Gueli Koffi se remémore avec émotion ce transfert inattendu vers le Gabon. Lors d’un simple match entre amis, l’ancien attaquant du Stade Mandji de Port-Gentil (Gabon) a saisi une opportunité en 2012 qui reste gravée dans sa mémoire.
Ces confidences rares illustrent à quel point, dans le football, tout peut basculer en un instant. Dans une interview exclusive accordée à Africafoot, pour la série d’articles #HistoiresAfrique, l’attaquant, qui a participé au seul CHAN de l’histoire du Togo, raconte comment une invitation de son aîné, Donou Kokou, a ouvert la voie à une nouvelle étape de sa carrière.
En fait, tout a commencé avec mon transfert au Gabon, au Stade Mandji de Port-Gentil. J’avais terminé le championnat avec l’AS Togoport, aujourd’hui rebaptisé AC Barracuda. Je finissais deuxième meilleur buteur avec 15 buts, à égalité avec Saibou Badaro, tandis que Placca Fessou, le meilleur buteur, en avait inscrit 19.
Malheureusement, malgré ces performances, je n’avais pas réussi à décrocher de contrat. À l’époque, ce n’était pas évident. C’est alors que mon grand frère, Donou Kokou, qui habitait aussi dans notre quartier, m’a proposé d’aller jouer un match à Totsi, comme il en avait l’habitude les mardis et jeudis. Ce jour-là, je n’étais pas motivé. Je lui ai même dit que je viendrais juste pour porter son sac. Mais il a insisté, et avec l’appui de ma tante, je me suis laissé convaincre.
Ce que j’ignorais, c’est que ce match allait tout changer. Sur le terrain, il y avait des spectateurs inattendus : des recruteurs gabonais venus initialement au Ghana pour chercher un attaquant. Ce jour-là, je jouais en attaque avec Emmanuel Adebayor. Sur le premier but, c’est Donou qui m’a offert un centre parfait pour marquer. Sur le second, une remise de la tête d’Adebayor m’a permis d’inscrire un doublé. Nous avons gagné 2-1 contre une équipe composée de joueurs comme Djene, Akoriko Sadat, Bossou et Vincent.
Après le match, un homme est venu me voir. Il m’a expliqué qu’ils avaient repéré mon talent et qu’ils étaient intéressés. À l’origine, ils se rendaient au Ghana, mais après m’avoir vu jouer, ils ont décidé de rester. Ils m’ont donné rendez-vous pour en discuter davantage. Ils sont restés en contact avec moi, même après leur retour.
Pendant ce temps, j’ai rejoint le Dyto pour disputer la Ligue des champions. Les recruteurs gabonais sont revenus à la charge et m’ont dit qu’ils me voulaient à tout prix. Une fois Dyto éliminé par le Vita Club à Kégué, tout s’est accéléré, et j’ai finalement rejoint le Gabon.
Je peux dire que ce transfert était totalement inattendu. C’est pour cela que je répète souvent à mes jeunes frères : il n’y a pas de lieu précis pour trouver un club ou décrocher un contrat. Même si tu joues dans ton quartier ou dans ta chambre, prends cela au sérieux. On ne sait jamais où le bonheur nous attend.
N’hésitez pas à lire les articles de notre série #HistoiresAfrique, notamment le Top 5 des plus gros transferts de l’histoire du Togo.