Basé en France et membre de l’agence Deal With My Agent (DWMA), Nadir Azouni accompagne de nombreux joueurs africains et franco-tunisiens dans leur carrière. Pour lui, malgré une crise sans précédent sur le marché français, le talent venu d’Afrique demeure une véritable bouffée d’oxygène pour les clubs de l’Hexagone.
Dans un entretien avec Africafoot, dans le cadre de la série #ParoleAuxAgents, Nadir Azouni partage son point de vue.
Comment jugez-vous le mercato actuel en France ?
Le mercato est dans un brouillard épais. La plupart des clubs survivent grâce à la vente de joueurs et ne peuvent plus se permettre d’acheter sans compter. La crise économique et celle des droits TV poussent les clubs à privilégier des joueurs libres ou à faible coût de transfert.
Quels profils de joueurs africains attirent le plus les clubs français aujourd’hui ?
Les clubs cherchent à réaliser des coups financiers. Ils recrutent des jeunes africains physiques et techniques, capables d’être développés puis revendus avec une plus-value dans d’autres championnats européens.
Les Africains brillent déjà en Ligue 1. Quels sont selon vous les meilleurs Africains du championnat ?
Je citerai d’abord Lamine Camara (Monaco), une pépite destinée à un grand avenir. Ensuite Hamza Igamane, formé au FAR, un attaquant promis à briller dans un club stable comme le LOSC. Enfin Kamory Doumbia (Brest), qui a « de l’or dans les pieds » et que j’ai vu briller avec le Mali au Tournoi Maurice Revello.
Et en Tunisie, qui sont les talents à suivre ?
À l’US Monastir, Ibrahim Gadiaga et Moises Amor sont techniquement au-dessus de la moyenne et physiquement solides. Ils peuvent porter leur club vers de nouveaux sommets. À l’Espérance, je citerai Onuche Ogbelu, un joueur complet qui doit franchir un palier en Europe.
Quels jeunes talents gérez-vous aujourd’hui ?
Nous accompagnons plusieurs jeunes Franco-tunisiens prometteurs, comme Elyes Farhi et Chaïn Ghrissi, passés par l’OM et l’OGC Nice. Ce sont des profils intéressants avec une marge de progression importante. Nous travaillons aussi avec des joueurs plus expérimentés comme Moises Amor, Zinédine Machach et Hazem Hajj Ali, tous dotés d’une riche carrière, certains étant internationaux.
Concrètement, quel est votre rôle auprès de vos joueurs ?
Au quotidien, on accompagne les joueurs via des conseils sur l’hygiène de vie, la communication, l’analyse et les comptes rendus après-match. Être agent, ce n’est pas seulement négocier des contrats : c’est un suivi permanent et humain.
Quelles sont les principales difficultés pour les jeunes Africains en Europe ?
L’assimilation tactique est le vrai défi. Mais le joueur africain apprend vite, il a soif de succès et c’est pour cela qu’il réussit souvent en Europe.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune Africain qui rêve de devenir pro ?
Travailler sans relâche et surtout bien s’entourer. C’est la clé du succès.
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