il jouera un jour dans un gros club. Mais il n’a que 20 ans, il a encore une belle marge de progression. Laissons-lui le temps.
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C’est un joueur qui prend pas mal de cartons jaunes, puisqu’il en est à quatre en dix journées. Est-ce un défaut à gommer ?
Il fait le pressing, il va chercher les ballons dans les pieds, et évidemment, cela peut amener à faire des fautes. Mais cela fait partie de son jeu. Noah Sadiki est un joueur volontaire, énergique. Il peut cependant mieux canaliser son engagement. Comme il apprend vite, il y arrivera.
Vous êtes le sélectionneur de la RD Congo depuis le mois d’août 2022, et Sadiki est international congolais depuis 2023. Cela a-t-il été facile de le convaincre de jouer pour son pays d’origine ?
Il avait joué pour la Belgique dans les sélections de jeunes, mais il avait accepté l’invitation du sélectionneur des moins de 20 ans congolais pour venir à un stage en Tunisie. Puis j’étais allé l’observer en Belgique, lors d’un de ses matches avec l’Union Saint-Gilloise. Je l’avais trouvé intéressant, et j’avais attendu un peu avant de le contacter pour lui proposer de jouer pour les Léopards. Il avait immédiatement accepté, car dans sa tête, les choses étaient claires depuis longtemps : il voulait jouer pour son pays d’origine.





