À seulement 31 ans, Amine Braa incarne cette nouvelle génération d’agents à la fois passionnés, rigoureux et profondément engagés. D’origine tunisienne et autrichienne, il a débuté sa carrière dans le football comme éducateur et formateur, avant de se spécialiser dans la gestion de carrière.
Aujourd’hui, au sein de l’agence Be The Future Management (BTFM), il accompagne de jeunes talents — notamment africains — vers une carrière réussie, avec un sens aigu des responsabilités et un engagement sans faille. Entretien exclusif avec Africafoot, dans le cadre de notre série #ParolesAuxAgents.
Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours ?
Je suis Amine Braa, de nationalité tunisienne et autrichienne. Né en Tunisie, j’ai 31 ans. À l’origine, je suis éducateur sportif et coach. J’ai commencé auprès d’enfants dans des écoles, puis dans des clubs amateurs, avant de rejoindre un club professionnel : le LASK, en Autriche, où j’étais responsable de l’académie. J’y ai entraîné pratiquement toutes les catégories, des U6 aux U15.
Par la suite, j’ai poursuivi des études en management sportif en Autriche et en Allemagne, ce qui m’a naturellement conduit vers le métier d’agent. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est le travail de repérage, mais surtout le fait d’offrir aux joueurs une réelle opportunité d’atteindre leurs objectifs professionnels.
Comment accompagnez-vous vos joueurs, sur le plan sportif mais aussi personnel ?
Le talent seul ne suffit pas. Ce sont souvent les petits détails qui font la différence : la mentalité, la discipline, l’hygiène de vie… Il est essentiel de bâtir un véritable plan de carrière, mais aussi d’encadrer le joueur au quotidien : alimentation, sommeil, usage du téléphone… Des éléments qui paraissent anodins, mais qui ont un réel impact.
Il ne suffit pas de faire venir un joueur d’Afrique pour ensuite le laisser livré à lui-même. L’accompagnement en dehors des terrains est primordial. C’est une responsabilité que je prends très au sérieux.
Quelles sont les qualités que vous recherchez chez un joueur avant de le représenter ?
Bien sûr, les qualités footballistiques sont fondamentales. Mais ce n’est qu’un point de départ. Il existe des joueurs extrêmement talentueux qui manquent de la mentalité nécessaire pour réussir. Certains pensent avoir déjà tout accompli.
Nous, ce que nous recherchons, ce sont des profils affamés, disciplinés, animés par une vraie envie de se surpasser. Cristiano Ronaldo est un exemple parfait : son éthique de travail l’a hissé au sommet, bien au-delà de son talent brut.
Y a-t-il un transfert ou une signature qui vous rend particulièrement fier ?
Je suis fier de chacun des transferts que j’ai pu accompagner. Être agent, c’est une grande responsabilité. Beaucoup de joueurs viennent de milieux modestes, et une carrière réussie peut changer le destin d’une famille entière. C’est une vraie source de fierté.
J’ai notamment été l’un des premiers à repérer Ousmane Diomande. J’ai aussi contribué au transfert de plusieurs joueurs issus de l’Olympique Sport d’Abobo (OSA), un club de Ligue 1 ivoirienne. Amza Gamal, son président, est comme un frère pour moi. Il m’a fait confiance dès le début, et grâce à lui, j’ai pu collaborer avec de nombreux jeunes talents ivoiriens très prometteurs.

Quels ont été les plus grands défis en début de carrière ?
Le football est un univers aussi passionnant que complexe. Chaque jour apporte son lot de défis. Si tu ne saisis pas ta chance, quelqu’un d’autre le fera à ta place.
Le premier grand défi a été de construire un réseau solide. Comme je le disais, j’ai pu faire sortir plusieurs joueurs d’OSA. Et aujourd’hui, ce réseau s’est transformé en une vraie famille. Il faut gagner la confiance des clubs, des joueurs, des familles. C’est un travail de longue haleine.
Quels sont les championnats avec lesquels vous travaillez principalement ?
Nous ciblons des championnats comme l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la France, mais aussi l’Angleterre. Certains de ces pays représentent d’excellents tremplins pour les joueurs africains. Tout le monde ne peut pas arriver directement en Premier League. Il faut souvent passer par une phase d’adaptation, franchir les étapes une à une. Mais parfois, certains talents brûlent les étapes.
Comment percevez-vous l’évolution du marché des joueurs africains en Europe ?
Il a énormément évolué. Aujourd’hui, on voit de jeunes joueurs africains intégrer les plus grands clubs européens. Les recruteurs savent que le vivier de talents en Afrique est immense. Ils viennent désormais très tôt, parfois dès les académies.
Cela crée plus de concurrence, mais c’est aussi une excellente chose. Ça pousse les structures africaines à se professionnaliser, et au final, tout le monde y gagne.
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