Dans le monde du football, comme dans la vie quotidienne, chaque histoire est unique. Si certaines sont marquées par des moments de gloire, d’autres sont teintées de défis, parfois même de revers. Pascal Feindouno, Ismaël Bangoura et Abdoulaye Jules Keïta ne démentiront pas cette réalité. Les embûches rencontrées, à l’instar du litige entre le Racing Club de Lens et le CSKA Sofia, ont ralenti la carrière du prometteur joueur guinéen Jules Keïta, qui cherche désormais à se relancer avec l’AS Kaloum dans son pays natal.
Dans le cadre de notre série d’articles #HistoiresAfrique, voici le Top 3 des anecdotes de transferts de joueurs guinéens.
#1 Pascal Feindouno et son aventure dans le Golfe Persique
À l’apogée de sa carrière, convoité par des clubs prestigieux tels que la Juventus, le FC Barcelone et Liverpool, Pascal Feindouno a surpris en rejoignant Al Sadd au Qatar en septembre 2008. Le transfert, évalué à 7 millions d’euros (4,6 milliards FCFA), reflétait le statut exceptionnel du joueur. Avec un salaire annuel de 2 millions d’euros (1,3 milliard FCFA), il devenait le footballeur guinéen le mieux payé de l’époque. Feindouno a ensuite évolué à Al-Rayyan (2009-2010) puis à Al Nassr en 2010.
Mon choix était principalement financier. On travaille tous pour l’argent, non ?
Mohamed Lamine Sylla Léandro, ancien international guinéen, partage son point de vue :
Il est évident qu’il aurait pu signer dans un championnat plus huppé, car il était au sommet de son art. C’était l’un des meilleurs joueurs de la Ligue 1 française, mais il a choisi de poursuivre sa carrière au Qatar. C’était un bon contrat pour lui, car il devenait le joueur guinéen le plus riche à l’époque. Nous étions tous contents pour lui, car il faut savoir qu’on joue au football pour surtout gagner de l’argent et il avait passé un bon temps en France et surtout à l’AS Saint-Étienne où il a véritablement brillé.
#2 Ismaël Bangoura et le litige avec Al Nasr
En 2010, Ismaël Bangoura a rejoint Al Nasr Dubaï pour 8 millions d’euros (3,2 milliards FCFA). Deux ans plus tard, il signait au FC Nantes lors des dernières heures du mercato d’hiver 2012. Cependant, son transfert fut invalidé par la LFP, faute de lettre de sortie du club émirati. La FIFA, saisie de l’affaire, lui accorda une licence provisoire.
Mais les ennuis ne s’arrêtèrent pas là. En 2013, la FIFA condamna Bangoura et le FC Nantes à verser 4,5 millions d’euros (3 milliards FCFA) à Al Nasr pour rupture de contrat, suspendant le joueur pour quatre matchs et interdisant le club français de recruter pendant un an. Ismaël Bangoura confie :
Au début, le club était extrêmement satisfait de moi. Dès mon arrivée, je les ai aidés à se qualifier pour la Ligue des Champions asiatique. J’ai inscrit de nombreux buts, effectué de nombreuses passes cruciales. La première année s’est déroulée sans encombre. Ensuite, en deuxième année, Walter Zenga est arrivé sur le banc et la relation devient compliquée. J’ai décidé de rompre mon contrat pour rejoindre Nantes où Waldemar Kita m’avait contacté. Après, il y a tout ce problème… Je n’ai pas joué pendant des mois et j’ai dû payer une grosse somme… Sans aucun doute le moment le plus difficile de ma carrière.
#3 Abdoulaye Jules Keita, un prêt houleux au CSKA Sofia
Révélé au Dijon FCO lors de la saison 2018/2019, Abdoulaye Jules Keita, surnommé « Baba Neymar », a rejoint le RC Lens en 2019. Malheureusement, il n’a pas réussi à s’imposer et fut prêté en 2020 au CSKA Sofia, avec une option d’achat liée à la qualification européenne du club bulgare.
Cependant, un conflit éclata entre Lens et le CSKA concernant cette clause, perturbant la carrière du joueur. En février, la FIFA condamna Lens à verser 575 000 euros (377 millions FCFA) à Keïta pour rupture unilatérale de contrat. « Baba Neymar », qui se relance désormais du côté de l’AS Kaloum de Guinée explique :
J’ai signé à Lens avec une grande motivation… Personnellement, je ne peux expliquer pourquoi je n’ai pas eu l’opportunité de m’exprimer. Cependant, c’est le football et cela fait partie de la profession. J’ai toujours eu confiance en ma capacité à m’imposer à Lens. Hélas, je n’ai pas pu compter sur la confiance du coach et je respecte sa décision. J’ai reçu un prêt en Bulgarie et j’ai pu soutenir le club dans les différentes compétitions. A la fin du prêt, je devrais revenir à Lens. Cependant, je me suis retrouvé dans un litige entre les deux clubs (Lens et le CSKA Sofia, Ndlr). Cela m’a pénalisé sportivement, puisque plein de clubs s’intéressaient à moi.
N’hésitez pas à lire les articles de notre série #HistoiresAfrique, notamment les 3 histoires inédites de transferts ivoiriens.